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Renault, et sa campagne belge très sexiste "Nous, les femmes"

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Blabla avant le sujet qui fait "You need man I don't need you" :

Merci pour tous vos messages en avril dernier.

Vous êtes vraiment des amours, et je ne me suis pas remis àécrire aussi rapidement que je pensais.

Mais merci les pipous, vous avez beaucoup compté.

Pour vous remercier, un article sur les hot ginger : http://www.thegailygrind.com/2014/07/28/red-hot-ginger-fever-spreads-new-york-city/

 

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You're welcome.

 

Sujet du jour :

Renault, et sa campagne belge très sexiste "Nous, les femmes"

 

Pendant quatre mois de non-présence ici, alors que j'étais en train de crever / me transformer en queen alien et préparer mon règne sur le monde méditer sur ma condition humaine, j'ai vu passer un nombre incalculable de saloperies sexistes. Après de nombreux mois sans pousser de gueulante, je me suis interrogée sur l'idée de reprendre le blog. Gueuler, mais pourquoi faire? Et est ce que ça changera quelque chose, au fond? Est ce que ça vaut le coup de se manger des tonnes de trolls?

Et puis bon, comme je bosse (entre autres) avec des ados, je vois tous les jours les ravages du sexisme. Et ça m'a foutu assez en colère pour que je ré-ouvre ici. Tant pis pour les trolls, tant pis pour l'impression de crier dans le vide. J'aurais exprimé quelque part que je n'étais pas d'accord.

Par exemple, avec ce nouveau coup de Renault et sa campagne belge.

 

 

Ajoutéàça, la marque proposait des cartes qu'on pouvait télécharger sur son site parce HIHIHI LOL SAY DROLE :

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   hihihi

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 hihihi je suis si bête

(images piquées chez le nouvel obs : )

Bien sur, comme la marque a subi un très vilain bad buz, elle a immédiatement retiré sa campagne de pub. On a pu voir plusieurs articles expliquant que "la marque a dû les retirer et mettre fin à sa campagne de promotion, face à l'indignation de nombreux internautes" (source : Europe1 : ). Bref, que c'était la faute d'internet qui s'indignait si les publicités avaient été retirées. Pas parce qu'ell puait grave du fion, à la base.

Donc c'est bon, ça a été retiré, y'a pas besoin de s'enerver meuf, non? Y'a des côôôses plus importantes, non?

Non.

Quelque chose d'aussi important que la publicité ne peut se permettre de véhiculer des messages remplis à ce point de sexisme. Surtout quand la voix off affirme que "Nous les femmes, nous avons tendance à improviser quand nous ne trouvons pas de place de parking (…). C’est pourquoi la nouvelle Renault Twingo vous offre l’option 'Désolée de m’être garée là'". Et qu'on voit la jolie etourdie se servir de son rouge à lèvre pour écrire un mot sur....une putain de serviette hygiénique.

Bingo de tous les clichés à la con sur les femmes.

Pour commencer, on prend l'expression "Nous les femmes, nous". Et on vomit. Beaucoup.

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(j'ai voulu mettre un gif de vomi, j'ai tapé"puke" dans tumblr)(Ne le faites pas.)(Serieusement, le fais pas)(Viens pas te plaindre)

(T'as envie de vomir hein, maintenant?)(T'écoutes jamais rien putain)

 

C'est quelque chose qui me stresse beaucoup, que l'un de mes gestes ou l'une de mes actions devienne quelque chose pour enrichir le cliché de "Vous, les femmes". J'ai toujours peur que le moindre de mes défauts deviennent un argument de plus pour assurer le fait que quand même, les nanas, vous êtes un peu co-connes. Pas bien dégourdies, pas bien finaudes, pas bien capables de se débrouiller dans le wild world, I'll always remember you like a child, meuf.

Parce qu'on a déjà beaucoup d'injonctions de merde en tant qu'individu de genre féminin. Grossis pas trop du cul!  Possède des nichons de tailles convenables pour ne pas qu'on te prenne pour un mec!  Mets du rouge à lèvre mais pas trop rouge sinon t'es une pute! Maquille toi mais pas trop sinon t'es rien qu'un garage à bites!  Habille toi de façon féminine mais pas trop sinon t'es un aspirateur à pénis!

Oh, je suis vulgaire?

Vous entendez les hommes nous parler dans la rue? (NOT ALL MEN)(Non, juste ceux qui nous parlent en fait)

Non parce que je suis blonde platine et je porte des shorts dans la rue. Et moi, je les entends. Et moi, j'aimerais bien être douce, sage et prude. Mais je m'y mettrais le jour où je n'aurais pas l'impression de partir en croisade à chaque fois que je suis dans l'espace public et que je montre un morceau de ma peau. Et qu'on est vulgaire avec moi alors je n'ai rien demandé.

Reprenons.

Les injonctions de merde pour exister en tant qu'individu. Auxquels il faut rajouter les injonctions de merde parce qu'on te considère faisant parti d'un groupe minoritaire et que chacun de tes faits et gestes peut être généralisés pour l'ensemble.

Tu la sens, la grosse angoisse?

Je suis un individu, et chaque fois que je fais une faute, on va le reporter sur le groupe dont on estime que je suis la représentante. Je fais du tort aux femmes à chaque fois que je me comporte mal.

Quand je tombe et que je me couvre les genoux de bleus parce que je suis maladroite, on va dire que les femmes sont vraiment étourdie.

Quand je traîne sur tinder, on va dire que les femmes sont vraiment superficielles et recherchent uniquement le physique.

Quand je m'empêche de parler de mes problèmes de couples sinon on va dire que si je suis féministe, c'est parce que je suis mal baisée.

Quand je m'empêche de parler de ma vie sexuelle sinon ça va encore renforcer le cliché de ma couleur de cheveux.

 

Cette aliénation qu'on se porte au quotidien, je n'ai absolument aucune envie de la retrouver partout, à la télévision et sur internet.

Le concept de représentation, ça vous parle?

Si je représente un membre de mon groupe comme quelqu'un d'ercevelée, ça donne quoi comme image aux membres? Et aux non membres? Et à celles/ceux qui n'ont pas encore de représentation de ce dit groupe?

Non seulement c'est de la connerie, mais en plus c'est dangereux.

Surtout que là, on parle de la route. Et niveau culture des stéréotypes genrés, on est déjà pas mal.

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Sixt

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MIAM.

La route, ce moment sympa et égalitaire

 

Il se trouve que, dans la vie de tous les jours, je suis le superbe cas d'une blonde en twingo. Ma voiture, je l'aime d'amour, elle s'appelle Paulette et elle me sert à aller où je veux. Soyons d'accord sur une chose : Je me fous des marques, je me fous des modèles, je me fous de tout ce qui touche de près ou de loin à une bagnole car je n'y accorde aucune importance.

Mais j'ai bien compris que j'étais la cible du fabricant pour ce type de véhicule. Donc je ne suis pas sure que ça soit une bonne idée de me balancer à la tronche que je ne suis qu'une grosse dinde mal dégourdie.

Surtout que je me tape le sexisme au quotidien.

Et je vis le sexisme sur la route comme je vis le sexime en général : Si tu me traites comme une inférieure à cause du genre que tu me donnes, je vais venir chez toi et demander à tes gosses s'ils ne veulent pas venir dans les égouts voir sur les ballons flottent. Je vais ralentir si tu me fais des appels de phares parce que tu veux rouler plus vite. Je vais te faire des doigts si tu me klaxonnes. Je vais t'insulter en langue des signes dès que je pourrais. Et si je pouvais, je te cracherais dessus.

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C'est cadeau. Bisous

 

Et je raconte même pas le stage de récupération de points (kikou griller un stop dans la campagne devant LA SEULE VOITURE DE GENDARMES QUI PASSE SAY CON) où je me suis retrouvée dans un groupe au 70% masculin et qui expliquaient que EUX savaient conduire et que s'il n'y n'avait pas plus de femmes dans les stages, c'est parce qu'on montrait notre teucha charmait les policiers quand ils nous arrêtaient.

Comme j'aime me faire des amis, tu sais ce que j'ai répondu, choupi? "Moi, ça me dérange pas que vous rouliez vite, je bosse pour le ministère du handicap. Alors quand vous irez vous exploser contre des poteaux, ça fera du boulot pour les collègues."#SuceMaBitePourLaSaintValentin

N'empêche que je l'ai bien retenu, que je ne suis pas légitime sur le goudron. Quand je fais une connerie ou que je loupe un creneau, je jure parce que je sais que ça sera retenu dans le cliché que les femmes ne savent pas conduire. Je me mords les lèvres et je jure (un peu)(beaucoup)(putain ta race de bordel de bite de ta putain de grand mère). Je me rajoute une pression supplémentaire parce que je n'ai pas envie qu'on emmerde une autre à cause de MES erreurs. Et j'ai la chance de savoir qu'il ne s'agit que de stéréotypes à la con.

Mais combien de femmes le pense vraiment? Qu'ellles conduisent moins bien, qu'elles font plus d'erreurs parce que c'est dans leurs gênes? Que c'est bien normal que ça soit l'homme qui conduise quand on va quelque part en couple?

Combien pour croire toutes ces bêtises?

Tu sais le pourcentage d'hommes dans le nombre des blessés liés aux accidents de la route? 62 %

Tu sais le pourcentage d'hommes dans le nombre des tués dans les accidents de la route? 75%

Et tu sais le pourcentage d'hommes dans condamnés pour homicides involontaires sur la route? 83%

(Source : La sécurité routière)(Et lis les rapports, aussi : Ici)(J'AI FAIS UN DUT DE DOCUMENTALISTE TU LIS MES SOURCES ET TU TE TAIS OKAY)

Pourtant, est ce qu'on stigmatise les hommes quand ils se placent derrière un volant?

Nope.

Est ce qu'ils se mangent des publicités qui renforcent le cliché qu'ils sont des incapables?

Nope.

Est ce qu'on les caricature comme des êtres con-cons, un peu simplet, à qui il ne faudrait pas donner le permis?

Nope.

Alors quoi? Pourquoi ça tombe encore sur nos faces? Pourquoi on se mange du sexisme de merde, encore? Surtout venant de la part d'une énorme marque qui est censée montrer l'exemple. Parce que j'estime que quand on fait 40 932 milliers d'euros de bénéfices en 2013 (source : ), on peut investir de l'argent pour embaucher des publicaires qui soient un peu plus malins que ça.

Écrire un mot d'excuse avec un rouge à lèvre sur une vieille serviette hygiénique.

Vraiment?

Vous vous respectez tellement pas.

Pour cette campagne de pub, être une femme,  c'est donc :

hypersexualisation (rouge à lèvre ROUGE VIF) + hormones (serviette hygiénique parce qu'on sait tous que les femmes et leurs règles, ohlala qu'elles sont chiantes) + étourderie (les femmes, ces êtres éternellement enfant qu'il faut protéger du monde et surtout d'elles mêmes).

De. La. Merde.

Par exemple, que faites vous des femmes trans? Encore invisibles, toujours invisibles.

Toute représentation est importante, et c'est moche.

Et rien que l'idée d'écrire sur une serviette hygiénique me file la gerbe en mode nuit du samedi durant les férias de Bayonne. Les serviettes hygiéniques, ça fait "flouch" quand tu les touches, c'est immonde. C'est aussi dégueulasse que toutes les scènes où les bébés aliens sortent de la cage thoraciques de leurs hotes en mode césarienne surprise.

 

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ARE YOU MY MUMMY?

Et cette généralisation de notre prétendu incapacitéà nous garer parce qu'on est maladroiteétourdie TROP CONNE. Parce qu'on a une chatte à la place du cerveau, et qu'on est incapable de garer un véhicule inférieur ou égal à 3,5 tonnes, avec une remorque dont le PTAC est inférieur ou égal à 750 kg (Ouais j'ai suivi les 1250 heures de cours de code, REPONSE B J'ATTENDS AVANT DE DÉPASSER PARCE QU'IL Y A UNE LIGNE BLANCHE DE TES MORTS).

On va encore faire l'excuse de l'humour? Oups oups, on a rien dit, regarde, c'était pour de rire?

On est en 2014, l'excuse du rire ne prend plus. Tout le monde est trop vieux pour cette connerie, trouve autre chose Calimero.

N'utilisez pas le sexisme ordinaire pour vendre. La vie ordinaire en est déjà bien assez remplie.

Ne m'insulte pas en public si tu ne veux pas que je te crache dans la bouche.

Surtout quand tu veux me vendre un produit.

Parce que maintenant, étant totalement le coeur de la cible des clients potentiels, je vais bien faire attention aux prochaines campagnes de pubs. Et pourtant, j'adore ma voiture. Mais au prochain dérapage, moi et mon cul de connasse étourdie, on ira peut être mettre notre argent ailleurs.

Parce que j'ai des talons hauts, mais tu peux toujours te les fourrer là où le soleil ne brille jamais avant que je t'achète un produit pendant que ton équipe de pub me ridiculise.

Love.

Dame Fanny & Paulette


Franck Keller et le sexisme ordinaire pour bien commencer la rentrée

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Sujet du jour : 

Franck Keller et le sexisme ordinaire pour bien commencer la rentrée

Nous sommes encore en été pour quelques jours. Même si les heures d'ensoleillement diminuent depuis maintenant deux mois (bientôt la nuit à 17:00, le froid, la dépression, la pub canal sat' avec les rennes, la mort), certains se sentent encore en vacances.

Aujourd'hui, nous avons le cas de Franck Keller, conseiller municipal UMP, qui a sûrement voulu faire rigouler les coupains avant la reprise :

 

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Moi, de voir des trucs comme ça, ça fait battre mon petit coeur très fort.

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                             Love love Francky

 

Ce tweet a bien évidemment était effacéà la vitesse des tortues ninjas quatre tortues d'enfer dans la ville. Parce qu'on veut bien faire le barbot, mais on n'aime pas trop se faire taper sur les doigts. Courageux mais pas téméraire le chevalier d'ecailles et de vinyle. 

Que nous dit ce tweet rigolol?

Que quoi que tu dises, que quoi que tu fasses (t'es embauché tant qu'on a pas vu ta face ha ha), peu importe le nombre d'efforts et de sacrifices, la seule chose qu'on va retenir, c'est ce que tu as entre les jambes.

Vagin

Tu deviens ministre? C'est grace à tes jambes, tes seins, ton cul, ta bouche. C'est grâce à ton apparence. Et encore plus salement, c'est grâce à ce que tu en as fait. Ici, dans le texte, on parle même "d'utiliser pour convaincre". Classe, sobre, de bon goût.

Meuf, on sait bien que si tu es arrivée aussi loin, c'est parce que tu as utilisé tes attributs de femelle. Ce n'est pas ton parcours, tes engagements ou tes valeurs. Non, du haut de mon statut d'homme politique, je fais remarquer publiquement que la seule chose qui est digne d'interet chez toi, c'est ta silhouette.

Chatte

Et ça renvoie quoi comme message aux autres femmes? Vous crevez pas à la tache les filles, on vous traitera de manière aussi basse et vulgaire à tous les échelons que vous tenterez de gravir. A chaque pas en avant, à chaque succès, on vous rappellera votre genre (à propos de genre et d'égalité, les manifs des rétrogrades pour tous reprennent le 5 octobre : ICI)(#LaGerbeDeLautomne)

On vous rappellera votre place.

Entrecuisse

En plaçant une photo sous le tweet déjà bien purulent, on se rajoute une bonne couche de slut shaming parce que ça ne fait jamais de mal. Ici, les centimètres de peau qu'on voit des cuisses de Mme Nadja Vallaud-Belkacem semble poser problème. Comme si on n'avait pas encore compris que l'augmentation des femmes en politique irritait bon nombre de testicules.

Du coup, on frappe sur le physique. Et ce qui est parfaitement génial avec ça, c'est qu'on a même un double standart qui nous permet de balancer des coups bas à un public très varié : 

Si ton physique ne rentre pas dans les normes de la beauté, on t'attaquera dessus. On peut se rappeller de cette magnifique phrase de Mme Nadine Morano au sujet de Mme Eva Joly : 

"Le problème d'Eva Joly ne vient pas seulement de son accent. C'est aussi physique. On sent du coup qu'il n'y a pas de communicant derrière".

Si ton physique rentre dans les normes de la beauté, on t'attaquera dessus aussi. C'est le cas ici, mais on peut se souvenir de ce merveilleux moment qui sentait bon la démocratie et le polident avec l'incident de hués/sifflements de la robe à fleurs de madame Cécile Duflot à l'Assemblée Nationale (ICI).

Merveilleux. Sublime. Bravo.

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                   Applause, applause, applause

 

Ça ne vous donne pas envie de pleurer? Savoir qu'une femme ministre se mange autant de sexisme gras et gratuit qu'une femme à un poste moins important me donne envie de me rouler en boule et de ne plus sortir. Ca veut dire que tu ne seras jamais épargnée null part. Du premier échelon jusqu'au plus haut poste en politique, il y aura toujours quelqu'un pour tenter de te mordre le mollet en utilisant ton genre.

Pubis

Tu es la femme pécheresse. Sans toi, on serait tranquillement en train de gambader à poil en mode Montalivet style dans le jardin d'Eden. Tu seras toujours l'ennemie qui utilise ses courbes et ses charmes pour arriver à ses fins. Tu asservis les hommes avec le sexe pour avoir ce que tu veux. Tu ne dois ton ascension, peu importe le domaine, que grâce aux pénis que tu as su faire frétiller.

Vulve

Et puis, ce petit côté"l'homme n'est qu'une oie blanche qui se fait berner le pauvre choupi" me ferait bien ricaner si je n'avais pas dejà de la bile dans la bouche. Comme si la séduction n'était qu'une affaire féminine. Sérieusement, qui croit encore que l'homme n'est pas capable d'utiliser ces attributs pour obtenir ce qu'il veut? Et ce n'est pas le nombre de torse sans tête qu'on croise sur tinder qui dira le contraire. 

Sexe 

Donc merde au sexisme en politique. Merde au trait d'humour. Merde à la pensée qui voudrait qu'on soit moins compétente parce qu'on a une jolie paire de jambes ou des rides apparentes. Merde à la culpabilisation. Les femmes en politique seront de plus en plus nombreuses, et il faudra bien s'y faire et les juger sur leurs compétences et non à ce qu'on trouve entre nos jambes. 

Bonne rentrée Madame Nadja Vallaud-Belkacem, et surtout bon courage. 

Biba et le "10 choses que les femmes font au lit et que les hommes n'aiment pas". Et ta mère ?

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Blabla avant le sujet :

Je suis revenue du Canada.

Je ne vois absolument pas comment je vais continuer à vivre ma vie sans gens qui disent "tabarouette" quand ils veulent jurer sans être vulgaires. Sans personne pour se foutre de la gueule de mon pays en mode "La France, si vous aimez autant la liberté au point de l'avoir dans votre devise, pourquoi vous vous faites envahir tout le temps alors?".

Sans "Seriously, how old are you? Comment ça, t'es né après 94? Comment ça, l'âge ça compte pas?"

Sans "J'ai un master - J'ai un master aussi - J'ai 100% de réussite à mes examens - J'ai pas l'accent québécois - touché"

Me coucher sur l'asphalte et me laisser mourir.

 

Sujet du jour :

Biba et le "10 choses que les femmes font au lit et que les hommes n'aiment pas". Et ta mère ? 

 

Cher Biba.

Je pourrais me contenter d'une seule chose : Ne parle pas en mon nom quand il s'agit de parler de sexe.

Ni d'autre chose, d'ailleurs.

Ça me fout une telle gerbe que ça pourrait presque me faire perdre les kilos canadiens que j'ai ramené dans mon cul, #LaPoutinePlusJamaisPlusJamaisPlusJamaisCa #Calo4ever

Continuer à conditionner les femmes jusque dans leur putain de lit, c'est être sur qu'elles ne soient vraiment libres nul part.

Je vais vomir.

"Ils ne nous le diront probablement jamais mais les hommes n’aiment pas forcement toutes nos manies au lit…"

Va y Bib', raconte nous ta fantastique généralisation sur la vie sexuelle du couple hétérosexuel. Je me languis de savoir ce que les hommes n'osent pas dire. Parce que c'est quelque chose que je n'ai pas encore trop connu, un homme qui se retient de dire ce qu'il pense. Du relou dans la rue au mec dans ton lit, il me semblait que leurs paroles étaient justement assez libres. "Hey t'es bonne""Je preferere l'épilation intégrale""T'as pris du poids".

Ca doit être moi.

Avant que je commence, autant mettre au clair une chose : Le "on" pseudo rassembleur en mode "hihihi on est toutes pareilles on est des coupines" me donnent envie de m'arracher les globes occulaires avec une scie sauteuse. Cimer.

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"1. Quand on crie vraiment trop fort

Manifester son plaisir, oui. Notre homme ne pourra qu’être flatté de savoir qu’on grimpe aux rideaux grâce à lui. Hurler comme un animal qu’on égorge… euh, bof. Les voisins  n’ont pas nécessairement besoin d’être au courant qu’on fait des galipettes. D’autant plus, qu’à force, notre homme se demandera si on ne simule pas…"

Sois belle mais ferme ta gueule quand même parce qu'il faut être FE-Mi-NI-NE bordel de pine! On te l'a déjà dit Chantal, t'as bien le droit de jouer ta petite dévergondée mais reste dans les rails quand même. Il ne s'agirait pas de pouvoir vivre ta vie sexuelle comme tu l'entends. N'oublie pas que ton plaisir passe après celui de ton partenaire. Toujours. Et vu qu'on est un magasine féminin, écrit par des femmes, on va continuer à te conditionner ta sexualité.

Conseil n°1 de Dame Fanny : Crie meuf. Fais ce qu'il te plait. Si t'as envie de crier ou de chanter du Ke$ha en mode tik tok on the clock, vois avec ton/ta partenaire et fais bien ce que tu veux. Personne ne doit se permettre de te donner des ordres sur comment jouir.

"2. Quand on veut absolument discuter après l'amour

Ou faire des bisous, refaire le monde… bref. Après l’acte, notre homme a plutôt envie de nous tourner le dos et de roupiller. Il ne faut pas le prendre mal, cela n’a rien à voir avec nous. C’est physiologique… il veut dormir !

Les hommes viennent de mars, les femmes de vénus. Les hommes sont violents et les femmes peuvent faire plusieurs choses en même temps, c'est dans leurs natures."

De la merde.

Ca vient d'où ces pseudo arguments scientifique non vérifiable, "C'est physiologique, tu peux pas comprendre pauvre conne". Et le gros sac dans lequel on fout toutes les femmes,"t'as envie de discuter et de faire des bisous après? hihihi BFF 4 EVER". Le mec est un connard qui s'endort, la femme est une pintade qui veut de l'attention et des calins. Bien bien bien.

Conseil n°2 de Dame Fanny : Si tu veux dire quelque chose à la personne à côté de toi et qu'elle t'ignore : Casse lui deux côtes. La politesse, c'est pas pour ta mère.

Double conseil : Avec des orgasmes, généralement, tout le monde s'endort. Love.

"3. Quand on fait trop de mise en scène

Trop de maquillage, trop de talons, trop de lingerie, trop de musique d’ambiance, de bougies, d’accessoires… trop trop trop. Notre homme a envie de faire l’amour pas d’aller voir un film érotique des années 80. Et surtout, il veut laisser un peu de place à l’imprévu…"

Celui là, c'est l'un de mes préférés de l'amour (mon coup de coeur est pour le 7, patience, AVC à venir). Après toutes les saloperies d'injonction qu'on mange en permanence, et particulièrement dans la presse féminine, il faudrait qu'on soit naturelle. Parfaite et naturelle, évidemment. De l'imprévu mais pas trop, de l'imprévu contrôlé et validé. Il ne faudrait pas trop se permettre de fantaisies non plus. Soit belle, naturelle, sans poils qui dépassent, souris et ouvre grand la bouche meuf. "Il veut laisser un peu de place à l'imprévu", tu le sais bien.

Conseil n°3 de Dame Fanny : Vas y à fond meuf. Fous du maquillage jusqu'à avoir la gueule de Courtney Love, des talons, des corsets, de la lingerie qui coute deux mois de loyer, pas cimer Chantal Thomass. Fais de la mise en scène jusqu'à chourave les oscars de Spielberg. You're walking on sunshine meuf. Tu décides de ce qui te fais vibrer.

Tu. Décides.

"4. Quand on est immobile

Faire l’amour avec une planche à pain ? Ce n’est pas vraiment ce qu’apprécie notre homme. Même s’il ne pas envie de se lancer dans une chorégraphie élaborée, il aimerait tout de même qu’on participe. La position du missionnaire c’est chouette… mais pas à chaque fois."

Et Bib', sous entendre qu'on est des co-connes qui aiment juste se faire baiser faire l'amour en missionnaire et faire des bisous-calins-refaire-le-monde, c'est pas très valorisant. Surtout quand tu sais que quand tu oses affirmer que tu as une vie sexuelle remplie, tu te fais assez rapidement catégorisé"salope" par la moitié de ton entourage (coucou mon entourage, vous allez bien?). L'injonction de ne pas être une sainte ni une catin est vraiment encore très problématique. Mais oui, vous avez raison, faites culpabiliser les femmes plutot, ça marche à tous les coups.

Conseil n° 4 de Dame Fanny : Fais ce que tu veux de ton corps meuf. Sois libre comme un cheval sauvage.

5. Quand on joue la condescendance en cas de panne

« T’en fais pas. Ça peut arriver à tout le monde. » Phrase àéviter d’urgence. Dans ce genre de situation, notre homme s’en fiche royalement que ça arrive à d’autres. Parce que là, maintenant, c’est à lui que ça arrive ! Et ça ne lui fait pas plaisir du tout ! Mieux vaut faire une pause dans les ébats, sans faire trop de commentaires, et reprendre un peu plus tard.

 

Je n'ai même pas envie de commenter celui là tellement il est con.

Grève.

Conseil n° 5 de Dame Fanny  : Évite de dire des banalités dans la vie, c'est toujours mieux. Ça evite de finir par écrire des trucs aussi stupides que "10 conseils bourrés d'idées patriarcales"

"6. Quand on interrompt l’acte en plein milieu

Envie de faire pipi ? D’éteindre la lumière ? Besoin d’un raccord maquillage ? Le téléphone sonne ? Notre homme n’est pas fan du petit break durant l’acte. Ce n’est pas du tout son truc. Et quelque part, il n’a pas tort. Pour une partie de jambes en l’air réussie, mieux vaut oublier tout le reste et rester dans la bulle…"

MIEUX VAUT OUBLIER TOUT LE RESTE SAUF TOUTES LES CHOSES QUI TE SONT INTERDITES DE FAIRE, CONNASSE.

Conseil n°6 de Dame Fanny : Je ne sais pas d'où vient cette généralisation à mourir non plus. Je ne savais pas que c'était un cliché féminin de se tirer en plein milieu de la baise de l'acte d'amour charnel. Je te dirais d'éviter de te barer quand tu fais du sexe parce que c'est mieux de faire du sexe que de ne pas en faire. Non?

Attention, on y arrive, voici le numéro 7 :

"7. Quand on est trop dominatrice

A moins que la domination soit son truc (et dans ce cas, on est au courant), notre homme n’a pas du tout envie qu’on qu’on lui vole sa place. Etre active et prendre des initiatives, oui. Etre virile…  ben non."

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"Qu'on lui vole sa place".

Qu'on lui vole sa putain de place de merde...

L'article t'affirme, nature Arthur, sous couvert de conseil de copine, de ne pas essayer de changer la place qui t'es accordé dans le monde.

Car si "ton homme" est le dominant du couple, devine un peu qui a la sublime chance d'être le dominé?

Ouais, meuf, t'as trouvé, c'est toi.

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T'es sérieux Bib'?

T'en as pas un peu marre de m'insulter depuis le début? Non content de nous faire passer pour des imbéciles tout juste matures, il faut en plus que tu trouves l'audace de nous rappeler qu'au lit, on doit se contenter de la position de soumise.

Sinon quoi? On est "virile", c'est ça?

C'est ce genre de connerie sexiste qui nous empêche d'être ce que l'on veut être. Qui nous empêche d'être libre parce qu'on a peur du jugement des autres, jusque dans notre intimité. Toi Bib', tu nous rappelles notre place d'être humain inférieur jusqu'à dans notre propre sexualité.

C'est dégueulasse. C'est immonde. C'est sexiste et c'est intolérable.

Ma place t'emmerde Biba. Ma prétendue virilité aussi.

Conseil n°7 de Dame Fanny : Éclate toi au lit meuf. Si ça te fait vibrer, et avec leurs consentements, saute leur dessus, attache les, mets leur un foulard dans la bouche et empêche les de bouger.Griffe les, mords les. Ne les laisse pas dormir. Réveille les et recommence. Domine les. Lève toi pendant l'acte et chope ta ceinture pour attacher les poignets d'un américain médusé qui demandait si c'était vrai que les françaises étaient dominantes.

Tu as la place que tu veux. N'écoute pas ce genre de conneries vicieuses qui voudraient te faire croire que tu n'as pas le droit au maximum, au meilleur, à la première place.

T'es sur le haut du podium meuf. T'es incroyable, t'es magnifique, évade toi et baise comme une reine si ça te fait plaisir.

C'est ta place.

Ps petit conseil bison futé de Dame Fanny : Au sujet de laisser des marques sur l'autre : C'est un très bon indicateur pour savoir si l'autre est en couple sans nous l'avoir dit. Surveille bien ceux qui refusent catégoriquement, petite rusée.

8. Quand on lui demande, durant l’acte : « Et si on faisait un enfant ? »

Notre homme aurait aimé pouvoir y réfléchir un peu avant de physiquement concevoir un enfant.  Histoire d’être sûr, quoi. Ça lui aurait mis un peu moins la pression. Parce que devoir se décider en quelques secondes, c’est pas franchement facile… hein ?

Bib, on n'a pas toutes un putain d'uterus à la place du cerveau. On couche souvent parce qu'on en a envie, pas pour satisfaire notre besoin incontrôlable d'enfanter.

Conseil 8 de Dame Fanny : Oublie pas ta pilule meuf.

"9. Quand on éteint la lumière

Bien évidemment que lumière éteinte, notre homme ne verra pas notre culotte de cheval naissante, nos jambes mal épilées et notre culotte Bridget Jones. Mais il ne verra pas non plus notre magnifique poitrine, notre chevelure de rêve… ainsi que son corps entremêlé au notre. Et ça, il adore. Alors pourquoi le priver de ce spectacle ?"

Bib, ça serait super de ne pas te permettre, en plus de tout le reste, de signifier aux femmes qui te lisent, qu'elles sont imparfaites et répugnantes. Je sais bien que ça permet de vendre les crèmes et autres gélules à la con des pages publicité mais bon.

De toute façon, après le 7, j'ai plus d'espoir Bib. Notre relation n'est plus ce qu'elle était, on ne se comprend plus. J'éspère qu'on pourra rester ami quand même.

Conseil 9 de Dame Fanny : C'est facile à dire, mais dis toi que si la charmante personne qui est avec toi est dans ton lit, c'est qu'elle s'en contre-branle de tes défauts et qu'on est pas là pour en faire la liste. On est là pour le cul, pas un blog dans la partie "journal intime" de canalblog. Love.

"10. Quand on parle d'autre chose

Non. Lui demander s’il  a penséà mettre le réveil pour demain alors qu’il est au bord de l’orgasme, ce n’est pas une bonne idée. Tout comme celle de lui dire : « Tiens au fait, ta mère a appelé » alors qu’il nous caresse amoureusement la poitrine. C’est un peu hors propos. Quand notre homme fait l’amour, il pense… à faire l’amour."

Parce que nous quand on couche, on pense pas à coucher?

On pense à quoi ? A la blanquette de veau qu'on a amoureusement mis dans le four ? Aux prénoms des gosses qu'on fera? A notre mère?

JESUS MARIE JOSEPH.

Bib, j'en peux plus de toi et de ton sexisme puant. J'en peux plus de voir ce genre de banalités affligeantes balancées sur place publique comme vérité universelle. On a déjà du mal en tant que femme à avoir une vie sexuelle libérée et heureuse. Si on doit se rajouter les injonctions de la presse féminine, on n'est pas sorti.

Foutez nous la paix. Dans notre maison et dans notre lit. Dans celui de l'inconnu d'un soir ou de la relation plus longue.

Laissez nous être maîtresses de notre sexualité.

Elle nous appartient.

Et crois moi Biba, elle est fantastique.

De le "Mettez du rouge", le retour de la vengeance de la campagne qui tombe à plat

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Le blabla avant le sujet qui fait "ohohoho mysterious girl I want to get close to you":

Alors oui, je dois confesser : En 2014, je n'étais pas franchement productive sur ce blog. Ni pour rien d'autre, d'ailleurs.

J'étais très occupée à perdre du poids, toute foi en l'humanité et en moi même.

Donc un petit conseil avant de commencer cet article :

Personne ne mérite que vous vous foutiez en l'air.

Personne n'est aussi important pour ça.

Tu es la personne la plus importante. Tous les autres qui veulent te faire penser moins ne sont que vermines et dejections de cloportes.

Et on leur souhaite gentiment d'aller se faire cuire le cul.

Et si tu as besoin d'une personne pour te balancer des "t'es fantastique, et ton ex/ton boss/ ta mère c'est qu'un bâtard qui mérite de mourir de la syphilis", n'hésite pas à m'envoyer un mail à cette adresse : cafelanguedepute@gmail.com.

Love.

 

Sujet du jour :

 

 

De le "Mettez du rouge", le retour de la vengeance de la campagne qui tombe à plat

 

A partir d'aujourd'hui, la fantastique et fascinante campagne "Mettez du rouge" revient. Vous avez un mois pour envoyer des photos de vous avec du joli rouge à lèvres sur la gueule pour dénoncer fièrement le sexisme. Et pour affirmer mi figue mi viril :

"Je suis un homme. Si une femme se fait agresser devant moi, je m'engage à prendre sa défense."

On est contente, hein?

On se sent 'hachement plus rassurée maintenant?

Avant que je recommence à affoler ma tension artérielle, sachez que j'ai déjàécrit un article sur cette campagne il y a deux ans (déjà)(la vieillesse) : LA

Est ce qu'il faut repartir pour un deuxième tour de colère, de haine, et de verres de Tariquet rageusement bu?

Oui.

Pourquoi on n'aime pas cette campagne : 

1 : Parce que c'est con.

En premier, je vais tout d'abord m'auto plagier en rappelant le code pénal, Art. 223-6 qui dit que "Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende". 

Ça, ça dit poétiquement que si tu n'es pas foutu d'aider quelqu'un qui se fait agresser, tu mérites de te faire poursuivre pour "Non assistance à personne en danger", et de te prendre un coup de pied au cul tellement fort qu'il te renverrait directement dans l'uterus de ta mère (pardon madame). 

COOKIE COOKIE COOKIE I WANT A COOKIE

 

Si une femme est agressée devant moi, j'essaie d'intervenir. Si un homme est agressé devant moi, j'essaie d'intervenir. Si un enfant est agressé devant moi, bizarrement, aussi, j'essaie d'intervenir.

Et j'attends étrangement la même chose de n'importe qui. Parce que, mis à part si tu es Jeffrey Dahmer (et que tu es condamnéà pas moins de 957 ans de prison)(et que tu es capable de dire aux policiers venus t'arreter "Je viens de perdre mon boulot, vous savez. Je voudrais bien boire une putain de bière" alors que tu sais que tu as la tête de quelqu'un dans ton frigo)(que tu es donc un petit frippon farceur pas très sympathique), toute personne doté d'un minimum d'empathie essayera d'aider autrui. 

Si tu as envie de te grimer de rouge pour bien montrer aux autres que tu as un comportement d'humain, va y, fais toi plaisir. 

Est ce que tu as l'air ridicule? Absolument.

Et pas parce que tu portes un attribut qu'on considère comme féminin. Mais parce que tu réclames une ola pour une situation hypothétique dans laquelle tu ne te comporterais hypothétiquement pas comme un connard.

Tiens, prends un cookie Jean Charles. 

 

2: Parce que c'est dangereux 

Là où cette campagne me pose encore plus de problèmes et d'irritations que les annnées précédentes (ou alors c'est juste que je deviens moins tolérante à la connerie), c'est pour ça : 

Ta gueule Francis

 

"250 femmes violées par jour en France, ça fait une toutes les 6 minutes. Mettez du rouge a pour objectif de faire reculer ces chiffres".

T'es sérieux, là?

Pour de vrai?

Ca choque personne d'écrire une connerie plus grosse que le soleil comme ça, nature, en mode on est trop féministe de la mort t'as vu?

Je reprends : 

Nous avons une campagne qui intime l'ordre à tous individus porteurs de testicules de venir faire le chevalier blanc dès qu'une jeune demoiselle en détresse se fait agresser par un malotru. 

Détenteur de pénis, unissons nous et pourfondons du brigand.

Avec nos sexes en étendards, nos bouches carmins et nos doigts enlacés, nous allons faire baisser le nombre de viols.

Parce que forcément, les viols, ça se fait dans l'espace public, là où on peut intervenir avec tambour et trompettes.

Hein? Hein? Hein?

Continuons à mettre le viol dans une seule case, et de ne le définir uniquement comme ça dans les médias. Histoire que les victimes qui se crèvent à porter plainte puissent s'entendre dire "non mais c'était pas vraiment un viol ça!" par un entourage bien éduqué au mythe du fou qui te viole dans la rue. 

Non parce que quand tu vas te renseigner sur le site de l'INSEE, on te dit plutôt que "les trois quarts des femmes victimes de violence connaissent leur agresseur. Notamment, pour plus de 30 % d’entre elles, il s’agit du conjoint ou de l’ex-conjoint".

Ah merde.

On fait quoi alors? 

Avec nos bouches carmins et nos destriers, on a l'air un peu con non? Si on ne peut pas montrer au monde entier qu'on peut intervenir en cas d'agression.

Si le viol se fait entre deux personnes qui, la plupart du temps, se connaissent. 

Non, je te la refais Jean Charles.

Si la plupart du temps, le viol se fait par une personne que toi, tu connais.

On est un peu plus emmerdé, là. Nos doigts enlacés, ils sentent un peu plus du cul. Quand les violences faites aux femmes sont le fait de gens de ton entourage. Que les petites réflexions sexistes ordinaires, ce harcèlement de merde qui va de "Tu devrais sourire, c'est plus joli une fille qui sourit", à"T'as vu la pute avec son short là? ELLE RESSEMBLE A UNE PUTE! HEY TOI TU RESSEMBLES A UNE PUTE" sont dit par tes propres potes, ou toi quand t'es saoul et que tu trouves formidablement drôle. 

"Not all men", hein. Blablabla. Lève la main si tu n'as pas dans ton entourage une seule personne qui a, à un moment donné, était un connard sexiste avec une femme. Genre, jamais. Pas de réflexions en groupe sur la tenue d'une fille qui passe, pas de comportement désagréable, pas de sexisme au boulot, pas de généralisation liée au genre. Rien. 

Même moi, je ne peux lever la mienne.

Donc cette campagne, plutôt que d'enfiler des perles, j'aimerais plutôt qu'elle demande aux hommes de réfléchir à leur propre condition pour réussir à améliorer la notre.

Comment faire pour parler du viol sans parler uniquement aux femmes. 

Encore et toujours, comment changer le "Comment ne pas être violée" en "Comment ne pas violer".

Il y a du travail à faire. Des archétypes à démonter et des enfants àéduquer. Du sexisme à faire sortir de l'école, du travail et encore plus du foyer. Des comportements à adopter qui ne sont pas ceux qu'on nous a montré, et des pas qu'on sera les premiers à faire.

Pose ton armure et ton épée. Si tu vois une femme qui se fait emmerder, fais comme nous, fais semblant d'être son ami. Appelle la par une faux nom, et fais toi passer pour quelqu'un qu'elle connaît. Fais la sortir d'une situation délicate sans énerver l'harcelleur. Tout le monde y gagne. C'est une technique qu'on utilise déjà et qui marche bien. Sois un allié. 

Démaquille ta bouche et utilise là plutôt pour parler. A tes amis, à tes collègues, à ton entourage. Cherche à ton échelle comment faire avancer les choses, et s'il te plait, recadre tes proches quand leurs propos et leurs actes craignent un peu trop.

Tu verras, tu ferras déjà bien plus avancer le droit à l'égalité qu'avec ta cape et ton épée. 

"Tu seras une salope, ma fille"

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Le blabla avant le sujet qui fait "When jesus say yes" :

Instaurons une nouvelle règle :

Café Langue de Pute, ça sera le mercredi désormais.

Et si on me vire deux minutes de tous les réseaux sociaux, je peux même oser affirmer que ça pourrait être CHAQUE mercredi.

 

 

"Tu seras une salope, ma fille"

 

Je m'appelle Charles.

Je suis le troisième enfant de la famille, après mes deux soeurs. Les médecins étaient contre, cette dernière grossesse était beaucoup trop dangereuse. Mais mes parents voulaient absolument un héritier mâle, alors ils ne les ont pas écouté. Ils ont testé toutes les techniques possible, les régimes miracles et autres science inexactes pour que je sois un garçon. Ils n'ont pas voulu savoir le sexe pour se garder la surprise. J'ai failli naître à cinq mois et demi, et finalement grâce aux médecins l'accouchement a eu lieu à huit mois. J'ai passé des journées sous des lampes, et j'étais tellement petit qu'on n'était pas certains que je survive.

J'ai survécu.

J'ai passé une enfance heureuse, j'ai fait beaucoup de sport collectif. Je jouais souvent dehors, je faisais des cabanes et j'avais toujours des trous aux genoux de mes pantalons. Ma scolarité s'est bien passé, j'ai eu mon bac sans problèmes.

Je suis une adulte sans histoires, j'ai des tatouages et une belle gueule. Je suis un peu séducteur. J'ai des histoires sans lendemains, ou des filles que je vois uniquement dans des lits. Je parle bien anglais, et j'arrive souvent à plaire aux américaines de passages, ou aux petites anglaises. J'aime bien les filles sportives, et je crois que j'ai vraiment un faible pour les étrangères. Mon entourage me chambre sur mes talents de charmeur, et on trinque quand je montre la photo d'une fille vraiment belle que j'ai ramené chez moi. Je drague sur des sites de rencontre ou alors les amies que les autres me présentent.J'emmène les filles voir le sport que je pratique. C'est brutal alors elles sont impressionnées et je repars souvent avec mon bras autour de leurs épaules.

2014-08-21_32

Je suis encore dans la vingtaine, je sors d'une longue histoire et je n'ai pas envie d'une relation serieuse pour le moment. Tout le monde me comprend, et mon père me raconte ses histoires de quand il était jeune où il draguait les allemandes. Ma mère me demande de leur ramener une copine sérieuse un jour pour leur donner des petits enfants mais elle n'y croit pas trop. Je suis un garçon, elle sait bien que je suis encore jeune et que je veux encore m'amuser. Je lui colle un baiser sur la joue quand je parle de ma dernière conquète et qu'elle soupire alors que mon père sourit. On rit beaucoup pendant les repas de famille, et mon père me dit de bien profiter de la vie, vu que lui s'est mariéà dix neuf ans.

 

Au fond.

C'est presque la vérité, tout ça.

Mais.

 

Je m'appelle Fanny.

Je suis le troisième enfant de la famille, après mes deux soeurs. Mes parents voulaient un héritier mâle. La grossesse dangereuse, l'acouchement prématuréévité. La surprise du sexe du bébé.

Et merde.

Encore une fille.

J'ai grandi en faisant des sports collectifs avec des garçons, en construisant des cabanes et avec des trous aux genoux. J'ai eu une scolarité sans problème puisque mes parents n'avaient pas d'attente particulière pour moi. Vu que, dès le début, j'étais un peu foiré(e).

Je suis une adulte sans histoires, j'ai des tatouages et une belle gueule. Je suis un peu séductrice.

Je suis une trainée.

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Non, d'ailleurs. Ce n'est pas bien dit.

Je suis une pute.

Je suis une salope.

Je suis easy like a sunday morning.

I'm a fucking slut.

Je suis une fille facile.

Je suis une putain, je suis une catin, je suis celle qu'on ne laissera pas seule avec les petits amis des autres. C'est drôle comme phrase, ça. "Oh non, on va pas te laisser toute seule avec les mecs".

Des fois que j'aurai envie de les baiser sans leur consentement.

Je suis la pute d'Eve, qui tente et se laisse tenter. J'ai détruit le jardin d'Eden parce que j'ai choisi le peché. Les hommes ne sont que des agneaux et je suis le poison qui les fait succomber.

Je suis libre et je suis une pécheresse.

J'ai cru que je pouvais parler de ma vie sexuelle comme je voulais. Après plus de sept ans dans une relation serieuse, je croyais que notre époque acceptait la sexualité comme on le voulait chez les femmes comme chez les hommes. J'avais l'habitude de parler de cul avec mon entourage. On discutait que c'était drôle de garder les chaussures à talons au lit ou que j'aimais follement attacher les poignets.

La liberté sexuelle, tout ça.

J'avais oublié un détail.

Je couchais avec une seule personne. Il était mes limites, mes frontières, et je n'en sortais pas. J'étais respectable parce que mes désirs n'allaient jamais plus loin que ma chambre. Contre le mur du salon, à la limite. Jamais sans autorité masculine en dehors de mon appartement.

J'étais respectée parce que je couchais avec un seul pénis. Et ça, même la sainte vierge avait le droit. Même Marie pouvait se faire choper en toupie thaïlandaise sans que personne ne bronche. La sainte verge, unique et respectée.

Et puis un jour, je me suis mise à avoir une vie sexuelle qui n'était plus limitée par un couple. Ca ne m'était pas arrivé depuis mes dix sept ans. Et j'ai trouvéça important d'en parler. De ne pas laisser la parole uniquement aux garçons. De parler du désir féminin, des histoires sans lendemains ou avec plus de régularité. De raconter, autour d'une pinte ou sur un réseau social en quoi l'égalité, c'était aussi avoir des relations au même titre que les hommes.

Que je pouvais baiser comme si j'étais un garçon, et que ça n'allait pas poser de problèmes.

Je suis tombée de haut.

On ne traite pas les femmes comme on traite les hommes. Encore une fois. Même jusque dans ton lit, même dans ton entourage le plus proche qui est censé t'aimer et te rendre heureuse.

Le sexisme, c'est partout. C'est toi, c'est moi, c'est toutes les réflexions qu'on dit parce que "c'est drôle". Parce qu'on ne réfléchit pas à ce qui est tricoté en nous et qu'on oublie souvent de prendre du recul. Je suis pareil, je me souviens encore avec honte quand on était jeunes et qu'on se balançait des horreurs avec mon meilleur ami, et que je lui disais qu'il allait finir avec le sida. Ahaha, c'est pour rire, ahaha c'est pas vrai, ahaha on dit ça parce que t'es gay mais on le pense pas.

Ahaha.

L'humour, l'oppression, tout ça.

Petit extrait de ce dernier mois :

"Toi, tu vas mourir de la syphilis de toute façon"

"Tu devrais te préserver"

"Les mecs, elles est dispo, vous devriez tenter votre chance ce soir"

"Je croyais que tu était la PIRE que je connaissais"

"Toi, tu étais en couple? Genre TOI? J'y crois pas"

"Je ne vais pas te laisser approcher mon petit frère du coup"

Et ça, c'est de la part de gens que j'aime. Je ne parle pas de Jean Relou dans la rue qui te traite de pute parce que tu ne veux pas lui sucer la bite (Oh sweet ironie). Je parle de mon entourage qui ferait tout pour moi, et qui m'aime inconditionnellement.

Du coup, j'ai arrêté d'en parler. Moi qui trouvait que c'était très féministe d'utiliser tout l'espace pour dire qu'une sexualité féminine était possible. Moi qui était persuadée qu'on avait les mêmes droits, et qu'on avait la même égalité.

Après mille coups sur le nez, j'ai commencéà tout garder pour moi. Je ne présentais plus les personnes que je rencontrais. Je ne les emmenais pas voir le sport que j'aime. Je les dissimulais comme s'ils avaient la peste, et que j'étais la plus pestiférée de nous tous.

Après mille coups de plus, j'ai même engagé une période d'abstinence. Pour voir. Pour réfléchir. Pour gagner quoi à la fin? Je n'ai pas encore trouvé de réponses. Pour me sentir moins jugée. J'ai même commencéà renier mon passé. J'ai commencéà dire que c'était une folie, que c'était passager, que je n'étais pas comme ça. J'imagine que je voulais me racheter une putain de virginité.

Comme si c'était mal. Comme si j'avais perdu de la valeur à chaque bouche qui se posait sur la mienne. Comme si la luxure était réellement un péché, et qu'on devait encore vivre sous les commandements d'un Dieu qui décide de quel pénis tu as le droit de toucher pour toute l'éternité. Au nom du père, du fils, du Saint Esprit, ma fille. Amen.

Évanouie, la fille qui laissait des marques sur les poignets. Évaporée, celle qui se réveillait contre le joli visage d'un garçon, et qui en trouvait un autre en se retournant. Fusillée pour l'exemple. Morte pour la nation. Rentrée dans les rangs, au revoir et à jamais.A trop se poser de questions, ne plus rien oser faire sous un drap. Ne plus rien tenter. Avoir des rapports insipides mais respectables.

Crever.

Et puis, un jour, la colère salutaire.

Parce que je n'ai pas passé des jours sous des lamps en essayant de survivre pour qu'on puisse ensuite gerer la vie que j'ai arraché.

Parce que je m'appelle Fanny et parce que je m'appelle Charles.

Parce que je devais être un garçon, et que je me comporterai toujours comme tel. Que je prendrais la place qui me revient, dans la vie et dans l'espace public.

Dans mon lit et dans celui des autres.

Et je pense que ça fait peur, au final. Si en tant que femme, on se met à gérer notre sexualité comme on veut. Comme on peut. Si on dit haut et fort qu'on a des désirs, et qu'on est assez fortes pour les assumer.

Si je dis que j'ai envie de sexe, mais pas avec toi.

L'angoisse, elle est là. Si je décide d'être libre, mais uniquement avec ceux que je choisis. Et que les Charles rentreront bredouilles alors que les Fanny auront leurs bras autour des épaules de leurs conquêtes.

La sexualité féminine doit pouvoir avoir sa place dans la parole. Je veux pouvoir en parler sans qu'on me rabâche que je devrais la fermer. Je voudrais qu'on arrête de parler de vertue, de tenue, ou de respectabilité. Se préserver, mais de quoi?

Se préserver, dans le dictionnaire, ça veut dire : Empêcher l'altération, la perte de quelque chose.

Est ce que je perds quelque chose quand je couche avec quelqu'un? Est ce que je deviens quelqu'un de moins bien? De moins gentil, de moins attentionné? Une moins bonne amie, une moins bonne soeur, une moins bonne fille?

Pendant que mon alter ego n'est lui, justement, absolument pas altéré?

Jusqu'à quand, le péché?

Jusqu'à quand, les mains sur la bouche pour s'interdire de parler?

Jusqu'à quand, vos réflexions sur ma vie, et les miennes sur la votre? Jusqu'où va t'il falloir qu'on rabaisse ceux qu'on aime parce qu'on est trop cons pour s'interroger?

Je ne me tairai plus, et je ne laisserai plus la place au slut shamming. Parce qu'on a encore des avancés à faire.

A mon entourage, proche et éloigné. Aux débats à venir, et ceux qui ne font que commencer.

Je ne laisserai plus rien passer. Et faites pareil avec moi, si je dis des horreurs pour rire, ou que je vous manque de respect.

Les mentalités évolueront quand on commencera à nettoyer à l'acide les nôtres qui sont déjà bien polluées.

 

(Edit : Ces sublimes photos ont été prises par une sublime personne et viennent d'ici : La Fille Renne)

"Quand les féministes donnent envie d'être sexiste" Et ta mère, elle est sexiste?

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Le blabla avant le sujet qui fait "No one will love you like I did, will you fuck you like I did" :

Le dernier article a été partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux.

Ohlala.

Merci beaucoup pour vos mails, vos commentaires, pour vos mots et vos experiences. Merci de m'avoir livré des morceaux de votre vie, et de m'avoir donné matière à réfléchir.

Bref, je vous aime.

Et en l'honneur de mes nouveaux potes mourmons-tisane (je change l'orthographe exprès les bichons), qui, malgrè le fait d'avoir une religion un peu con, sont un peu sympas, je vais essayer de suivre leurs interdits sur cet article et je vais donc m'abstenir de :

boire de l'alcool (Nope)

boire du café (Nope)

boire du thé (Nope)

fumer des clopes (Nope)

baiser (Nope)

Jurer

Love you, Chemisettes friends.

 

Sujet du jour :

 

"Quand les féministes donnent envie d'être sexiste"

Et ta mère, elle est sexiste?

 

 

Le 21 avril dernier, Philippe Bilger publiait un article sur le figaro.net pour parler de la polémique de la réédition des carnets de santé des Bouches-du-Rhône. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on est pas trop d'accord avec Phiphi.

(Alors oui, j'aurais pu en parler plus tôt, mais j'étais un peu occupée à parler de sexe. Et si on peut éviter de lier ma vie sexuelle et un homme né en 1934, je suis plutôt pour).

Alors, cette polémique. 

Donc, le conseil régional des Bouches du Rhône a édité un carnet de santé avec une couverture over cliché sexiste par delà la Lune.

Bouchas du rhonas

(une petite carte pour situer The Rhône's mouth parce que fais pas genre tu sais où c'est)

 

Du coup, quand les gens ont commencéà se plaindre, les 33 000 carnet ont été réédités.

En terme de thune dépensée pour que dalle, ça se pose là cette histoire.

En même temps, en terme de sexisme bien moche, on est pas mal. Voici la jolie couverture qui ne choque absolument pas Phiphi :

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Cheumerie Cheum

Du coup, Philou, il nous a fait une sortie en mode "Filez moi le Goncourt bande de chiens" (à lire ICI) :

"Le visuel de la première page de ce carnet a été jugé«sexiste» parce qu'on y voyait une fille inquiète pour son tour de taille et un garçon heureux de se mesurer. L'un et l'autre, en dehors de cette différence psychologique, ne se trouvaient pas dans une posture de nature à blesser l'un ou l'autre. Juste ensemble et différents. Ce n'était pas bouleversant d'originalité!"

Moi, j'aime bien quand on met le mot sexiste entre guillemets. J'imagine bien un grand monsieur/vieux/blanc/cis/cravaté faire le geste des guillemets avec les doigts. Ça discrédite, l'air de rien. Genre moi je connais mieux le mot, genre moi JE SAIS.

Et encore heureux que les gamins ne se tapent pas dessus, je te demande pas les Hunger Games quand je veux un carnet de santé, remets toi.

 

"Ainsi, le simple fait d'oser renvoyer à une caractéristique qui, pour n'être pas fondamentale, est réelle dans la quotidienneté, a suffi pour jeter au pilon un carnet de santé qui avait été validé par le précédent exécutif départemental. On tombe sur la tête.

On aurait figuré un garçon fier d'avoir minci et une fille béate d'avoir grandi, tout aurait été donc parfait, conforme, exemplaire? Faut-il à tout coup casser des représentations qui en elles-mêmes ne portent pas atteinte à l'égalité des sexes mais s'ancrent dans une spécificité qui ne permet pas, certes, de définir le féminin ou le masculin dans sa globalité mais n'en est pas honteuse pour autant?"

Ma rhétorique préférée de l'amour. Quand tu accuses quelque chose d'être sexiste, tu peux être sure que tu vas te manger un "Ouais donc si on échange les genres, t'es contente? T'as qu'à vouloir des métiers où on porte des choses lourdes! T'as qu'à faire du marteau piqueur!"

Qu'on soit bien d'accord : Vouloir l'égalité, ce n'est pas inverser les rôles et donner les oppressions de l'un à l'autre.

C'est enlever l'oppression sur les deux.

Et puisqu'il faut le redire : Personne n'a envie de porter des choses lourdes parce que ça, c'est vraiment de la merde (POINT LEVÉE DE L'INTERDIT MOURMON)

082-082-jesus-teaching-in-the-western-hemisphere-full

Sorry oh Jesus qui s'est aussi réincarné aux America Amen oh Lord

 

"J'entends bien que les images, les magazines, les publicités et les photographies ont de l'importance et qu'ils peuvent favoriser, structurellement, des stéréotypes mais d'une part il en est qui n'ont rien de blâmable et d'autre part cette manière de poser la grosse patte de l'État ou d'un antisexisme dilaté et militant sur tout et n'importe quoi interdit l'élaboration personnelle, intime, familiale des configurations qui nous regardent."

Les images, les magazines et les publicités ne favorisent pas les stéréotypes, ils les martèlent et infligent des putain de codes de féminité et de virilité dont le monde se passerait bien. La souffrance occasionnée par des injonctions liées au poids ou à la taille respectable de muscles à avoir ne devrait jamais être minimisée. Et j'aimerais bien qu'on développe un peu ce que tu veux dire par une "élaboration familiale des configurations", parce que ça sent très fort la manif pour tous et la théorie du djendeur tout ça.

Et je t'ai aussi perdu à"antisexisme dilaté". Je suis pas bien sure, mais j'imagine qu'il s'agit d'un antisexisme pas sympa qui va contre les stéréotypes genrés et qui va donc détruire la famille et provoquer (encore) l'effondrement de la civilisation.

Cool.

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Un papa une maman on ne ment pas aux enfants

 

Au nom de quoi récuser le plaisir que vous offre une petite fille déjà attentive à sa taille et un petit garçon investi par l'envie de grandir? Conviendra-t-il bientôt de s'excuser parce qu'on prononcera homme ou femme, qu'on s'obstinera à identifier de belles différences entre eux et que, loin d'être attristé par ces singularités riches et fluctuantes, on les mettra au contraire au crédit de l'humanité?"

J'attends les prochaines salves délirantes de ceux à qui la nature répugne. Et qui prétendent nous imposer une condition, une vision, une éducation qui ne relèvent que de notre seule responsabilité. Une résistance à ce mouvement faussement progressiste et vraiment totalitaire doit se manifester et un coup d'arrêt et de bon sens survenir. Et d'urgence.

Nope.

Nope.

Nope.

Hey teacher, leave that kid alone!

Le sexisme nous bouffe déjà tout entier, aussi grands et adultes soyons nous. C'est déjà trop tard pour nous, notre cerveau est complètement bourré d'automatismes et de stéréotypes tous aussi cons les uns que les autres.

Mais si on est déjà foutu, j'aimerais qu'on foute la paix aux enfants. Qu'on arrête de donner du rose aux petites filles jusqu'à ce qu'elles vomissent. Qu'on arrête de ne leur parler que de maternité et de leurs apparences. Quelle horreur de balancer l'obsession du poids aux plus jeunes, quand on sait le taux de problèmes de troubles alimentaires à l'adolescence.

Sois mignonne et mince, chérie. Sois belle et désirable. Encore. Encore. Encore.

Mais non, c'est juste "une belle différence" hein?

Et bon dieu, qu'on laisse les petits garçons vivre un peu. Les conneries virilistes qu'ils reçoivent dès qu'ils sont en âge d'écouter, c'est à gerber. A qui souhaiterait on de ne pas avoir le droit de pleurer? De ne pas montrer ses sentiments? Ça va durer jusqu'à quand, ce mythe de l'endurance à la souffrance. Tu es le péché originel, tu dois souffrir durant toute ta vie. Cimer la culture judéo-chrétienne, on va encore devoir l'appliquer dans nos vies jusqu'à quand?

Même mes potes Mourmons, ils disent que « les hommes seront punis pour leurs propres péchés et non pour la transgression d'Adam ». Ça veut dire que même les plus gros intégristes que je connaisse, ils se libèrent du culte de la culpabilité qu'on se tape nous dès l'enfance. Mais continuons, on est sûrement sur le droit chemin.

Souffrons tous ensemble, formons les petits garçons à souffrir et à enfermer leurs émotions à double tour. On aura bien le temps de vendre des millions de magazines féminins avec des articles à la con du genre "10 astuces pour réussir à le faire partager ses sentiments hihihi les filles".

Ce ne sont pas des "singularités riches et fluctuantes", ce sont des injonctions qui forcent les individus à se forger dans des moules avec lesquels ils n'ont parfois rien en commun. C'est empêcher les personnalités de se créer et aux enfants de grandir comme ils voudraient être. C'est enfoncer des stéréotypes dans leurs têtes comme on mettrait des coups de pelles dans la gueule.

Le monde dans deux cases, et rien qui dépasse.

L'horreur.

"Parce que sinon, par réaction, on aura tous envie de devenir sexistes. Et 33 000 euros dilapidés pour rien!"

Ce que j'aime le plus, c'est quand même cette petite phrase de fin qui finit, comme une fleur, par une menace. Genre t'es bien gentille ma jolie, mais n'oublie pas qu'on pourrait redevenir des grands méchants. Et que si tu as le droit de l'ouvrir, c'est justement parce qu'on te l'a gentiment accordé. Mais qu'on pourrait revenir sur nos paroles si tu cherchais à trop bouleverser les codes établis. Faites attention les filles, on pourrait devenir violent.

Non mais Philou, sérieusement, parce qu'on l'est pas déjà tous, des gros cons sexistes? Murés dans nos petits rôles genrés? Genre, c'est pas déjà le cas?

Ta menace, ça serait pas plutôt "On aura tous envie de devenir d'ENCORE PLUS GROS CONS sexistes"? On vous a bien laissé déconner avec votre volonté d'égalité mais faudrait pas voir à vouloir nous prendre nos rôles. Qui va s'occuper des enfants, hein? Et la famille, alors?

On devient quoi, si on n'est plus obligé de se conformer aux rôles avec lesquels on nous a éduqué? On devient quoi, si on se retrouve libre de choisir en fonction de ce qu'on est, et pas en fonction de ce qu'on devrait être?

T'as raison Philou, ça fait trop flipper tout ça. Remettons les gens dans des cases, les garçons en bleu, les filles en rose, et les moutons seront bien gardés. Laissons les filles s'obséder avec leurs poids, et les garçons s'écraser dans le moule de l'homme grand et fort. Laissons ceux qui dépassent trop se laisser mourir à l'adolescence (15% des décès des moins de 20 ans sont des suicides, mais n'y réfléchissons pas) et on aura toujours un joli monde beau et conforme aux normes.

Deviens encore plus sexiste si tu veux Philou. Je suis bien contente que ce carnet de santéà la couverture nauséabonde ne soit plus donné aux familles. Et peut être que la prochaine fois, plutôt que de claquer de l'argent, on refléchira à deux fois avant d'imprimer 33 000 euros de couvertures sexistes.

Peut être que la prochaine fois, à la prochaine "salve délirante" dont tu parles, on deviendra, justement, des moins gros cons sexistes.

Amen.

Sois complexée de la teucha meuf, tome 2 : Quand tu couches pas

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Le blabla avant le sujet :

Je suis très à la bourre pour répondre aux mails et aux commentaires, mais promis je m'en occupe très vite. J'ai eu pas mal de travail et de verres à prendre, et je vous tiens particulièrement responsables d'une très vilaine cuite dont la soirée au pub de la veille avait pour thème "Viens, je t'offre des verres, mon blog a des visites".

Donc vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous même.

Love.

 

Sujet du jour :

 

Sois complexée de la teucha meuf, tome 2 :

Quand tu couches pas

 

L'autre jour, une pensée m'a traversé le crane.

Genre une vilaine, qui m'a fait m'arreter pour la contempler un petit peu.

 

"C'est vraiment cool d'être célibataire, je couche uniquement quand j'en ai envie"

 

On va prendre un moment, on va se servir un verre, et on va réfléchir deux minutes.

Avant toute chose, j'aimerais bien savoir si cette vilaine pensée ne vous ai jamais passé par la tête non plus.

(Et je suis désolée, je vais m'adresser principalement aux lectrices de ce blog dans cet article. Je n'ai pas dit que je n'aimais pas les lecteurs. Au contraire, je l'ai déjà dit, vos commentaires sur la condition masculine sont absolument fantastiques. Géniaux. Merveilleux. Je les aime autant que le verre de Tariquet du soir. Que la lune croissante. Que la rosée du matin. 

Mais là, je parle de ressenti et de vécu, et je ne peux vraiment pas parler à votre place. Mais n'hésitez pas à m'en parler dans les commentaires. Voir mieux, ouvrez un blog, je serai vraiment curieuse de voir votre ressenti sur la sexualité de votre côté. Love love love)

J'en étais où?

Ah oui.

Se forcer au lit.

Tu sais, quand t'as pas trop envie, mais que l'autre insiste. Insiste. Insiste encore.

Et que tu cèdes, pour plein de raisons diverses et (a)variées.

Voila.

Donc on reprend :

Tu baises, t'es une salope.

Tu baises pas, t'es vraiment une connasse

Yeah double yeah.

La dernière fois que je discutais avec ma grand mère, elle me parlait de son adolescence, quand les parents ne parlaient tellement pas de sexe qu'on ne discutait même pas des grossesses avec les enfants de la famille. Genre on se contentait de présenter le bébé en mode "kikoo ta 1 petit frère mintenan lol XD" sans en avoir parlé pendant neuf mois. Et que tu te trouvais mariée sans que la moindre personne ne t'ai expliqué comment marchait les rapports sexuels. Yolo, meuf, démerdes toi.

Ça, c'était il y a 60 ans.

T'imagines comment c'est rien, soixante ans. Ça fait combien d'années qu'on peut parler de sexe? Qu'on peut éduquer sur ce qui se passe dans les rapports sexuels?

Ça fait que dalle. On a encore tellement de choses à définir, tellement de sujets à aborder. Quand je me rappelle les quelques cours sur les rapports sexuels qu'on avait eu au collège, je me souviens des garçons d'un côtéà qui on parlait de masturbation, et les filles de l'autre à qui on parlait règles et grossesses potentielles. Je me dis qu'il y a encore tellement de chemin à faire.

La sexualité est politique, et notre corps l'est aussi. Et j'ai parfois l'impression d'enfoncer des portes ouvertes sur ce blog, à rabâcher des choses évidentes sur le sexe et le droit de chaque humain à pouvoir disposer de lui même.

Mais bon, en exemple, un jour t'écris sur ton petit blog un article qui dit que tu es une femme et que tu veux pouvoir avoir la sexualité que tu veux. Et c'est tellement fou, tellement outrancier d'écrire ça que Jean Michel Troll est obligé de se créer un faux profil en anonyme pour venir te balancer des arguments à la con. Attends, je te montre :

troll

T'imagines le truc? Cette pensée fait tellement peur que je provoque le besoin aux anonymes de me dire que non non non, la sexualité ne changera jamais, on restera toujours comme ça, et bisque bisque rage t'es moche.

C'est effrayant. C'est fascinant.

Bref, je reprends.

Donc baiser comme tu veux, ça ne va pas.

Ca fait peur,

t'as des lunettes de hipster,

radiateur.

(haiku)

 

Pas baiser, ça ne va pas non plus, mais c'est normal qu'une fille n'ai pas trop trop envie.

On conditionne la sexualité féminine en la bridant, tout en mettant bien l'accent que la gente masculine, elle, a toujours envie. Tout le temps. Tous les jours. Toutes les minutes. Des bites sur pattes, des pénis accessibles à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Free teub everywhere, et si ton mec veut pas baiser dans la seconde, ça veut bien dire qu'il ne t'aime plus et qu'il te trompe.

D'un côté, les femmes qui sont cérébrales et n'aiment pas le sexe.

De l'autre, les hommes qui sont complètement cons et qui adorent ça.

Super super les rapports genrés.

Comment ça, j'en fais trop?

T'es déjà passé sur les sites de séductions et les sites de presse féminine?

Moi oui. Et j'ai beaucoup souffert pour la rémission de vos péchés putain.

 

Cosmopolitan.fr te rappelle que quand même, t'es vraiment hyper teubé quand t'as un chibre  :

VEULENT VRAIMENT

#TesVraimentConJeanMarc #LaGrosseFatigue

Et côté désir féminin?

Ça donne envie de pleurer. On te donne une jolie case où tu peux bien toute te fourrer, toi et ton cérébralisme de merde qui veut jamais baiser.

Et pourquoi tu couches pas, d'ailleurs?

Parce que, bien sur, si tu veux pas avoir de rapports sexuels, c'est forcement parce que tu penses trop. Ou que tu veux de l'amour. Des preuves d'affections. Des bisous. Des bijoux. Des petits coeurs sur le miroir. Hihihi say trop mignon tu peux pas test. Moi j'ai besoin d'amour, des bisous des câlins j'en veux tous les jours #TmtcLorie4ever

Site de séduction à l'appui :

seduction

La gerbe, gerba, gerbae, gerbam

 

 Et on a aussi des sites pseudo scientifique de merde genre e-sante.fr. Attention , c'est du lourd:

 

 

Santé ta mère

(j'ai même pas de mots pour faire une légende)

Donc forcement, si tu n'as pas envie, ton partenaire est en droit de trouver des trucs et astuces pour te faire changer d'avis. C'est comme quand tu dresses un poney, tu finiras toujours par lui faire faire ce que toi tu décides. C'est normal qu'une femme n'ai pas trop envie parce qu'elle à un désir de REPONSE A L'AMOUR DE L'AUTRE (sisi, t'as bien lu).

url

 

 

Et pour qu'elle accepte de coucher, il faut juste lui parler gentiment. Gentil petit poney, regarde j'ai une pomme pour toi. Et l'affaire est dans le sac, tu connais "les chemins de son désir", et tu vas "lui ouvrir". Le cheval, le cheval, c'est trop génial.

C'est fini?

Non.

Il y a Elle.fr qui n'est jamais le dernier pour dire de la merde (ICI). Et qui te donne des conseils COMPLÈTEMENT MOISIS si tu n'as plus envie de coucher (dans le cadre d'un couple hétérosexuel hein, faut pas déconner non plus).

Qui te dit que si tu n'as pas envie, c'est aussi parce que:

"Moins on mange, moins on a faim" (moins tu couches, moins tu as envie = C'est de ta faute),

"L’appétit vient en mangeant" (force toi connasse)

"Pour entretenir l’appétit et bien digérer, faut manger régulièrement" (utilise du lubrifiant)(?)(Et force toi encore au moins une fois par semaine on a dit)

"Avant de passer à table, on met une jolie nappe, ça ouvre l’appétit (J'ai même pas compris celui là, débrouille toi pour la traduction)

"Un peu de préchauffe" (Je suis pas sure d'avoir compris si on parle de l'importance de se toucher avant ou de mettre des produits de beauté pour se sentir désirable hihihi des paillettes et du sent-bon hihihi)(#ValarMorghulis)

Et je mets le dernier en entier parce que je sens poindre la mort :

ELLLLLLE

IMAGINE ALL THE PEOPLE MEUF

 

 

Pas un seul article ne te propose de parler avec ton/ta partenaire de ce qui ne va pas. Pas un seul article ne te dit que tu n'es pas un distributeur de rapports sexuels, et ça c'est très angoissant. On te parle de faire un effort, de te forcer. On te parle de coucher alors que tu n'as pas envie. Aux hommes, on leur dit de trouver des combines. Aux femmes, on leur dit de se forcer et d'attendre que ça passe.

Ce genre d'articles, ça te balance deux trucs à la gueule :

- Le désir féminin (= le désir de l'autre personne), c'est un truc casse couille qui demande de la préparation et c'est chiant et on aime pas trop.

- Quand une femme dit non, il suffit de ne pas l'écouter et elle dira oui plus tard.

 

Donc je disais : On a encore du chemin à faire. Et il y a surtout beaucoup d'éducation à donner. Sur l'écoute de l'autre, sur les préliminaires.

Sur le consentement.

L'autre dans le couple n'est pas disponible pour moi, femme ou homme. Ce n'est pas normal de se forcer, ce n'est pas sain de penser"bon allez, je dis oui comme ça il me laisse tranquille". Et pourtant, combien de fois ça m'est arrivé. Des années de couple, et de nombreuses fois où j'ai dit oui parce que j'étais fatiguée de dire non. Parce que tu aimes ton/ta partenaire et qu'on te martèle que c'est une façon de lui prouver. Conneries.

Ce n'est pas bien que le désir de l'autre passe avant le notre.

Ton désir, tes envies, tes choix, tes règles.

ton corps, meuf. Ta chatte, ton vagin, ton plaisir.

Toi avant l'autre.

Toujours, tu m'entends.

Toujours.

Les relations toxiques, et comment se sauver

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Le blabla avant le sujet :

Ça fait un moment que cet article est en préparation. Que je rature et que j'abandonne en me disant que ça ne vaut pas le coup.

Tout ça, c'était avant que vous soyez bien plus nombreux à venir ici.

Je pense que c'est important d'écrire mon témoignage ici. Parce que justement, vous êtes nombreux, et que ça peut parler à quelqu'un. Pour certains, ce qui suit va être du pur pathos, désolée. Mais tu sais, qu'est ce que tu peux bien attendre d'une meuf qui écoute du Simple Plan en portant des sweat à capuches? #Emo4Life

Si ce que je vais dire résonne en toi, si n'importe quelle ligne te rappelle des situations que tu connais, écoute bien ce que je vais te dire :

Sauve toi.

Et oui, je prends les deux sens du verbe exprès.

Tu es beaucoup, beaucoup trop important(e) et le monde à désespérément besoin de toi.

Desespérement.

Et moi, même si on ne se connait pas, je t'aime déjà.

 

 

Les relations toxiques, et comment se sauver

 

 

Le 27 mai 2015

 

Mon amour

 

Tu as 19 ans, nous sommes en 2006 et tu dois être en train de te promener en corset et en sarouel dans les couloirs de ton IUT. Tu dois avoir les cheveux roses, des chaussures avec des chats, et pas la moindre idée de ce que tu fais là. Tu viens de rencontrer ce garçon à la machine à café de l'entrée. Ta pièce ne passait pas, il t'en a offert une et vous avez discuté.

Après ça, vous allez vivre de jolies années en couple. Il va t'aider à grandir, il va t'aider àévoluer. Tu lui dois une partie de l'adulte que tu es. Vous aurez de très beaux souvenirs, tous les deux. Sept ans, ce n'est pas rien dans une vie. Vous allez vivre ensemble, affronter toutes les épreuves, et évoquer en deux langues mariage et noms des enfants.

 

Mais.

 

Je suis tellement, tellement désolée.

En 2014, il t'aura tellement bousillée que tu vas faillir y passer.

 

Et le pire, dans tout ça?

Tu le sais déjà, tout ce que je vais te dire.

C'est la suite logique, quand on se met en couple avec quelqu'un qu'on essaie de sauver. Le truc le plus commun du monde. Tu sais, tout ce qu'on te met dans la tête quand tu es une petite fille. Sois gentille, sois douce, sois tendre, écoute l'autre et aide le. On t'apprend la compassion, on te la greffe directement dans tes putains de veines. Et on ne te donne aucune arme pour te battre contre la violence, contre la tienne et celles des autres. Pretties petites martyres, victimes et bourreaux de leurs propres sorts.

On ne sauve pas quelqu'un de ses propres schémas destructeurs. On aide à les adoucir, on aide à les maintenir. Et un jour, comme tout le reste, ils te dévorent à toi aussi. Quand les choses vont commencer sérieusement à déraper, c'est l'une des premières pensées que tu vas avoir : C'est mon tour, maintenant. Il va me détruire, à moi aussi.

Crois moi, je t'aime de tout mon coeur. Mais crois moi, j'ai toujours du mal à te pardonner pour ça.

Il y aura de l'amour, dans ton couple. Il y en a toujours, quoi qu'il arrive. Mais il y a d'autres enjeux. Parfois, c'est de l'amour au début, et ça devient une lutte de pouvoir ensuite. C'est bien ça, le problème. Tu peux crever d'amour pour quelqu'un qui ne sera jamais fier de ce que tu es.

Je ne peux pas lire ce que tu écris, tu fais trop de fautes.Tu es belle mais tu serais plus belle si tu étais plus mince. Tu seras plus belle quand. Tu seras mieux quand. Tu seras plus aimée quand. Tu fais passer tes études avant moi. Tu fais passer ton travail avant moi. Tu penses trop à tes amis, et ils ne sont pas assez bien pour toi. Et tu les fais passer avant moi.

Moi.

Moi.

Moi.

 

Le problème avec les relations toxiques, c'est qu'elles te prennent une partie de toi tout le temps.

Le problème avec les relations toxiques, c'est qu'elles te bouffent tout entière quand tu veux y mettre fin.

Durant tes études, tu vas etudier le principe de perdre la face chez Goffman. L'idée que chaque individu ne puisse se manifester qu'à travers un rôle, et que leur face, leur image qu'ils mettent en jeu lors des interactions, est la chose la plus importante à avoir. Et à ne pas perdre, surtout. Mais t'écoutais pas trop, à l'époque. T'inquiète, ça te reviendra assez vite, le visage collant de larmes et de morve englué dans tes mains.

T'avais qu'à mieux écouter à l'école, petite.

Je continue.

Un jour, longtemps après 2006, tu vas avoir une intuition. Un truc dans ta poitrine, un truc que tu n'expliques pas, qui va te dire d'aller fouiller dans ses mails. Ce que tu vas y trouver va te laisser par terre. Physiquement par terre. Une histoire de tromperie, à très très grande échelle. Rien que du très banal, en somme. Dans ton téléphone, il y aura des voix qui te crieront de t'enfuir. Mais tu ne vas pas les écouter, parce que tu sais mieux qu'eux. Tu connais mieux ton couple, tu connais mieux ton mec, tu sais mieux que tout le monde ce que tu dois faire. Tes études le prouvent, tu es l'une des plus intelligentes personne que tu connaisses. Tu sais ce que tu fais. Tu sais mieux que tout le monde, toi.

Evidemment.

Welcome in hell, darling.

Ecoute moi très attentivement, je vais t'expliquer comment survivre.

Tu vas le confronter. Et c'est là qu'intervient l'histoire de perdre la face.

Tu vas remettre en cause une relation toxique sans penser à prendre un bouclier.

Tu vas demander des explications à la personne que tu aimes le plus au monde. Et comme justement, c'est celui que tu aimes aveuglement, rien ne sera objectif. Et tout ce qu'il te dira sera tordu, et toi, tu ne verras rien. La tête dans son épaule, ses bras autour de toi, il va t'expliquer pourquoi. Que s'il te trompe, c'est parce que tu consacrais trop de temps à tes études. Que tu ne faisais plus attention à ton apparence. Que tu avais grossi. Qu'il était désolé de te faire du mal, mais que qu'est ce qu'il pouvait faire quand tu faisais aussi peu attention à lui et qu'il en souffrait tellement?

Que tout ça, c'était de ta faute.

L'amour et la culpabilité ma puce. C'est comme ça que ça marche. Je t'aime mais c'est toi qui fais tout foirer. Je t'aime mais tu m'obliges à avoir ce comportement avec toi. Je t'aime mais tu te comportes tellement mal que je suis obligé de te faire ça.

A partir de là, tu vas être à genoux. Une partie du travail est déjà fait. Le choc est tellement brutal que tu n'auras même pas l'idée de te relever.

Bien.

Deuxième étape.

Le renversement de la normalité.

L'une des normes standards dans un couple, c'est de se jurer fidelité. Mais si la norme est déjà biaisée, alors pourquoi ne pas en profiter? On se retrouve dans une autre réalité, où chacun des participants accepte un schéma qui devient de plus en plus malsain.

Chérie, tu seras déjà tellement par terre qu'il sera très facile de te faire croire que les bons comportement se méritent.

Que pour que l'autre arrête de te faire du mal, il faudra te montrer d'une perfection absolue. Perdre du poids. Etre gentille. Etre serviable. Accepter de faire partie d'un harem. Arreter de te plaindre tout le temps. Arrête de pleurer putain, tu crois que ça va changer quelque chose?

A partir de ce moment, ton entourage va hurler. Gémir. Te secouer par les épaules. Et tu vas les repousser. Gentiment. Lachement. Ils ne savent pas, eux. Tous les efforts que tu fais. Ils ne savent pas tout ce que tu as à perdre. Que si la personne que tu aimes le plus te traite comme ça, c'est bien que tu dois être remplie de défauts. Que tu dois être affreusement laide, à l'interieur. Puisqu'il est le seul à le voir, et qu'il te connaît par coeur. Le dos vissé contre la rambarde du balcon du sixième étage, sur tous les ponts de la ville, tu te mets à avoir très souvent le vertige.

Pendant que tu vois le profil de ces autres filles défiler devant tes yeux sur son téléphone pendant qu'il sort fumer. Puis quand il va décider de partir du domicile, et qu'il va te demander de l'attendre. Puisqu'il va faire ça pour nous, pour notre mariage, pour notre avenir à tous les deux. Tu deviens silencieuse, et tu te fais toute petite. Tu deviens transparente.

L'ombre de ton ombre, l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien.

Sauf qu'un putain de chien, on a la décence de le piquer. Toi, on t'attache à un arbre, et tu vas rester là bien sagement. Tu vas arrêter de manger, tu vas passer des jours à attendre que le soleil se lève et se couche. A te demander quelle sera son humeur du jour. De l'amour, ou bien de l'indifference? La boule au ventre, et les mains qui tremblent. Nager des kilomètres et ne pas bouffer pendant des jours. Baisser la tête, et pleurer beaucoup. Je ne vais plus pleurer, je ne vais plus parler, je me cacherai làà te regarder danser et rire.

Tu vas perdre 12 kilos.

 

2014

 

Et le monde entier va te féliciter. Te trouver belle, te congratuler de tous les efforts que tu fais, puisque la société est pourrie jusqu'à la moelle de ces concepts de beauté de merde qui ne veulent rien dire. Et tu auras la tête si basse, que tu ne pourras même pas leur répondre qu'ils ont tort, qu'ils ne faut pas t'applaudir du tout. Qu'ils ont tellement tout faux. Qu'ils sont tellement trop cons qu'ils ne voient pas que tu es en train de mourir, là, devant leurs yeux. Que tu ne peux plus écrire, plus danser, plus rire. Tu arrives à peine à travailler, et le reste du temps, tu couvres tes yeux avec des lunettes de soleil parce que tu pleures trop.

Pendant ce temps là, dans ce concept affreux des relations toxiques, il y a quelque chose qui va très bien marcher sur toi.

La négation de ta souffrance.

Mais non, tu n'as pas mal. Mais non, tu en fais trop. Mais non, tu vois, tu es folle et tu me fais souffrir à moi. Tu te rends compte du mal que tu ME fais avec tes crises?

Mais est ce que tu crois vraiment que ta dépression est séduisante?

Hypothétiquement, je pourrais te tromper avec n'importe qui, tu resterais avec moi pour avoir le statut de victime pour pouvoir te plaindre devant tes amis. Laisse moi respirer, bon dieu.

Tu vas être en train de crever, là.

Je te résume. Tu as la personne de ta vie qui te traite, petit à petit, mot après mot, tellement mal que tu n'as plus aucune idée de ce pourquoi tu es sur terre. Tu vas regarder sans arrêt les arbres plantés près des routes, et tu vas retenir tes mains de tourner le volant dans chaque platane que tu croiseras, tellement fort que tu auras les jointures blanches. Tu vas passer ta vie sur les ponts, et tu te demandes bien combien de temps il faudrait pour te noyer. Le sol de votre appartement va se couvrir des choses que tu vas casser, intentionnellement ou non. Des morceaux de verres sur le lino, et du sang que tu ne prendras même pas la peine de nettoyer. Ton entourage va s'affoler, mais tu ne l'entendras plus. C'est comme si on t'avait balancéà l'eau, pieds et poings liés. Tu perçois un fouillis mais tu ne comprends rien, parce que tu coules vers le fond.

Une seule personne va suffire pour remettre en cause ton existence toute entière. Une seule personne va te faire te questionner sur ton utilité. Une seule va tellement te plonger la tête sous l'eau que tu vas finir totalement.

Asphyxiée.

Au bout d'un moment, il ne va pas te rester beaucoup d'options. La toxicité sera telle qu'il sera impossible pour toi de te relever. La tête baissée sur les chaussures de l'autre, les doigts accrochés dans tes cheveux en priant que ça s'arrête. Et rien de tout ça ne sera suffisant. Je ne sais pas ce qu'est devenu celui qui t'avait offert un jour des pièces pour un café.

Mais je t'assure, amour, il sera très très loin d'ici à ce moment là.

Pour survivre àça, il faudra faire deux choses :

Relever la tête, et la détourner de l'autre qui prendra toute la place dans ta vie.

Et je te l'annonce, tu auras beaucoup de chance. Car la première impulsion, la première étincelle qui te fera couper toutes les ficelles de cette affreuse chose qu'est devenu ta relation, ce n'est pas à toi que tu la devras.

Un jour, un docteur t'annoncera avec une mine très serieuse :

"La masse que vous avez, j'ai peur que ça soit un cancer".

Et tu vas ouvrir grand la bouche de stupeur. Et tout va se craqueler à l'interieur. Tous les schémas de destruction, tous les mécanismes de soumissions et de douleur. Et d'un coup, un immense sourire va se creuser sur ton visage. Et tu retiendras tout ce que tu peux pour ne pas éclater de rire, pendant que tu te rhabilles.

"Mais je ne peux pas avoir cancer, je suis cocue, je suis sensé avoir de la chance vous savez?"

"Vous allez rester en couple avec cet homme?"

"Oh, là je crois que je suis à 60% contre maintenant."

Et tu te souviendras de ce dialogue, parce que c'est la première fois de ta vie que tu verras ton docteur si sérieux mettre son visage dans ses mains. Et ne plus pouvoir arreter un fou rire si fort qu'il te devorera à toi aussi. C'est la première fois depuis très longtemps que tu feras rire quelqu'un. Comme tu le faisais avant. Avant la tempête et la noyade. L'espace d'un instant, tu vas te souvenir qui tu étais.

Relever la tête.

Et pendant ces longs examens médicaux, le regard vissé sur l'écran dont tu ne vas pas comprendre un seul mot, tu auras une seule pensée en tête "Non non non, s'il vous plait non, non non non". Et cette dame au regard si sérieux finira par t'expliquer, après de longues minutes, que non, ce n'est pas un cancer. Que non mademoiselle, vous n'allez pas mourir.

Comment veux tu baisser la tête à nouveau quand tu l'auras levée si haut pour bien écouter tout ce qu'on aura à te dire. Comment veux tu considerer toujours quelqu'un comme le centre de ta vie quand n'importe quel Dieu de la Mort t'a murmuré que ce n'était pas encore ton heure?

La detourner de l'autre qui prend toute la place dans ta vie.

Ta vie va devenir immensement vide à ce moment. Toute la place prise par ta relation toxique sera tellement étouffante qu'il va falloir la combler rapidement pour ne pas y replonger. Tu vas trouver des activités, des plaisirs, des envies et des petites joies qui vont petit à petit boucher le vide immense qui continuera de t'appeler. Chacun ses bequilles. Tu vas trouver les tiennes.

Les tiennes seront toutes aussi folles les unes que les autres. Tu vas faire des heures de voyages, prendre trois trains et franchir une frontière. Tu vas payer une chambre de palace excessivement chère, et attendre l'arrivée d'un cowboy venu faire le tour de l'Europe tout en priant"Please don't be mean dont be mean DON'T BE UGLY don't be mean". Et tu reprendras le train le lendemain en ricanant, le cou plein de love bites, après avoir passé la nuit à attacher avec ta ceinture de fille les poignets du plus beau texan que tu n'aies jamais vu et l'avoir fait gémir en disant des horreurs en français.

Tu vas te prendre d'affection pour tous les sports violents que tu vas croiser. Le hockey, et tous les autres qui nécessitent des protections. Tu vas aller les regarder pendant des mois sans réfléchir. Et puis, un jour, tu vas vouloir glisser un casque sur ton visage, et des protections sur ton corps. Car la finalité, ce n'est pas que tu voulais voir des garçons en armures se faire mal, c'est que tu voulais désespérément être un garçon en armure qui se fait mal mais qui se relève. Et les autres, qui te feront tomber et qui s'excuseront toujours pour ça, ils ne sauront pas à quel point ils vont t'aider à finir de te relever.

Alors bien sur, au moment où tu te détacheras, l'autre essaiera de revenir. En te disant des mots doux, en te donnant l'affection que tu auras supplié d'avoir pendant des mois. Tu t'aggriperas à tout ce que tu peux pour ne pas courir dans ses bras. Tu tendras l'oreille encore et encore pour écouter ton entourage te dire que tu vaux mieux que ça. Tu accrocheras tes ongles très fort dans le dos de jolies personnes pour t'empecher de faillir.

Tu vas devenir la plus forte personne que tu aies rencontré.

Et, dans la lueur de tous tes efforts, tu redeviendras humaine. Il te faudra tellement pour remonter à la surface. Tellement de luttes, tellement de larmes, tellement de sang versés pour la rémission de péchés pour lequel tu n'es pas vraiment coupable. Tu abandonneras tout. Le matériel. Le spirituel. Tout ce qui faisait de toi la personne que tu étais. Tes habitudes et tes manies, la façon que tu avais de sourire, tes rires et tout ton passé qui te tirait encore vers le fond. Pour arrêter de te noyer, tu devras entièrement te sacrifier. Tu ne trouveras la surface que complètement nue et écorchée.

Il te faudra entièrement changer pour survivre. Tu deviendras moins patiente, et tu ne sauras plus bien comment on fait pour pardonner. Tu t'enfuieras à chaque erreur qu'un autre commettra, et tu seras incapable de laisser une deuxième chance. La confiance aveugle que tu avais dans l'humanité va un peu se ternir, mais crois moi, on arrivera à réparer ça.

Pour cicatriser, il faut un temps fou. Mais tu verras, ça sera pas si important d'être complètement exsangue, du moment que tu tiens toute seule debout.

 

Mon amour, mon coeur, tout ce que tu es maintenant et que je ne suis plus. Tu vas vivre des jours terribles, des moments d'obscurité totale et de lumière introuvable. Tu ne pourras pas compter sur tous les gens autour de toi, car tu seras la seule personne à te brûler.

Mais tu trouveras de la force, je te promets. Cette personne qui t'attache les mains, avec amour ou avec dureté, tu t'en éloigneras.

Quoi qu'il arrive, un jour, tu auras la force de te relever.

Quoi qu'il arrive.

Je t'aime.

Je t'aime.

Je t'aime.

Je t'attends de l'autre côté.

Ton toi même qui a réussi à se sauver.


Avoir bientôt trente ans : Voyager toute seule

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Le blabla avant le sujet qui fait "Gib mir input! Come on give me some Give me give me some reaction!"

Hum.

Tout d'abord, merci pour vos messages et merci pour vos mails. Merci pour toutes vos histoires et celles de vos proches. Merci de vous soucier de moi, merci pour vos petits mots inquiets et vos grands mails remplis d'amour.

J'avais l'impression d'avoir épuisé tout ce que j'avais à dire, et j'avais besoin de temps. Je suis partie au quatre coins de la France, je suis partie aux quatre coins du monde. J'ai envoyé de l'amour, j'ai envoyé les gens se faire mettre et je me suis fait passer en priorité surtout. J'ai été heureuse sur les toits de buildings à Brooklyn et dans un petit bar de Kiev où personne ne parlait anglais et où me servait des pintes à 0,80 centimes.

Septembre était affreusement long. Et plutôt que céder à cette hypersensibilité qui me fait écrire des articles ici mais aussi beaucoup de conneries non tempérées, j'ai préféré partir courir à chaque fois que la vie me dérangeait et que ça me démangeait trop.

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SALUT SAY LA MODERATION

 

Sujet :

Avoir bientôt trente ans :

Voyager toute seule

 

Quand j'étais petite, j'étais assez chiante. Je ne dormais pas. Mes parents étaient un peu désespérés à force de se réveiller en sursaut parce qu'une petite ombre les fixait au pied de leur lit la nuit #angoisse. Mais bon, comme j'avais l'âge d'être à l'école, c'était un peu tard pour l'avortement. Le problème s'est résolu quand j'ai appris à lire, et qu'à bout d'arguments, on m'a laissé le droit de lire jusqu'à l'heure que je voulais le soir. Je lisais tout le temps, toute la journée, et une partie de la soirée. Je maitrisais un peu mes angoisses nocturnes, j'avais acquis ma première idée de l'indépendance :

Laissez moi gérer mes problèmes, et foutez moi la paix.

Ça n'a pas fait de moi une enfant moins gérable. Juste une gamine qui a beaucoup, beaucoup lu. Puis une adulte qui ne peut pas se déplacer sans un ou deux livres dans son sac. Plus en cas de voyages. Beaucoup plus encore en retour de voyage. Et qui gère toujours ses émotions et son stress en achetant de quoi lire.

 

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SALUT SAY LA MODERATION BIS

(Y'en a beaucoup pour le boulot, ça va laisse moi tranquille je lis plus la collection cascade)

(Chut)

Bref.

J'ai grandi, j'ai eu 28 ans. J'ai voulu avoir mon indépendance, je voulais pouvoir gérer ma vie comme je l'entendais. Ma vie, mes problèmes, mes joies et mes peines, ma tête sur mon bureau pendant des heures à réfléchir à comment résoudre ce qui coince. Mon travail, mon salaire, mes impôts, ma TVA à 5,5% sur les produits alimentaires. S'occuper de ses parents, s'occuper des personnes âgées, s'occuper des plus jeunes aussi. Gérer les élèves, les devoirs, les évaluations normatives somatives formatives. Les larmes de frustration et de désespoir. Essuyer les leurs, et s'étouffer parfois dans les miennes quand j'éteins le moteur de ma voiture et que je dois attendre un peu pour sortir d'avoir fini de sangloter. Sur leurs passés si durs et sur la vie qui ne fait pas de cadeaux.

Dans mon portefeuille, mon permis, ma carte vitale, ma carte d'electeur. Ma carte de donneur d'organes, ma carte de donneur de moelle osseuse (ouais non mais je suis vraiment une bonne personne, tu peux pas test, heureusement que je jure un peu bordel de merde)

Je suis adulte là, non?

Alors quoi?

Comment ça se fait qu'on me parle encore comme si j'étais mineure? Qu'on s'inquiète de ma sécurité, de mon avenir comme si j'étais une adolescente rebelle?

"Tu ne devrais pas partir toute seule, c'est dangereux pour une fille."

En boucle avant que je parte. C'est dangereux le monde, tu sais. C'est rempli de gens qui vont te vouloir du mal, et tu ferais mieux de rester dans la sécurité de ton pays occidental si sur pour les femmes. Tu sais, ce pays où tu te fais emmerder quand tu sors parce qu'on n'apprend pas aux garçons à ne pas faire chier les filles, on préfère apprendre aux filles à avoir peur et à se sentir en permanence coupable du harcèlement qu'elles subissent.

Ne va pas plus loin que la barrière, ne va pas plus loin que le coin de la rue, là où je peux te voir. Le monde est dangereux, le monde fait peur. Tu te feras agresser à la nuit tombée. Le loupe, le loup, le loup. Si tu portes quelque chose de trop court, de trop moulant, de trop masculin, de trop féminin. On t'agressera si tu vas chez un garçon que tu connais. On t'agressera si tu vas chez un garçon que tu ne connais pas. Si tu bois trop, si tu rentres trop tard. Si. Tu. Es. Dehors.

Ai peur. Crève de trouille. Comme ça, tu n'iras jamais plus loin que la barrière du jardin. Bien clôturé, bien fermé. Parfait.

On t'agressera si tu es toute seule, et ça sera de ta faute puisque tu portes le péché originel.

Point.

Je ne vois même pas pourquoi on s'emmerde avec toutes ces recommandations. Tu te feras agresser, puisque l'agression est comme une catastrophe naturelle et que tu ne peux absolument rien contre. Et ça sera de ta faute. Ta faute ta faute ta faute. Pas celle de l'immonde connard qui osera te faire du mal.

Non, la tienne. Pourquoi? Parce que.

Logique.

Ok.

Il y a quelques années, je devais tout juste avoir la vingtaine. Alors que j'avais mis une jolie robe à pois et que je m'étais faite belle pour aller danser la salsa, j'avais croisé mon père dans le hall d'entrée. Il m'avait dit alors :  "Ne t'étonne pas s'il t'arrive quelque chose".

"Ne t'étonne pas s'il t'arrive quelque chose"

On a tous une façon différente de réagir à des moments importants du développement de notre personnalité. Avec cette phrase, j'ai appris que je serais toujours jugée coupable d'une potentielle agression dont je serais la victime. Que làétait la fatalité de la vie quand on était une femme, et que le monde ne s'encombrerait pas à changer son point de vue merdique et sexiste. Et qu'on se servirait de cette peur pour m'empêcher d'aller où bon me semble.

Bien.

A vingt ans et quelques, je suis donc allée prendre mon joli couteau papillon et je l'ai mis dans mon sac pour sortir, avec ma jolie robe à pois. Je n'en ai rien fait de ce couteau, évidemment. Mais c'était une façon de dire très bien, j'ai compris le message. Et je sors quand même.

Très bien, le monde ne m'aime pas.

Très bien, dans ce cas, nique toi le monde.

Si donc je suis en permanence une cible puisque tout est de ma faute. Et bien, autant sortir. Autant aller voir le monde. Poussons la logique dans ses retranchements. Puisque le problème, ce n'est pas les autres, c'est moi. Partons. Bougeons notre cul et déplaçons nous, nous et notre péché originel. En sac en bandoulière le péché, avec mon coeur, et que vogue la jeunesse.

Merde.

Jusqu'à quelle coin de barrière on nous autorise à aller avant qu'on nous rappelle qu'on n'a pas le droit d'avancer plus loin? Qui décide? Qui fait les règles de la longueur autorisé de mon périmètre de sécurité?

Jusqu'à quand la peur comme modèle d'éducation? Jusqu'à quand va-t-on empêcher les individus de vivre leurs vies à force de leur refiler nos névroses en héritage?

Et le pire dans tout ça? J'ai fait exactement la même chose à une amie qui partait toute seule en Inde. Tu feras attention hein, tiens prends ma peur que je te donne comme un manteau, c'est cadeau. En lui disant de profiter de son voyage, je lui refilais en même temps toutes les conneries contre lesquelles je luttais. Tiens, voici des chaînes de terreur à tes pieds, je t'en fais cadeau. De rien.

Crève de peur d'être toute seule. Ne vas surtout pas là où tu n'as jamais été. Ne change surtout pas de route, ne change surtout pas les schémas qu'on te fourre dans le crane depuis des générations. Et tant pis si tu es malheureuse ou malheureux. Tant mieux si tu souffres. La souffrance, on connaît. La souffrance, c'est une terre connue, ça ne fait pas peur. Continue sur la même voie. Ne dévie surtout pas. Ne t'arrêtes pas pour réfléchir à ce que tu veux. Et si quelque chose remue trop les désirs que tu enfouies très profond, éloigne toi.

Ne. Sois. Jamais. Seul(e).

Et ça, tu l'appliques sur tes voyages, et aussi sur ta vie. Puisque, comme tu ne seras jamais majeure, on a tous notre mot à dire sur la façon dont tu gères ta vie personnelle. Est ce que ce n'est pas fantastique d'être une éternelle adolescente?

Continue à trembler devant la solitude. La solitude, ça fait peur. C'est pour les loosers de la société, les inadaptés, les moches, les mal baisé(e)s. Tous ces gens à qu'il ne faut pas ressembler. Attention, tu vas bientôt avoir l'âge d'enfanter ton premier né et tu n'as toujours personne. Et tu vas vieillir, et tu vas finir sans descendance. Et c'est le plus important au monde, la descendance. Le reste, on s'en fout.

Tes envies, tes besoins, tes aspirations spirituelles ou artistiques, tes échecs et tes réussites. On s'en fout. Donne nous un petit enfant. Fais comme tes frères et soeurs. Arrête de prendre le temps de réfléchir sur ce que tu veux. Je suis restée avec quelqu'un beaucoup plus longtemps que nécessaire parce que j'avais peur de tout recommencer. Parce qu'on m'avait vissé dans le crane qu'il valait mieux être mal accompagnée que seule.

Foutaises.

Et si tu n'as pas d'enfants, ça veut dire que tu vas mourir toute seule. C'est ça, non? C'est ça la finalité de l'obligation qu'on essaie de te faire bouffer à chaque fois qu'on te parle de procréer. Fais attention, il ne te reste plus beaucoup de temps avant de finir seul(e) et mangé par tes chats. Vite, vite, mets toi en couple, reste y enfermé(e) même si tu ne t'y plais plus. Chut, n'écoute pas ce qui crie à l'interieur, ce n'est pas aussi important que le risque de finir en terrine Sheba pour tes connards de chats.

Alors écoute moi bien la dessus. Je ne crois pas en grand chose mais j'ai une assez bonne théorie sur la mort.

Il y a quelques années, après ma licence, j'ai tout envoyé baladé en mode "bouhouhou je sais pas ce que je veux, je sais pas qui je suis, je sais rien, tout m'angoisse". Du coup, j'ai pris tous les boulots qui passaient en attendant de savoir un peu ce que je voulais des prochaines décennies à venir. Je me suis retrouvée à nettoyer les chambres d'un immense hôpital pendant des mois. Et puis, comme personne ne m'aime, on m'a foutu en gériatrie où je passais mon temps à nettoyer des chambres comme avant mais aussi voir des gens mourir. Tout seul. Souvent. En perdant la tête, et la mémoire. Très souvent.

Ma théorie, c'est que quelque part dans le monde, dans un futur lointain (on espère), il y a une chambre d'hôpital hideuse, avec du lino limé et des rideaux à fleurs usés. Qui t'attend. Toi. Et qui a ton nom sur le dossier accroché au lit. Elle est là, j'en ai nettoyé des centaines comme ça. Toutes les mêmes. Toutes horriblement banales. Et mortelles.

On a posé le décor. Maintenant, il serait peut être intéressant de ne pas gâcher tous les jours qui te séparent des rideaux à mimosas.

Personnellement, après avoir acquis cette certitude, j'ai nettoyé la dernière chambre, j'ai tout balancé, et je me suis foutu dans un avion pour la Thailande. Histoire d'aller demander à tous les temples que je croisais s'ils ne pouvaient pas m'aider à savoir ce que je voulais. Bouddha m'a dit d'aller me faire mettre, et j'ai commencé mon chemin pour essayer de mieux me connaître.

Et c'est là le conseil que je veux donner. Après être partie vadrouiller un petit peu cet été, et me retrouver toute seule dans des avions, des bus, des métros et des rues loin d'ici :

Barre toi, si tu peux. Tire toi, enfuis toi, va voir du pays. Toute seule. Accorde toi un voyage entièrement toute seule. Le monde t'attend, et il n'est pas aussi menaçant qu'on te le rabâche. Que ça soit à dix kilomètres ou sur un autre continent. N'écoute pas les peurs des autres, même si elles sont très nombreuses autour de toi. Va te poser quelque part et prends le temps de réfléchir. A ce que tu veux, à ce que tu ne veux plus.

Lâche ce qui est toxique, abandonne ce qui te fait du mal. Sur le pont de Williamsburg en août, il y avait une petite française qui pleurait sur tout ce qu'elle avait achevé. Toutes les marches qu'elle avait réussi à monter, et tout ce poids dont elle s'était débarrassée. Ça allait mieux après, en retournant sur la terre ferme. J'étais plus légère et mes fantômes s'étaient noyés.

Accroche toi au reste. Accroche toi à ce(ux) qui compte(nt). N'abandonne pas quand c'est dur, n'abandonne pas quand il faut encore lutter. Tu as toute la force en toi. J'ai passé des années à me perdre,  à ne pas savoir qui j'étais. J'ai traversé des pays sans jamais me trouver, mais en me découvrant un peu plus à chaque pas que je faisais. Ne laisse pas les peurs des autres te gagner, ne laisse pas les tiennes te bouffer. C'est épuisant de se chercher, c'est éreintant de vouloir changer face à ceux qui veulent te remettre sur ce putain de droit chemin que tout le monde est censé emprunter.

Explose les barrières que les autres clôturent à ta place. Détruis l'enclos qu'on veut te construire parce dehors, il y a peut être le loup. Fais sauter tous ces schémas qu'on se refile comme s'ils étaient porteurs de vérité, comme si on était forcement mieux tous ensemble à se serrer fort en tremblant. Mets le feu à la cage que tu te façonne, année après année. Il n'y aura plus rien à sauver si c'est toi qui t'emprisonne.

Avance.

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Un petit mot.

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Je vous poste ce message que j'ai mis sur facebook parce que j'ai besoin d'envoyer de l'amour autant que je peux.

Prenez soin de vous.

Fanny

Après les évènements affreux d'hier soir, je voulais juste vous dire que je vous aime. 


Je vous aime les amis à Paris, je vous aime les amis partout en France et à l'étranger.
Je vous aime ceux que je vois tout le temps et ceux que je ne vois jamais.
Ceux que j'ai au téléphone tous les quatre matin et je vous aime aussi ceux avec qui je suis brouillée. Les amis d'enfance, les amis de cet âge adulte si dur où il faut tellement lutter, les plans cul, les amours à venir et ceux perdus.
Oui je vous aime même quand on s'est déchirés, fallait-il vraiment que Paris perde son sang pour qu'on en arrive là.
Je vous aime même si on ne s'est vu qu'une fois, même si on est loin, même si on communique peu  ou même si on n'est jamais d'accord sur rien. 
Je vous aime même si on ne se connait pas.
Prenez soin de vous, prenez soin de nous. Merde à tout ça et n'oubliez pas la devise de Paris "Fluctuat nec mergitur", qui veut dire "Il est battu par les flots, mais ne sombre pas".
 
Nous sommes battus par les flots mais nous ne sombrons pas. 
De l'amour de l'amour de l'amour autant qu'il le faudra.

"Nos femmes françaises sont belles et libres" : Le féminisme hypocrite et opportun

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Blabla avant le sujet qui fait "Baby make up your mind 'Cause I can't keep sleeping in your bed if you keep messing with my head":

L'automne 2015 est la période la plus merdique connue depuis un sacré moment. Rien ne va, tout est triste à pleurer.

Personnellement, je pense que je vais passer l'hiver entier dans ma grotte à lire. Et boire.

Livres et tequila.

Et lire des histoires de cul entre Bucky Barnes et Captain America.

Wake me up when march end, a peu près.

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Hot.

 

Sujet du jour : 

 

"Nos femmes françaises sont belles et libres" : Le féminisme hypocrite et opportun

 

Je ne reviendrais pas sur les évènements tragiques qui se sont déroulés à Paris, il y a deux semaines. Je pense que tout le monde est au courant, tout le monde s'est probablement roulé en boule et a beaucoup pleuré, et je ne saurais dire mieux que mes élèves qui ont dit "Ce sont des monsieur très méchants". Pour la forme, je dirais bien que le terrorisme peut aller se faire cuire le cul. Ça ne mange pas de pain, et ça me fait plaisir.

Par contre, il y a un sujet que je peux un peu plus aborder. Et ça tombe bien, parce que je suis infiniment pleine de colère en ce moment. N'est-ce pas fantastique, que cette fin d'année 2015 soit autant à chier?

Bon alors, je reprends.

Après les évènements de novembre, on a vu apparaître de tout sur les réseaux sociaux. Des beaux gestes, des témoignages, des chaînes de solidarités et surtout beaucoup, beaucoup d'amour. Personnellement, ça m'a fait énormément de bien de pouvoir dire et répéter à quel point j'aimais les gens, proches ou éloignés. On se recentre comme on peut, je pense, après une tragédie comme ça. Ça réunifie, on a même pu parler d'unité.

Et puis bon, après, on a fini par arrêter d'aimer tout le monde. Et on s'est rappelé que les gens étaient toujours un peu cons, en vrai. Ouf.

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Hakuna matata, brotha.

 

Mais je ne suis pas contre ce grand mouvement de patriotisme sur tous ces éléments de la culture française qu'on a pu a avoir. Se rappeler de ce qu'on a ici, la gastronomie, la fête, la liberté, l'égalité, la fraternité. Très bien. Le saucisson, le vin, le champagne, les pâtisseries, LES CANNELÉS, Carlos et Big Bisous, Sniper et gravé dans la roche, Booba, la vie, l'amour. Le patrimoine français putain. La France, la France, la France. Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré, tout ça, tout ça #HistoireEnMajeureAuBac #MissU4EverCharlesDuGaulle.

Franchement, moi tu me proposes de me la péter avec un truc dont je ne suis même pas responsable,  comme ma nationalité par exemple, j'arrive en courant. Pas besoin de faire d'effort, pas besoin de travailler. Même pas besoin de faire un régime, putain. Regarde un peu la gueule de la photo que j'ai envoyé l'autre jour à un ami canadien pour le faire venir en vacances en France :

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JEAN MICHEL CLICHÉ

Par contre, là oùça me pose un peu plus problème, c'est toutes les sorties à la con qu'on a entendu sur les femmes françaises.

A quel point elles faisaient parti du patrimoine français aussi, àêtre si belles et si libres sexuellement.

Genre.

Sérieusement.

Est ce que vous vous écoutez parler? Est ce que vous ne vous étouffez pas, parfois, dans votre mauvaise foi qui est si grosse qu'elle cacherait la putain de lune? Je prends un exemple :

 

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Tell me why

Ain't nothin' but a heartache

 

"Nos"

"Nos"

"Nos"

(No no there's no limit!)(#Old)

On utilise carrément le possessif, ça ne dérange personne. On est revenu comme au temps où ces salauds de boches venaient nous voler nos femmes au sein même de notre mère patrie. Les bâtards.

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Leave Miss France 2012 alone

J'ai vu partout des messages parlant et décrivant la fantastique joie que c'était d'avoir dans notre pays, NOS femmes françaises. A quel point elles étaient bonnes, baisables, et libres sexuellement. Leurs croupes parfaites, leurs tailles de guêpes et leurs joies de vivre.

Cool.

#FrenchForTheWin

Franchement, je suis ravie d'entendre tout ça. D'avoir autant de support de la part de la France entière. Que notre égalité soit enfin établie. Et de ne m'être jamais faite traiter de salope parce que j'avais une vie sexuelle.

Ah non, oups.

Ce n'est pas le cas.

Alors? Vous jouez à quoi? Quand, dans la vie de tous les jours, vous n'êtes pas foutu de déplacer vos privilèges d'un demi millimètre et qu'il faut sans arrêt se manger des armées de troll dès qu'on veut parler d'égalité. Et dès qu'on ose prononcer, du bout des lèvres, le mot "féminisme", c'est toujours comme si on vous arrachez les testicules avec un sécateur. On se mange du sexisme ordinaire toute la journée, sur notre place dans le foyer, nos salaires et même et surtout sur notre vie sexuelle. Vous ne nous aidez jamais à nous libérer de ça, on doit tout prendre par la force.

C'est parce que la communauté internationale nous regardait sécher nos larmes, qu'il faut se mettre à mentir sur la réalité?

Comment ça se passe?

Franchement, comment vous osez?

Quand on voit passer sur les réseaux sociaux ce genre de dessin, franchement, ça file un peu la nausée :

 

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Tell me why
Ain't nothin' but a mistake

 

"Un attentat à la pudeur est sanctionné sur le fondement de l'article 222-27 du Code pénal qui réprime les agressions sexuelles autres que le viol.Le Code pénal qualifie d'agression sexuelle "toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise"."

Mais t'as raison Gaston, c'est vraiment super drôle comme dessin. Surtout quand on aime à ce point, en temps normal, rabaisser la liberté sexuelle des femmes. Non franchement c'est parfait. Changez rien, surtout.

 

Mais là où je me dis qu'on a un sérieux problème avec ce soudain attrait pour le féminisme, c'est quand La Manif Pour Tous Sa Mère s'en mêle. A partir de là, ça pue sacrement la merde.

Pour de vrai.

Sans honte.

Les gens les plus intolérants de 2013. Qui viennent interpeller les féministes sur la vision rétrograde des intégristes.

O ironie, j'écris ton nom.

Cadeau :

MANIFPOURTOUSGENRE

TELL ME WHY

I NEVER WANNA HEAR YOU SAY

I WANT IT THAT WAY

 

Et tu sais ce qu'on dit, à la Manif pour tous, quand on est une feministe bien éduquée?

BOUFFE

MOI

LA

CHATTE

MARIE

CHANTAL.

On vous a vu durant toute une putain d'année sur toutes les chaînes de télévision possibles dire des conneries plus grosses que vous et votre chapelet. On vous a vu cracher votre intolérance pour les homosexuels mais aussi affabuler joyeusement en affirmant qu'on allait apprendre la masturbation à la maternelle (J'ACCUSE). Crier à qui voulait l'entendre que la "Théorie du Genre" allait déconstruire les stéréotypes qui seraient"nécessaires parce qu'ils sont l'expression de la féminité et de la masculinité, des repères qui permettent de s'identifier et d'identifier les autres comme étant homme ou femme" (J'ACCUSE J'ACCUSE) et vous scandaliser qu'on apprenne aux femmes àêtre autre chose qu'une inférieure à l'homme, "Au fond, pour les auteurs, la femme doit être un homme comme les autres…" (J'ACCUSE J'ACCUSE J'ACCUSE).

Donc sans déconner Marie Chantal, ta gueule.

Le féminisme et les féministes peuvent tout à fait se passer de toi et de tes jugements avariés. Je t'en prie, si tu veux aller expliquer à d'autres intégristes que toi et ton mari, qu'ils se trompent sur la place de la femme dans la société, je t'en prie. Je suis sure que les mouvements terroristes doivent avoir indiqués leurs adresses quelque part, tu peux bien leur envoyer un courrier pour leur dire que tu n'es pas d'accord. Enfin si. Enfin, un peu. Enfin, on est presque sur la même longueur d'onde par rapport à l'inferiorité de la femme mais là, les choux, vous abusez un peu quand même. Amicalement, MC for the Christ, with love.

On n'a déjà pas assez de douleur d'avoir perdu autant de gens qui voulaient vivre et qui auraient apportéà notre société de belles choses, il faut en plus se taper les cons qui tentent de l'ouvrir plus fort que tout le monde. Ce qui montre bien, d'une certaine façon, que la France va se relever de tout ça. Reprendre ses bonnes habitudes de celui qui gueulera le plus fort, moi y compris. Celui qui donnera son avis sans qu'on lui ai demandé, celui qui voudra imposer sa vision face à celle du voisin, celui qui voudra exprimer son opinion en écrasant celle de son concitoyen. Toutes ces gueuleries et cette mauvaise foi, ça pourrait bien faire parti du patrimoine français, comme le saucisson ou le vin.

Je suis donc curieuse et attentive à ce que ce sursaut au niveau du féminisme va bien pouvoir donner.

Va-t-on enfin se bouger sur l'inégalité salariale entre hommes et femmes? La taxe tampon va-t-elle être supprimée (Big kiss le Sénat, TMTC les vieux)?

Va-t-on plus facilement accepter qu'un homme prenne un congé parental, ou le nom de sa femme quand il va se marier? Va-t-on accepter que les hommes puissent exprimer d'avantage leurs sentiments et leurs faiblesses, et qu'on puisse arrêter un jour de leur demander toujours d'être forts et de nous sauver? Va-t-on laisser enfin les hommes pleurer?Est ce qu'on va pouvoir les laisser être faibles un jour, et accepter qu'on puisse prendre soin d'eux?

Est ce qu'on va enfin pouvoir foutre la paix aux petits garçons qui veulent jouer à la poupée? Aux petites filles qui veulent jouer à la guerre? Est ce qu'on va enfin pouvoir les laisser comme ils sont, et arrêter de toujours les limiter?

Est ce qu'on va pouvoir être égaux dans nos lits, dans notre baise, notre stupre et notre affreux péché de luxure? Est ce qu'on va pouvoir faire l'amour, coucher, niquer, baiser, gémir, crier, caresser, griffer, se mordre, se tordre, se faire retourner et recommencer en tout égalité?

Est ce qu'on va pouvoir accéder à des postes plus importants sans s'entailler sur ce plafond de verre qui n'en finit pas de nous étouffer? Est ce qu'on va avoir enfin la parité? La liberté? L'égalité? La fraternité?

Est ce qu'on va s'aimer plus, bordel de merde?

Est ce qu'on va, putain, enfin se l'accorder?

Marion Maréchal Le Pen et les plannings familiaux : Chère Marion

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Le blabla avant le sujet qui fait "Ah, ces jeunes, il faut les voir, les voir et les entendre, vu qu’ils braillent tous les soirs":

On est lundi.

Faut-il vraiment que je sois fachée.

 

Sujet du jour :

 

Marion Maréchal Le Pen et les plannings familiaux :

Chère Marion

 

Chère Marion

Selon ta fiche wikipedia, tu es née en 1989 donc on a presque le même âge. Selon ton site internet, tu as un master en droit et tu es la plus jeune députée élue de la république française.

Yep Sista, c'est du bon boulot. Une femme jeune à l'Assemblée Nationale, tu dois en manger dans la gueule bien comme il faut. Je suis sure qu'il t'a fallu du courage pour en arriver là.

Bon, maintenant, on a un problème toutes les deux. Ou deux.

Clairement, on n'est d'accord sur rien.

Je te prends un exemple au hasard, sur toutes les conneries que je peux lire sur votre site (ICI):

"La notion de « handicap » ayant été profondément élargie par la loi de 2005, elle englobe désormais certains troubles du comportement et certaines maladies qui devraient être traités hors du champ handicap."

Tu vois qu'on peut pas être copine toutes les deux. Parce que j'ai l'impression que vous faites toujours la même chose dans ton parti politique :

- Vous prenez un sujet que vous ne maîtrisez pas

- Vous essayez de parler quand même

- Vous dites de la merde.

Pour le cas du handicap, vous estimez connaître assez le sujet pour vous permettre de remettre en cause le système de classification du handicap élaborée par le docteur Philipp Wood dans les années 1980, puis réactualisé par l'Organisation Mondiale de la Santé en 2001 (ICI : CULTIVE TOI UN PEU BORDEL). Ca montre assez la taille de votre égo, et la taille des conneries possibles à dire quand on ne se renseigne sur rien, mais qu'on veut parler de tout.

Bref.

Moi Marion, ce qui me pose problème avec toi aujourd'hui, ce n'est pas le handicap. C'est plutôt la dernière tirage que tu as dit à propos des plannings familiaux dont tu voudrais couper les subventions en région PACA si tu étais élue.

Là, ça pique fort.

Je cite libération pour reprendre la polémique :

"La question est claire, la réponse définitive. «Vous l’avez dit deux fois mais je ne suis pas totalement sûr d’avoir compris : vous supprimerez la subvention accordée au planning familial ?» demande Geoffroy Lejeune, rédacteur en chef àValeurs actuelles et animateur du débat. «Oui, absolument ! répète la députée Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du FN pour les régionales en Paca. Je considère qu’aujourd’hui, ce sont des associations politisées, on le sait bien, et elles véhiculent une banalisation de l’avortement.» Devant un public de militants de la Manif pour tous, la déclaration a forcément enthousiasmé la salle. Applaudissements nourris. C’était le 13 novembre à Marseille, à l’occasion d’un meeting du mouvement"

Donc nous parlons bien d'un meeting uniquement constitué de gens du FN et de gens de la Manif pour Tous. Double combo.

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Amour toujours

Marion, t'es sérieuse dis?

Tu veux vraiment faire ça?

Parce que toi, tu as un avis sur l'avortement, tu voudrais l'imposer aux autres qui ne t'ont absolument rien demandé?

C'est fâcheux.

Marion, toi et moi on est un peu pareilles. On a eu la chance de grandir sans problèmes dans un milieu social favorisé (tu as très certainement été mille fois plus favorisée que moi par la thune de ta famille, certes). On a étééduqué, on a pu faire des études. A l'adolescence, on nous a expliqué, à l'école ou à la maison, comment on devait agir responsablement par rapport à notre vie sexuelle qui démarrait. Contraception, IST, MST, préservatif, implant, pilules, pilule du lendemain et tout ce qui va bien. Je ne sais pas comment vous fonctionnez dans votre famille mais j'imagine que c'est partout pareil, on est plus ou moins obligé de parler de sujet qu'on n'aimerait pas trop aborder, comme la vie sexuelle des parents ou des enfants. Mais on le fait quand même, on est bien obligé. Parce que les risques de grossesses adolescentes et les divers MST/IST présentes, c'est un peu trop chaud potatoe pour être ignoré.

Toi et moi, on a sûrement été bien informé.

Le problème, c'est que toi, tu penses que c'est une bonne idée de couper les subventions / faire fermer les plannings familiaux.

Ok.

Et donc, comment va-t-on faire pour éduquer les adolescents sur tous les risques qu'on peut rencontrer dans une vie sexuelle s'ils trouvent portes closes quand ils veulent venir poser des questions?

Parce que moi, dans ma vie, je les côtoies les adolescents et j'ai déjà du répondre à des questions sur la sexualité. Et je peux te certifier que, quand les familles ne peuvent/ne veulent pas leur parler de ça, les méconnaissances qu'ils ont sur le sujet sont assez problématiques.

L'idée que la pilule empêche d'attraper les mst, que le VIH se voit sur le visage des gens qui l'ont parce qu'il donne des boutons, que si une fille a ses règles elle ne peut pas tomber enceinte, "Mais si je perds du sang quand j'ai mes règles, est ce que je vais mourir?", que les MST ne s'attrapent pas lors de fellations, "On utilise pas de préservatifs mais je l'aime, c'est bon je le connais il est pas comme ça", que si le garçon n'éjacule pas à l'intérieur alors c'est bon.

On en fait quoi de toutes ces questions, Marion?

Si on supprime les subventions de ceux qui sont là pour faire des missions d’éducation à la sexualité qui figurent dans la loi, alors on fait quoi?

Comment veux tu qu'il y ai moins d'avortements s'il y a moins d'informations?

Est ce que ce n'est pas complètement con, ça, Marion?

L'avortement n'est pas un crime, n'est pas un délit, n'a pas a être jugé par des gens venant de parti politique. Ou venant de mouvement comme la Manif pour Tous à qui on n'a rien demandé. Du tout. Qui ferait bien de reprendre ses meetings, ses slogans, ses défilés ridicules et ses banderoles et de ce les caler au cul une bonne fois pour toute. Plutôt que de l'ouvrir sur des sujets où on ne leur demande surtout pas leurs avis.

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Ta gueule Marie Chantal

 

Le mariage pour tous ne vous concernait pas, l'avortement d'autrui non plus.

Ce qu'il se passe dans la sphère privée des individus, aussi insupportable que cela puisse paraître, ne vous concerne pas. On se fout de vos jugements de valeurs, de vos propositions d'idées pour faire changer des choses déjà bien installées, de vos envie de retour en arrière et de vos refus pour la modernité qui semble vraiment vous effrayer vu à quel point vous ne cessez de vous débattre dans une agonie ridicule.

Vos slogans pro vie de merde, vos mensonges qui sont dangereux et qui étaient bien ancrés dans la tête de celui qui a tué trois personnes dans un planning familial des Etats Unis le 27 novembre dernier, et qui a dit après "No more baby parts!". C'était un déséquilibré mais c'était vos voix dans sa tête qui résonnaient. Vos conneries, vos lettre d'un foetus à une mère matricide et vos "Aujourd’hui, ma maman m’a fait mourir. Elle m’a avortée.Je ne verrai jamais le jour , ni la face de maman que pourtant j’aimais depuis le premier jour. Elle n’a pas voulu de moi" et toutes vos tirades insipides et mal écrites pour condamner les femmes à vie à la culpabilité.

Et en plus, Marion, si tu savais.

A quel point, ton parti, je ne l'aime pas.

Le problème fondamental que j'ai avec vous, c'est ce que je ne connais qu'une seule personne qui vote pour vous. Celui qui partage la vie de quelqu'un que je connais, et qui l'aime tellement fort que parfois, elle en a mal.

C'est con, Marion, dis?

Parce que du coup, c'est àça que je vous associe, toi et ton parti. A cette violence qui fait que parfois, vous avez besoin de montrer qui a l'autorité, et vous frappez sur ceux qui sont plus faibles que vous. Oh, pas vraiment, oh pas beaucoup. Juste pour prouver que vous en avez, que vous avez des couilles et qu'il faut vous écouter. Vous, vous, et seulement vous. Ça laisse un peu de sang sur le carrelage bien lissé, ça fait mauvaise effet, il faut ensuite bien nettoyer et faire comme si de rien n'était pour un moment. Et hop, c'est réparé. Et hop, c'est oublié.

Vous refaites des sourires, des caresses, des propositions gentilles et accueillantes, tendres et conciliantes.

Et puis, vous recommencez.

Pour montrer qui est le chef, qui est celui qui décide et pour asseoir votre foutu complexe de supériorité. Vous frappez sur les plus faibles, ceux qui ne peuvent répondre et qui vous laissent faire en toute impunité.

Pendant que nous, on reste là, impuissants, avec une boule au ventre quand même, mais silencieux. Puisque ce sang n'est pas le notre, puisque c'est plus facile de fermer les yeux. Vous frappez à côté de nous, vraiment pas très loin, mais ce n'est pas nous qui avons des bleus.

Jusqu'à quand?

Jusqu'à quand, Marion, est ce qu'il faut vous laisser être indécents?

Ta tante a dit qu'ils ne toucheront pas aux subventions si tu es élue, que ton parti se désolidarise de toi et des propos. Mais est ce qu'il faut encore vous faire confiance? Est ce qu'il ne faut pas maintenant vous guetter, vous surveiller, observer le moindre changement de direction et le moindre retour possible sur ce sujet?

Je ne vous fais pas confiance, je ne l'ai jamais fait. Et si parfois, on voit votre vrai visage le temps d'un coup de colère, d'une perte de sang froid et d'une voix trop élevée, je sais que vous savez très bien faire semblant. Retrouver votre calme, tout maquiller, faire comme si de rien n'était. A l'interieur, tout est parfaitement dissimulé. Cette horreur que vous avez, votre vision rétrograde et haineuse de tout ce qui vous entoure, tout ce qui est différent et qui vous provoque la nausée.

Tout le monde s'en doute, de qui vous êtes vraiment, même quand vous êtes bien maquillé, même quand votre masque est bien collé et votre discours bien maîtrise.

Je ne vous fais pas confiance, et on vous garde à l'oeil. Même si ces temps ci, on a encore plus peur qu'avant. Même si le climat est terrible, la violence partout, nous en morceaux, nos peines encore trop grandes et pas cicatrisées, nos espoirs à genoux. Même si on est triste, qu'on est effrayé, qu'on est fatigué par ce mois de novembre, par tout ce qu'on a perdu et qui ne se rattrape plus.

On connaît le vrai visage de vos idées, Marion. Et il est répugnant. Et même si les sondages sont favorables pour vous, même si vous gagnez des points grâce à la haine et la peur, les deuils et le malheur.

Votre vision rétrograde du moment n'a plus rien à faire, ici.

Votre vision rétrograde de la vie n'a plus rien à faire, maintenant.

 

Avoir bientôt trente ans : Etre seule

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Le blabla avant le sujet qui fait "Do you miss me, Miss Misery":

Je me suis rendu compte qu'à force de repousser à plus tard le fait de répondre aux commentaires/mails, je ne le faisais jamais. Ne vous étonnez donc pas de recevoir prochainement des réponses mille ans après.

Ps : Je vous aime grave, vous et vos petits mots d'amour putain.

 

 

Sujet du jour :

Avoir bientôt trente ans : Etre seule

 

Il était une fois. Votre magnifique et fantastique dévouée pour qui le calme n'est vraisemblablement pas réservé. Et qui, au détour d'une conversation téléphonique avec les hautes autorités paternelles, constituée de monosyllabes de sa part "oui, hum, oui, non, oui, ouais c'est bientôt les vacances c'est cool, oui, oui, humhum" (Ça, ça veut dire "Hey, j'ai envie de raccrocher, laisse moi partir please") s'est vu assener la sublime phrase suivante :

 

"Tu dois te trouver quelqu'un maintenant, tu n'as pas de sens à ta vie."

 

Hum.

Greys-Anatomy

(Cet article sera entièrement constitué de gif de grey's anatomy

Parce que fuck yeah Rock'n Roll bitches)

Ce sont les dépassements d'honoraires de ma psy qui ont été content, sur ce coup là.

Donc je pense qu'il est temps de faire un petit bilan sur ce qu'il est possible de dire, ou non, à autrui.

Concernant la vie sentimentale des gens que vous aimez (les autres, on est bien d'accord, on s'en branle)(sauf les gens qu'on n'aime pas, eux on peut parler de leurs vies jusqu'à ce qu'on crève de vieillesse), il est possible de dire deux choses quand on a vraiment envie/besoin de se mêler de la vie de son entourage :

1 : J'aime bien ton mec, j'aime bien ta meuf, je le trouve bien, honnêtement on l'aime bien et c'est un avis du groupe en général, elle est sympa, elle a l'air amoureuse de toi c'est chouette, je trouve que vous allez bien ensemble, je suis content pour toi, ça me fait plaisir de te voir comme ça, viens on va boire.

2 : Écoute, je sais pas comment te dire ça mais est-ce que t'es vraiment heureux avec elle ? Est ce que tu es bien avec lui? Je suis désolée mais je le sens pas, et ça me coûte de te dire ça parce que je ne veux pas qu'on se dispute mais je te sens pas heureux, je sais pas, je trouve qu'il te traite pas bien, je trouve qu'il fait pas d'efforts pour être dans ton monde à toi, je trouve que tu t'occupes trop d'elle et pas de toi, je sais pas comment te dire ça, et peut être que je me trompe mais est-ce que tu es vraiment heureuse en ce moment? Ou est ce que tu restes avec lui par habitude ou par peur, mais je trouve que tu vaux tellement mieux et que tu mérites quelqu'un de plus, de moins, je sais pas. Viens, on va boire.

Soyons bien d'accord que la deuxième alternative est une sacré merde et que vous n'allez pas du tout aimer faire ça. Et que vous risquez de perdre votre ami si celui/celle ci trouve que vous dépassez les limites. Ce qui est vrai. Mais merde, putain, fait chier, ça fait des années que je te vois avec ce mec et je trouve qu'il ne te rend pas heureuse et que tu mériterais d'être avec quelqu'un qui t'apporte tout ce que tu voudrais et que J'AIME PLUS QUE LUI BORDEL JE L'AIME PAS LUI.

Ou vous pouvez choisir de chouiner sur votre blog en esperant que ça marche. Taux de réussite : 2%.

giffffr-(3)

 

On aime tous se mêler de la vie des autres. C'est humain, ça nous fait de la conversation quand on est au pub, on n'est généralement jamais d'accord avec les choix qui ne sont pas les notres, et c'est cool. J'aime personnellement réussir à mettre des gens ensemble, comme si on était en 5°B. Le dernier couple où j'ai un peu aidéà forcer le destin n'est qu'amour et projets en ce moment, tu peux pas imaginer comme je suis contente. Inconvénient : Si le couple se sépare, il y a des grandes chances pour que ça te retombe sur la gueule. Grave. Testé et approuvé.

Reprenons.

La vie sentimentale d'autrui, c'est fun. Ça fait de quoi discuter, y'a toujours un truc qui va, ou justement un truc qui ne va pas. On peut parler de cul, d'amour, de sentiments naissants ou disparaissants, de projets, de mariage, d'enfants, de non désir d'enfants, d'emmenagement commun, de maison, de chien, de belle mère adorable ou chiante à mourir, de pénis, de chatte inoubliable, d'épilation, de se faire ou non étrangler pendant, oui, mais non, mais si, mais si, de jouets, de mots doux, d'amour, d'amour, d'amour.

J'ai été en couple pendant presque dix ans. Dans deux relations, dont l'une très grande où il y a eu beaucoup d'amour, beaucoup de passion, de dimanche pluvieux à manger des muffins sous la couette en regardant des films d'horreurs, des repas avec des bougies partout, des mots d'amour sur les murs, des lettres, du sexe, des promenades mains dans la mains, des présentations aux parents, aux grands parents, aux copains, des projets communs, des déclarations, tout ce qui se fait normalement quand on est deux et qu'on est amoureux.

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Ouais, j'ai eu ça, mot pour mot. En VO dans le texte.

TMTC bitch, love is all.

 

Mon histoire s'est terminée pour plein de raisons qui me font dire que tu sais, on s'est vraiment beaucoup aimé et je te souhaite maintenant une gastro éternelle pour tous les jours de ta vie, et plein d'autres choses peu admirables comme des pertes de cheveux ou des varices à plein d'endroits du corps. Genre plein plein plein. Merci petit Jésus.

Mais j'ai vécu toute cette histoire, même si elle n'existe plus. Et c'était chouette, et c'était affreux, et c'était plein de sentiments différents et c'était ma vie à moi, et c'était ça le plus important.

Donc du coup, quand maintenant je commence à entendre des choses aussi connes que "On s'inquiète pour toi" parce que je suis célibataire, ça me laisse quelque peu perplexe. Surtout quand je l'entends dans d'autres histoires que la mienne, chez d'autres personnes qui ne sont pas en couple et qui sont proches de la trentaine.

S'inquiéter : Tenir compte de quelque chose, s'en préoccuper, s'en soucier, me dit le Petit Larousse.

Genre.

Sérieusement.

Se faire du soucis, éprouver de l'inquiétude, se faire du mauvais sang, flipper sa mère, avoir peur sa race.

Se faire du soucis pour quelque chose qui ne rend pas malheureux la personne concernée. Qui n'en éprouve pas de peine, pas de chagrin, pas d'inquiétude. Qui dit que tout va bien dans sa vie, que tout marche, qu'elle a un travail qu'elle aime et où elle a un peu l'impression de sauver le monde parfois, ou se sauver elle surtout, qu'elle a un appartement où elle se sent à la maison, des projets de voyages, des chats à la con, des amis fidèles, des passions, des choses à créer, des hobbies où se faire mal, des week end de fêtes, des conversations derrières des tasses de thé fumants puis tièdes, des gueules de bois, un roman àécrire, un manuel à faire publier, des idées à tester, des histoires incroyables à raconter, des gens à rencontrer, des étincelles, des peut être, des parfois, des jamais.

Et on se retrouve quand même à se faire du soucis pour quelqu'un qui n'a absolument rien demander. Parce qu'elle ne rentre pas dans la case qui existe pour toute personne qui va avoir trente ans, et qui ferait mieux de se bouger le cul à réfléchir plus grand sur comment faire des enfants, comment accéder au droit à la propriété et comment trouver l'homme parfait et le garder. Ah oui, parce qu'on parle bien de relation heteronormée, évidemment. Des efforts à faire pour trouver un conjoint, pour le garder, pour rester avec lui contre vents et marées. Même si on n'est plus heureux ensemble, même si on serait mieux tout seul. Rester, rester, rester.

Quand vous parlez de votre inquiétude complètement déplacée, complètement déphasée, vous rendez vous compte que vous devenez une part du problème bien plus grande que celui d'être en couple ou non. En rabâchant l'idée qu'il faut à tout prix être à deux, on rabâche aussi l'idée qu'il faut coûte que coûte être en couple, quitte à ne pas être heureux. Que c'est trop triste d'être tout seul, et qu'il vaut mieux serrer les dents et continuer dans des chemins où on est à deux, mais pas forcément mieux.

Vous êtes l'une des raisons pour lesquelles votre copine là, qui est en couple avec ce mec qui ne la rend pas heureuse, choisit de ne pas partir et de rester à s'enfermer dans une relation qui l'asphyxie. Parce qu'on ne dit jamais assez que c'est possible d'être heureux par soi même, qu'il ne faut pas avoir peur et que ça va aller.

Ça va aller.

Même si les autres t'emmerdent, même si les autres se mêlent de ta vie sous le prétexte de vouloir t'aider.

Ça va aller.

Le couple, c'est bien. Je suis vraiment mal placée pour dire que l'amour ne compte pas, qu'il faut faire attention à ce qu'on donne à l'autre, qu'il faut être dans la demi mesure et économiser ses sentiments, et qu'il faut doucement aimer. J'aime beaucoup, j'aime complètement. J'aime à ma façon, et mon dieu je pense que parfois, c'est fatiguant.

On est d'accord, l'amour compte beaucoup, et trouver des gens qui font sourire même quand ils sont absents, c'est quelque chose auquel il faut faire attention. Trouver quelqu'un qui te fout des papillons dans le ventre, on a rarement connu mieux. Je ne dis pas le contraire, loin de là.

Mais tu n'es pas l'amour qu'il y a, ou non, dans ta vie. Tu es plus que tout ça. L'amour a besoin de toi pour créer des histoires jolies à dire et à raconter. L'amour a besoin de toi dans ce monde pour exister.

L'amour, ce n'est pas le sens unique de ta vie. Le sens qu'elle doit avoir, il n'y a que toi pour lui donner. Pas un autre, pas une relation, pas parce quelqu'un à ta main dans la sienne ou reste à tes côtés. L'autre, c'est une valeur ajoutée, c'est merveilleux, mais ce n'est pas toi tout entier.

Ta vie, c'est tout ce que tu es. Pas tout ce qu'on te fait croire qu'il faut que tu réalises avant un âge donné. Aie des enfants, n'en aie pas. Marie toi, ne te marie pas. Emménage avec elle, ayez des appartement séparés. Soyez exclusif, soyez polyamoureux, soyez en relation libre.

Sois dans une relation qui te plaît.

Ou sois tout seul. Trouve toi, toi. J'ai l'impression depuis bientôt un an et demi depuis ma séparation, que je me trouve tous les jours un peu plus. Que, derrière chaque situation, j'apprends un peu mieux à me connaître. Je trouve ça absolument incroyable, je n'aurais jamais pensé pouvoir avoir toutes ces capacités là. Cette volonté d'aller voir ailleurs si j'y étais, de me balader moi et moi même partout, d'être chez moi dans chaque endroit qui me plaît, de m'assoir toute seule au comptoir avec un livre et un verre, et avoir même l'audace d'envoyer autrui balader.

Je ne veux plus qu'on s'inquiète pour moi.

Je ne veux pas qu'on s'inquiète parce qu'on fait des transferts sur moi que je n'ai absolument pas demandé.

Il y a assez de choses dans le monde pour s'inquiéter.

Moi, je m'inquiète du réchauffement climatique, de la montée des eaux, des progrès en français de mes élèves, de ne pas savoir assez de choses, de ne pas avoir le temps de tout apprendre sur comment marche le cerveau et la neurophysiologie du langage, de ne jamais savoir assez de langues, de perdre celles déjà apprises, d'avoir la maladie d'alzeimer un jour comme mon arrière grand mère, que les gens que j'aime meurent, que les gens que j'aime souffrent de maladie que je voudrais tellement pouvoir annuler, de l'hérédité qui me fait vraiment flipper, d'écrire un livre que personne ne voudra lire, qu'on veuille me lire justement et que j'ai trop peur de décevoir à nouveau et de ne plus jamais écrire, de ne plus jamais revoir quelqu'un à qui je tiens vraiment mais c'est vraiment compliqué. Je m'inquiète même sur des sujets sur lesquels je ne peux rien, je m'inquiète de savoir si oui ou non Saint Exupery ne se serait pas suicidé et qu'il devait être si triste et se sentir si seul la veille de sa mort quand il a écrit "Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m'épouvante. Et je hais leurs vertus de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier", je m'inquiète qu'il soit mort malheureux. Je m'inquiète de grossir, je m'inquiète de vieillir, je m'inquiète d'un jour perdre mon travail et ne plus avoir d'argent, je m'inquiète de ne pas avoir le temps de voyager, d'écrire, de créer, je m'inquiète de passer à côté de ma vie parce que je ne prends pas le temps de la regarder attentivement.

Ne vous inquiétez pas de savoir si j'ai ou non quelqu'un à mon bras. Que cela soit le cas ou non, il y a quelque chose de plus grand à demander aux gens que leur statut marital.Et si le leur ne vous convient pas, je ne pense pas que vous soyez en droit de leur demander quoi que ce soit.

Vos "Mais enfin, tu es si jolie, je ne comprends pas", vos "Tu devrais sortir plus, ce n'est pas normal à ton âge" et toutes les injonctions que vous faites par gentillesse/politesse/inquiétude/lâcheté et qui ne devraient même pas exister. Vous ne savez rien des batailles que les gens perdent ou gagnent, vous ne savaient rien du tout de qu'ils traversent et des exploits incroyables qu'ils sont en train de réaliser. De tous leurs efforts pour maintenir leurs vies comme ils veulent, comme ils en ont envie. Ou justement, toute la volonté incroyable que cela leur demande pour réussir, le matin, à se lever.

On ne sait rien des autres, juste ce qu'ils acceptent de vouloir nous montrer.

Arrêtez d'être aussi con à force de rabacher la même chose depuis des siècles et des siècles.

On a la chance aujourd'hui, d'avoir le droit de prendre le temps pour apprendre à s'apprivoiser. Pour choisir de réaliser, ou non, les rêves qu'on a, nos projets, nos idées. Arrêtez de voir tout au travers du prisme de la vie que vous voulez. Ouvrez un peu mieux vos yeux, déplacez de quelques centimètres vos oeillères et apprenez un peu plus à faire confiance à l'autre sur les choix qu'il fait. Sur l'amoureuse qu'elle a choisi, sur celui avec qui elle a décidé d'être, sur leur couple qu'ils choisissent de continuer à construire et fortifier, sur le choix de partir justement ou bien de rester, sur les chemins qu'on arpente tout seul et dont on est si fier quand on se retourne, et qu'on voit l'étendue immense qu'on a traversé.

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Je ne manque pas de sens à ma vie, cher père. Je n'en ai jamais manqué. Ni à deux, ni toute seule. J'ai beaucoup de choses à faire, beaucoup d'endroits où me perdre et encore plus où me trouver. Je ne suis pas seule, nous sommes des millions, nous sommes des milliers.

Foutez la paix aux célibataires de votre entourage. Vous n'êtes pas leurs pères, vous n'êtes pas leurs mères, vous ne savez pas mieux qu'eux sur comment gérer leurs vie parce que vous avez un crédit sur trente ans ou des enfants àélever. Laissez les faire, laissez les expérimenter. "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé" comme c'est écrit dans le Petit Prince, mais les autres ne sont pas ton putain de renard, ni cette conne de rose qui fait crever le Petit Prince de ne pas être auto suffisante et d'avoir besoin d'être arrosée. Nous n'avons pas besoin que vous vous sentiez responsable de notre destin, on est déjà suffisamment occupéà nous même s'en charger.

Les gens n'ont pas besoin de conseils, ni d'inquiétude qu'ils n'ont pas demandé.

Et croyez moi, vraiment, ça va aller.

Finir l'année avec une vidéo

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(Pour ceux que ça interesse, le LPC ou Cued Speech : ICI ou ICI en français)

 

Je vous souhaite plein d'amour, et un reveillon pas trop nul.

Soyez heureux, bordel.

Bisous

Dame Fanny

Cyber harcèlement et sexisme : On commence bien l'année

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Le blabla avant le sujet qui fait "Tu parles de quoi ? J'te parle de moi, j'te parle de faire des choix Si tu renonces à rien tu choisis pas faut que j'me barre de là":

 

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En ce moment au cinéma, il y a Le pont des espions. Allez le voir. Genre, pour de vrai. Spielberg à la réalisation et les frères Coen au scénario, il vous faut quoi de plus?  Et si vous voulez vraiment écouter quelqu'un en parler, allez regarder la critique de Yannick Dahan dessus (ICI).

Ça parle de la guerre froide et du fait de tenir debout avec ses principes, même seul. Surtout si on est tout seul. Et que "Every person maters", tout ça, tout ça.

Bref, je suis donc maintenant en train d'acheter plein de livres sur la guerre froide (GNII lui il parle d'Histoire et de Sciences Humaines, putain filez moi un lexomil) et de reprendre mes manuels d'allemand.

Et c'est l'un des voeux que je rajouterai à ma vidéo de l'autre jour :

Tombez amoureux, oui.

Mais n'oubliez pas d'être curieux.

Des petites choses, des grandes choses, des autres langues, des moments de l'histoire ou des biographies de personnes célèbres ou moins célèbres. Et même surtout de celles des gens pas connus, à vrai dire. Et je ne parle pas d'acquérir de la culture pour pouvoir se toucher dessus en soirée. Mais tu vois, l'autre jour, j'ai appris que pour dire "ampoule" en allemand, on disait Glühbirne et d'après ce que j'ai compris, c'est composé de "Glühen" (être incandescent/rougeoyer/enfin tu vois le genre, ich bin pas ta mère) et "Birne" (poire).

Donc en allemand, ampoule se dit POIRE INCANDESCENTE REGARDE COMME C'EST TROP MIGNON BORDEL.

(Maintenant ok, tu peux te la péter en soirée #DeRien)

 

Sujet du jour :

 

 Cyber harcèlement et sexisme : On commence bien l'année

 

Je croyais qu'on avait pris des résolutions pour 2016. Moi, par exemple, j'ai dit que j'allais écrire plus, filmer plus, et reprendre la guitare (ouais, dans six mois, je suis une rock star et je couche avec ta meuf).

Et j'ai surtout pris comme nouvelle résolution d'être moins conne.

Parce que j'avais du level cette année.

En exemple, voici "Dame Fanny souhaite un merveilleux et joyeux Noël à son pote qui est juif et qui ne le fête donc PAS" et "Dame Fanny essaie de couper le rideau de douche" : 

bienouej

 La. Souffrance.

 

Et je pensais que c'était une résolution mondiale, d'être moins con. Mais je me plantais un peu.

Qu'est ce que j'ai vu apparaître sur les réseaux sociaux avec les premiers jours de l'année?

De la merde.

Un joli et merveilleux cas de slut shaming et de cyber harcèlement. Youpi, on est aussi con en 2016 qu'en 2015.

L'histoire :

Une jeune fille de dix sept ans a couché avec un jeune garçon dans une salle de bain, à une soirée.

Ouah, l'intrigue de malade, le truc que personne n'a jamais fait.

Problème :

Une personne a trouvéça malin de les prendre en photo durant l'acte, de le publier sur snapchat, et même d'envoyer la dite photo au père de la gamine sur facebook. Clap clap clap, on a du haut niveau en matière de connerie.

Depuis, le snap tourne sur les réseaux sociaux qui se sont empressés de relayer le truc parce que "hihihi c'est rigolo".

 

Voici le snap en question qui a tant fait parler de lui:

 

 

Piège

TADADAM C'ETAIT UN PIEGE.

On a dit d'être curieux, pas con.

 

Bien sur que non, je ne vais pas afficher cette photo sur le blog. Tout comme je ne dirais ni le nom ni le prénom de la jeune fille. Tu noteras bien la subtilité qui fait qu'elle seule est emmerdée par l'affaire, pas le garçon. Évidemment.

Et j'en profite pour dire que le hashtag #SupportPrénomDeLaJeuneFille que j'ai vu circuler n'est pas le truc le plus malin qui puisse exister. Ça part d'un bon sentiment, c'est sur mais si ça permet de continuer à donner des informations sur son identité, c'est peut être un peu ballot.

Qu'est ce qu'on a pu voir sur Twitter à propos de cette affaire?

On a pu voir que la plate forme a mis du temps avant de se bouger le cul pour faire disparaitre le hashtag. Il a fallu beaucoup de signalements, et beaucoup d'efforts de la part d'utilisateurs avant que ça ne bouge.

On a vu du soutien aussi, de la part de beaucoup de jeunes. Ce que je trouve positif, ça pourrait montrer une certaine evolution des mentalités. Youpi, sonnez les trompettes, on avance.

Et puis, on a vu le reste.

Oh, comme d'habitude.

Du slut shamming de merde. Extraits :

Sans titre

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Oulala, n'en jetez plus.

C'est marrant tout ça, de voir qu'on continue à cracher sur la gueule des filles qui choisissent leur sexualité. Surtout quand, deux mois auparavant, on se tartinait la gueule de bon sentiments pendant que l'attention mondiale était sur nous.

Moi, je croyais qu'on devait se tenir debout pour lutter face aux vilains terroristes qui attaquaient notre "mode de vie"?

Non?

Ce qui est encore plus étonnant, c'est que j'ai retrouvé exactement les mêmes propos dans Le Pont des Espions que j'ai vu hier, et qui se passe dans les années 50 - 60. Le méchant, c'est toujours celui qui est envieux de notre mode de vie, le salaud.

Curieux, curieux, curieux.

Donc notre mode de vie, c'était "les terrasses et les françaises libres et belles et baisables et sexuelles", c'est ça? Ce mode de vie que tout le monde nous envie et qu'on défend farouchement?

 

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Tu parles.

Dès qu'on soupçonne la moindre fille d'avoir une relation sexuelle, on la traite de pute et on est à la limite de reprendre les fourches et d'aller la foutre au bûcher.

Encore.

Alors, on lui reproche quoi à cette jeune fille?

 

1. On lui reproche d'avoir eu une relation sexuelle dans un autre endroit qu'un lit.

Êtes vous sérieux?

Qui n'a jamais rien fait de sexuel dans une soirée?

Qui n'a jamais couché que dans un lit? Qui n'est jamais sorti de la chambre pour faire des perversités dégradantes ailleurs? Qui n'a jamais essayé dans la salle de bain? Qui ne s'est jamais cassé la gueule dans cette putain de baignoire qui glisse toujours trop? Qui n'a jamais réalisé que coucher sous la douche, c'était sympa mais c'était quand même un peu chiant pour respirer parce qu'on n'est pas waterproof yellow submarine? Ou qui n'a jamais compris qu'être assise sur le lavabo, ça allait permettre de réaliser le fantasme de coucher debout (soyons sérieux, se faire porter pendant n'arrive pas aussi souvent que le cinéma essaie de nous le faire croire, RIP mes fantasmes d'ados)? Qui n'a jamais couché dans le salon, dans la cuisine, dans une piscine, à la mer, avec des amis dans la pièce à côté, sur son lieu de stage, dans des archives, dans un autre pays, dans des toilettes, dans une voiture, chez un(e) inconnu(e), à l'hotel, par terre, contre un mur, sur une chaise, sur un fauteuil de bureau, sur un fauteuil électrique, sur un canapé, sur un toit, dans un grenier (je suis à court d'idées)(mais je vous fait confiance, je suis sure que vous avez les moyens de poursuivre cette liste)(#PerversionEtAbomination).

 

2. On lui reproche d'avoir fait ça avec un inconnu dans une soirée.

On n'en sait rien. Ils étaient peut être en couple, c'est peut être son mec, c'est peut être juste un coup d'un soir, c'est peut être l'amour de sa vie, c'est peut être un plan cul. On n'en a pas la moindre idée.

Et j'ai bien envie de dire : On s'en balance.

Que celui ou celle qui n'a couché qu'avec une seule personne dans toute sa vie lui jette la première pierre.

Ah oui, merde.

On est tous dans le péché. Sauf peut être ma grand mère qui me rabâche qu'elle n'a jamais connu que mon grand père. Mais elle est née en 1930, elle est genre un peu tellement vieille qu'elle a connu Hitler (par personnellement c'est bon, Ich bin pas des nazis dans la famille). Et tu vois, je discutais avec elle l'autre jour, et je lui parlais d'une relation que j'avais eu et on a eu ce dialogue :

- "Blablabla j'avais rencontré ce garçon d'Alaska avec qui j'ai eu une aventure pendant son tour de l'Europe mais blablabla détails pas intéressants.

-Ooooh, s'exclama mamie, tu couches vraiment avec n'importe qui!

-Non, répondit-elle, je ne couche qu'avec les gens qui sont jolis. (rire du public)(+ 2 points pour la rime)

-.....Tu as raison, accepta la vieille dame, je suis un peu vieux jeux!"

Ma grand mère a 85 ans. Si vous avez un avis qui est plus dépassé qu'elle qui est quand même over vieille, il ne vous reste plus qu'à aller rejoindre la manif pour tous.

Vous vous y sentirez chez vous avec leur morale de vieux, leurs avis de vieux, leur conception de la vie de vieux, et toutes les conneries qu'ils peuvent affirmer sur ce qui est bon ou pas de faire, et sur l'effondrement de la civilisation qui nous pend au nez à cause de notre perversité (Et putain, depuis le temps qu'on nous le promet, j'aimerais bien que tout s'efffondre dans un joyeux bordel pour qu'on puisse enfin reconstruire deux trois trucs plus égalitaires par dessus).

 

3. On lui reproche parce que nous hein, on n'aurait jamais fait ça à son âge.

Vous êtes vieux.

Vieux.

Vieux.

Et encore vieux.

Le problème, c'est encore et toujours ce slut shaming à propos de l'idée que les femmes ne peuvent pas être libres de leur sexualité. Je connais pas de phrases plus exactes que les paroles de "Bloqué" qui disent T'aime ta meuf parce que c'est pas une traînée Tu trompe ta meuf parce que c'est pas une traînée. On en est encore là, et putain va-t-on encore longtemps faire grandir les adolescents dans cette chrysalide de pensées rétrogrades?

Nous sommes les exemples à donner. Nous sommes les modèles vers lesquels ils tendent, sur lesquels ils s'appuient pour se façonner. Donc si on reste comme des cons à lyncher la sexualité d'une adolescente, comment voulez vous qu'on change d'un iota (#ExpressionsDeVieille) leur façon de penser?

Si on hurle avec les loups dès qu'on voit quelque chose dépasser du cadre?

Si nous même, on se fait avoir au jeu du sexisme et qu'on se permet de les juger du haut de notre prétendu âge adulte?

Celui qui reste encore flou pour nous, où on paye des impôts mais qu'on continue à se déguiser pour aller voir Star Wars? Cet état d'adulescent respectable et toujours un peu inconscient, où on a des gueules de bois encore monstrueuses, des peines de coeurs affreuses, des fêtes qui finissent tard, des histoires merveilleuses, des amitiés nouvelles et celles dont on se sépare, des fous rires à en pleurer, nos loyers à payer, nos insécurités dans le miroir, la fierté parentale qu'on n'aura jamais vraiment comme on voudrait, tout ce qu'on fait et que la morale réprouve, ce qui nous fait rougir en réunion quand notre esprit s'égare, et ce qu'on finit toujours par avouer devant des verres avec notre entourage qui nous approuve.

Nous sommes les mêmes personnes que ces deux adolescents chopés dans une salle de bain. Nous ne sommes ni mieux, ni moins bien. La seule différence notable qu'on a avec eux, c'est qu'on a eu la chance de grandir sans réseaux sociaux. Sans smartphones pour tout enregistrer, photographier, publier. On n'était pas plus intelligents, on n'avait juste pas la même technologie. Et je suis certaine que ça nous a sacrement sauvé la vie. Quand je vois la tête des appareils photos qu'il fallait se trimballer. Qui était lourds, qui nécessitaient un câble pour les relier à un ordinateur. Et puis, surtout, il fallait aussi la connexion internet qui allait avec. On était loin des iphones et des androids de maintenant, tout était plus lents et nos conneries trop rapides pour être attrapées.

Preuves de nos anciennes technologies contenant des photos dossiers, warning warning warning:

Photo_164

Ce qu'il ne fallait pas faire à l'époque pour faire un selfie

PS :Oui, c'est bien un bonnet reggae, non, tu n'as pas besoin d'en savoir plus.

PPS : Oui pour les plus attentifs, je ne me vernissais pas tous les ongles #REBELLION

 

Et pour les téléphones, c'était la même. Je ne pense pas qu'on aurait pu faire quoi que ce soit des photos qu'on prenait avec nos portables de l'époque. Photo dossier, deuxième :

IMG_8800

TMTC les vrais amis et les merveilleux téléphones à clapet 

(+ les mitaines parce que j'écoutais Linkin Park ouais ouais)

 

On était pareils, mais peut être plus chanceux parce qu'on n'avait pas le monde entier à portée de main. Quand je me souviens de la gueule de mes statuts msn de l'époque, je me dis que c'était vraiment une chance de ne pas avoir eu facebook, twitter et tout ces outils merveilleux quand on a suffisamment de recul pour s'en servir au mieux.

Donc c'est facile de venir se foutre de la gueule des plus jeunes quand on n'a pas vécu notre adolescence de la même façon. Pas la même visibilité sur internet, pas le même accès au sexe, pas de possibilité de preuves aussitôt prises, aussitôt mises en ligne, likées, retweetées, partagées. Tes conneries adolescentes que tu as le droit de faire, en mode trending topic sur Twitter parce que les gens sont cons et qu'ils ont maintenant le pouvoir de le montrer. Comme si on n'en avait pas fait nous, des actes honteux qu'on aimerait bien oublier.

A l'adolescence, je roulais ma première pelle à 15 ans à un apprenti rugbyman à un mariage (#GrandirDansLeSudOuest). J'étais pas encore sexuellement active, pour plein de raison. Le max que j'ai pu faire en terme de scandale, c'est de me faire plaquer sur msn (#vieux) et d'embrasser un nouveau garçon le soir même. Ça avait été rapportéà celui qui m'avait quitté, et ça avait fait le tour du lycée le lundi matin. J'étais passé pour une fille facile à l'époque, et ça avait été affreux. Donc t'imagines un peu à quel point on ne jouait pas dans la même catégorie.

J'ai l'impression de parler vraiment comme une vielle conne, mais la donne a changé en dix ans. Ce n'est pas l'écart d'une génération, mais c'est assez important pour qu'on apprenne au moins à ne pas juger ce qu'on ne connaît pas. On n'a pas le même accès aux informations sur le sexe, et toute la pression qui en découle. On ne vit pas tout à fait l'entrée dans la sexualité de la même façon, même si je rejette ce discours qui dit que "ohlala les jeunes de maintenant, on était mieux avant". Non, on n'était pas mieux, on était différent.

Ce qui serait important maintenant, c'est de pouvoir avoir le rôle d'adultes bienveillants. Et de ne pas rentrer dans le jeu de la diffusion d'images à caractère pedo-pornographique, ça serait bien. Ca nous rendrait pas moins vieux, mais ça permettrait de rappeler que le monde des adultes n'est pas rempli de requins.

Et puis moi, je me permettrais juste de rappeler que si on conserve, diffuse ou laisse diffuser au public l'image d'une personne prise dans un lieu privé sans le consentement de celle ci, ça peut aller jusqu'à 45 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement. Parce que la loi, c'est pas juste fait pour faire beau. Et ça me fatigue tout ça, d'avoir à rappeler le cadre légal parce qu'on est encore trop cons dans cette nouvelle année.

Et qu'on la commence avec du sexisme et du cyber harcelement sur une ado parce qu'on n'a rien de mieux à foutre dans nos vies creuses et insignifiantes.

Parce qu'on n'a pas encore appris la leçon, pas encore compris l'intérêt de changer des pensées retrogrades qui nous gangrènent et nous freinent jusqu'à l'amputation.

Nous sommes le 3 janvier 2016, et je finirais cet article en posant cette question :

 

Putain alors, c'est quand qu'on devient grand?

 

 


Le cas Céline Dion : Sois belle et tais toi

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Le blabla avant le sujet qui fait "De tracer d'là j'compte, c'est l'âge con et là j'ai l'impression d'être en retard Il serait peut être temps de passer la seconde"

Petite astuce : Devenez membre du site deslettres.fr (C'est gratuit et c'est pas un article sponsorisé putain merci arrête de détruire la confiance qu'il y a entre nous merde) et ça vous enverra quatre fois par semaine des lettres et correspondances de personnes connues et moins connues. Genre Boris Vian. Et outre le fait qu'il est fort probable que je tombe amoureuse de lui très prochainement (je vais bientôt me pencher sur l'ensemble de ses oeuvres), j'ai pu apprendre deux choses :

1 : Il était pas mal du tout.

intro

Hey sexy lady, I like your flow

 

 2 : Il écrivait des lettres où il était très malpoli, très vulgaire, très come here rude boy, boy can you get it up:

"Linard, je vous le dis tout net, j’ai tenté avec vous la franchise, la tendresse, les bons sentiments ; mais rien ne s’accroche à votre coeur glissant comme un savon caduc mouillé de sperme. Linard, je serais ferme : à la première tentative que vous ferez de me rapporter cette guitare, je vous sonne. Et à coups de pompes dans les molaires, procédé que je répugne d’ordinaire à employer sinon avec les chevaux."

"votre coeur glissant comme un savon caduc mouillé de sperme"

L.A.M.O.U.R

 

Sujet du jour :

Le cas Céline Dion : Sois belle et tais toi

 

Point culture : Ce mois-ci, ça sera l'anniversaire du centenaire du début de la bataille de Verdun, qui a commencé le 21 février 1916.

Je répète : 1916, c'était il y a cent ans.

Il

Serait

Peut

Etre

Temps

D'arrêter

De

Se

Comporter

Comme

Des

Trous

Du

Cul

Du

Siècle

Dernier.

(Calligrames, Guillaume Apollinaire)

(Ou presque)

 

C'est quoi l'embrouille aujourd'hui?

L'embrouille, c'est qu'on a encore du boulot pour virer le sexisme des sociétés, des propos, des modes de vie et des cerveaux. Il est encore bien imprégné dans chacune de nos cellules, dans chaque connerie prête àêtre dite, prête àêtre pensée. On l'a toujours à l'intérieur de nous, et malheureusement on le véhicule.

Putain, on n'a pas encore fini d'en chier.

Aujourd'hui, on va parler de Céline Dion. C'est pas très fréquent ici mais il faut savoir s'adapter.

Donc on est parti pour un point Québec :

BLA6

Photomontage Summer '15 rien que pour toi bébé

 

Céline Dion a perdu son mari dernièrement. Tout le Canada était donc très triste, et même le premier ministre canadien Justin Trudeau a exprimé ses"sympathies les plus sincères à la famille et aux proches de René Angélil" (je parle du premier ministre uniquement pour pouvoir constituer mon article entièrement de gif de cette personne, j'assume).

soupir

Et de un.

#CoeurAvecLesDoigts

Donc le mari de Céline Dion est mort. Et comme si ce n'était pas assez, son frère est mort aussi. Ça fait plutôt beaucoup.

Surtout quand on se mange des commentaires dans des tweets aussi con que celui ci :

CZj84zVW0AE1VAS

Moi, ce genre de bouffonnerie, ça me donne juste envie de sortir mes citations spéciales "rap français" pour placer celle là"Tous ces connards dans la pub, dans la finance dans la com’, dans la télé, dans la musique, dans la mode. Ces parisiens, jamais content, médisants, faussement cultivés, à peine intelligents".

Ça fait du bien quand c'est dit.

Reprenons.

C'est très symptomatique du problème du sexisme qui malheureusement nous fait encore bien chier en 2016. Il s'agit d'injonctions permanentes visant à nous ordonner d'être toujours le plus présentable possible. Maquille toi bien. Assez pour ne pas avoir l'air négligé, pas trop pour ne pas avoir l'air d'une salope au rabais. Habille toi avec goût, pas trop stricte pour ne pas passer pour une coincée frigide, pas trop sexy pour ne pas provoquer le désir chez les hommes. Coiffe toi. Fais des régimes pour ne pas être trop grosse. Mais aie des formes parce que les vraies femmes en ont.

Sois belle.

Sois belle.

Sois belle.

Même quand tu enterres ton mari, meuf. Même quand t'as juste envie de te rouler en boule et pleurer. N'aie pas l'air vieille surtout, merde, on te regarde. Je m'en fous que tu sois en deuil, je m'en fous que tu souffres.

Sois présentable. Sois respectable. Sois baisable.

Baisable même si tu chiales. Baisable même avec de la morve et l'envie de crever. Respecte moi et fais attention à toi.

Je m'en fous que tu chiales du moment que tu fais toujours bander.

C'est juste un cas isolé, ce tweet?

Bien sur que non, on le sait.

Et je parle là d'un journaliste avec plus de 26 000 followers et qui n'a pas du tout compris pourquoi les gens étaient tellement méchants avec lui.

2

#MondeCruel #DurchDenMonson

 

Du coup, une personne de bon goût et avec un magnifique combishort primark lui a répondu :

 

3

 

Et à force de réponses dans le même genre et d'avalanche de critiques, le tweet de Jean Michel Journaliste a fini comme ça :

tweet indisponible

Est ce que tu m'entends hey oh

 

Yeah yeah, encore une victoire écrasante des troupes feminazies.

On passe à autre chose?

Justement non, j'aimerais bien revenir sur cette micro histoire.

J'en profite encore pour utiliser ce qu'on me dit sur twitter dans un article. Etant donné que mon tweet a été un peu partagé, je me suis donc retrouvée une nouvelle fois avec du troll anti feministes/femmes/bouhouhou vous êtes méchantes. Généralement, je me fous un peu de me faire insulter sur les différents réseaux sociaux mais là, j'ai trouvé ce tweet intéressant : 

 

4

#FrançoisBayrouDuFeminisme

 

Il y a deux choses à retenir dans cette réponse, et qui montre bien quelque chose de récurrent dans le sexisme.

Tout d'abord, il y a cette négation qu'on retrouve absolument partout quand on dénonce quelque chose. Non, ce n'est pas sexiste. Non, ce n'est pas raciste. Non, ce n'est pas contre les personnes handicapées. Non, ce n'est pas une histoire d'orientation sexuelle.

Non. Non. Non.

J'ai l'impression que lorsqu'une attitude est discriminatoire, il faut qu'on la subisse mais il faut aussi qu'on en apporte des preuves.

En clair, les autres sont cons, mais en plus je dois pointer du doigt où et comment ils sont cons, sinon ils ne pourront tout simplement pas s'en rendre compte.

Sérieusement?

Je veux dire, allez vous venir pleurer à chaque fois qu'on dénonce quelque chose parce "C'est pas grave", "Ça aurait été pareil avec un homme", "Ilyadescausesplusimportantes" et autres "not all men"? Genre pour l'éternité, on va se taper un remake de Baudelaire en mode c'est le retour "des esprits errants et sans patrie qui se mettent à geindre opiniâtrement"?

Chaque.

Putain.

De.

Fois?

Je pars pour principe que je ne suis enseignante que dans le temps réglementaire où je suis payée. C'est à dire que je ne suis pas là pour vous éduquer, et je trouve que tout type de tentatives de venir chouiner, chialer, pleurnicher est une perte de votre temps, et du mien par la même occasion. C'est de la pollution de chaque putain de fait sexiste dénoncé.

Grossièrement dit, ça me casse les ovaires mais on n'est pas dans un clash entre Booba et Rohff donc je prends rarement la peine de répondre. Mais je constate les mêmes similitudes entre toutes ces interventions.

Et ça me désespère un peu.

De plus, je prends un peu de temps pour parler de cette expression qui me pose problème :

"Il faut se calmer".

C'est tout l'enjeux qu'on retrouve avec les luttes contre les discriminations. Cette fantastique et incroyable fascination de faire passer l'autre pour une "hystérique" ou pour quelqu'un qui n'est pas maître de ses émotions.

Qui s'emballe, qui en fait trop, qui a ses règles, qui n'a pas la tenue exemplaire d'un homme, qui se comporte comme un enfant, comme une personne dépourvue de maturitéémotionnelle. Et donc qui a un avis qui ne peut être aussi important que celui qui garde son calme.

Évidemment qu'il garde son calme, ce n'est pas lui qu'on discrimine à longueur de putain de journée.

C'est plus facile, la vie comme ça.

Et j'ai personnellement un peu du mal avec cette expression, "il faut se/te calmer". La dernière fois qu'on me l'a dit, c'est la seule fois où une personne avec qui j'étais en couple a voulu lever la main sur moi. C'était pour que je me calme, parait-il. Sûrement n'y avait-il pas d'autres moyens pour que j'entende raison que de me retrouver par terre. C'est peut être encore cette supposée "hystérie" qui nous anime toutes et qui nous dépossède de notre faculté de raisonnement. Et qui oblige ensuite l'autre à ce genre de comportement. Je ne sais pas.

(Mémo utile : Ce n'est pas jamais de ta faute. C'est toujours de la faute de celui/celle qui te fait du mal, peu importe le mal dont il s'agit. Qu'ils aillent tous et toutes se faire cuire le cul. Tu mérites le meilleur dans cette vie. Tu mérites qu'on t'aime et qu'on fasse attention à toi, tu mérites d'être heureuse/x)

Ok

#Poutine

Bref.

On m'a demandé de me calmer parce que j'avais écris deux tweets.

Deux.

Sur un compte twitter privé, sur un réseau social dont le but principal est de communiquer.

Deux messages et c'est déjà un temps de parole trop monopolisé. Tu imagines un peu le truc? Tu imagines un peu tout ce que ça sous entend sur la place de la parole féminine?

Quand on regarde les statistiques publiés par le Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes, on s'aperçoit que "en 2011, il y a 18% de femmes parmi les expert-e-s invité-e-s dans les émissions de télévision, de radio ou encore les principaux hebdomadaires. A la radio, le temps de parole des experts hommes est de 25 minutes contre 1 minute 35 pour les expertes femmes." (SOURCE).

Ça pue un peu, non?

Ça me fait penser à twitter où je parle parfois/souvent de mon métier et de tout ce qui l'entoure. Et je me suis permise l'autre jour de faire une mise au point après une énième réflexion pas forcement méchante mais assez significative sur comment je devais m'y prendre pour faire mon métier. Et une tentative de mansplaining sur la langue que je pratique au quotidien. Je me suis donc permise de dire ça :

specialiste

specialiste2

#jresteghetto

Et vraiment, je vous encourage à l'ouvrir et à prendre du temps de parole. A revendiquer votre connaissance dans tous les domaines qui vous touchent et que vous maîtrisez. Le temps de parole ne sera jamais donné, il sera pris. Et c'est chiant, c'est long et on n'a pas envie. Mais même si on veut nous le faire croire, rien n'a jamais été donné dans les luttes contre les discriminations, tout a été pris par des combats, encore et encore.

Im focused on you

#OhYeahJustin

 

Ce qui me fait vraiment marrer aussi (enfin, qui me donne envie de me ronger les poignets plutôt), c'est qu'on reproche au féminisme de monopoliser la parole mais également de ne pas la prendre.

Exemple.

Un journal que je ne citerai pas parce je n'ai pas envie de leur faire de la pub, s'est permis une Une dans ce genre :

valeurs4130_001

Et ta mère?

 

Donc "Validité Présentement" a trouvé malin de venir chouiner qu'on ne parlait pas assez.

Est ce que ça donne envie de casser des rotules et autres prothèses de hanches?

Oh oui.

L'injonction paradoxale de la fermer et en même temps de l'ouvrir. Notons bien qu'il s'agit là de l'ouvrir afin d'alimenter des propos racistes sur la dangerosité des migrants. On ne parle pas vraiment de la sécurité des femmes, on parle juste de ces affreux barbares qui leur feraient du mal.

Parce qu'ici, dans notre beau pays, on ne leur en fait pas du tout, n'est ce pas? Et les 83 000 viols ou tentatives de viols par an seraient le fait de 83 000 migrants et autres personnes de nationalités non-françaises, c'est ça? (Source).

Mais les statistiques nous disent que 83% des agresseurs sont connus des victimes. 

Alors quoi?

Donc chère Validité Présentement, si vous écoute bien, il suffit donc que je n'adresse la parole à aucune migrant pour ne pas me faire agresser, c'est ça?

On n'utilise pas la souffrance d'autrui pour pouvoir bien se branler sur ses pensées racistes.

On n'utilise pas la cause féministe pour pouvoir écraser un peu plus les minorités.

Je ne me sens pas coupable de ne pas avoir parlé de Cologne. Je n'attends pas qu'un journal poussiéreux me donne mon diplôme de "fidèle féministe 2016". Nous n'avons pas besoin de vous pour pouvoir parler, nous ne vous reconnaissons pas cette autorité. Surtout que si vous cherchez à culpabiliser des gens par rapport au féminisme, il faudrait peut être balayer devant sa porte.

Non?

 

ou sont les femmes

Ou sont les femmes, femmes, femmes

Où sont les femmes?

 

Surtout quand on ne compte que 23 femmes sur une équipe de 74 personnes. Ça fait un peu tâche, à vrai dire. Ça ne fait pas très sérieux au niveau de l'engagement qu'on n'aurait pour lutter contre la discrimination et le sexisme, non?

Je finirai mon article en rappelant que oui, le sexisme est toujours là. Les sociétés changent petit à petit, mais il y a encore du travail à faire. Petit-à-petit, il est important de ne pas laisser passer des choses qui viendraient nous conforter dans nos habitudes discriminantes vieilles et usées, encore présentes et très utilisées.

Prenez la parole, prenez la toute entière. Prenez la même si vous n'êtes pas sure, ou même si on vous dit de vous taire.

Surtout si on vous dit de vous taire.

N'écoutez pas ceux qui voudraient donner des leçons en ne respectant même pas l'égalité et la parité dans leurs administrations.

On a besoin de vous entendre, sur tous les sujets, même les chiants. Je voudrais plus d'expertes, plus de femmes spécialistes et plus de diversité.

Plus d'égalité.

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#JustinTrudeau2017

 

Peut être que comme ça, on se retrouvera de moins en moins avec des spécialistes des médias capable de venir critiquer les choix vestimentaires d'une femme en deuil.

Peut être que ça sera la dernière fois qu'on lit des choses aussi connes et retrogrades devant un cercueil.

L'horloge biologique et le ministère du droit des femmes (et de la famille et de l'enfance)

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Le blabla avant le sujet qui fait "Said it was blue when your blood was read That's how you got a bullet blasted through your head"

1 : Il semblerait que personne ne soit d'accord avec moi sur le physique de Vian. Alors je veux bien concéder que parfois, il avait un peu la gueule de Norman Bates :

blabla6

Wanna get dirrty
It's about time that I came to start the party

(Pardon Boris)

 

Mais franchement, quand tu lis ça, tu fais quoi ?

"Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux"

Tu tombes amoureux, voilà.

2: Je suis partout sur internet, je sais. Je suis sur facebook, sur twitter, sur les blogs, je m'ennuie sur pinterest, je suis sur tumblr, sur instagram. (Le seul endroit où je ne suis pas, c'est peut être le site de Sud Ouest où je me suis faite virer)(après avoir répondu à des commentaires nuls sur un article en mode "FrauFanny dit : "Avec votre commentaire, vous venez de faire perdre 10 points de QI à tout le pays Basque")(J'étais DROLE et ils étaient désagréables, flûte)(#BandeDePoucaves).

Bref.

Ce que je veux dire, c'est que je sais que je parle beaucoup trop.

Mais, si je te manque quand même un peu, tu peux aussi venir voir le hashtag #damefannysigne sur twitter. J'y poste une vidéo par jour en semaine (tu peux toujours mourir le weekend) pour montrer des signes. Normalement, y'a même pas besoin d'avoir de compte twitter.

Et y'a ma tête. Et tu peux apprendre à dire des choses utiles comme Staline, Australie ou éjaculer (pas dans la même phrase s'il te plaît, tu seras mignon)(je dis aussi des choses moins vulgaires mais j'ai bien compris que la vulgarité, ça vous faisait marrer)(et pouvoir traduire "Call me maybe" aussi).

Et puis la semaine prochaine, je serai en Allemagne donc normalement, tu vas même pouvoir me voir parler mal allemand.

Et boire des bières, probablement.

 

Sujet du jour

 

L'horloge biologique et le ministère du droit des femmes

(et de la famille et de l'enfance)

 

 

Vous me faites peur.

Je pourrais le formuler autrement, je pourrais prendre des gants.

Mais franchement, je n'ai rien d'autre qui me vienne à l'esprit.

Vous. Me. Faites. Putain. De. Peur.

Et j'ai peur de rien, normalement. Enfin presque. Enfin, j'ai des phobies de merde mais ça va, t'es pas ma mère quoi. J'ai peur du bruit du givre, du noir total, des veines, d'être ensevelie. J'ai peur de regarder dans les yeux, et quand je le fais réveille toi, ça me coûte, je t'aime bien. Je commence à avoir peur en avion alors qu'avant je m'en foutais. J'ai pas peur des souris, des rats, des araignées. J'ai pas peur des parkings souterrains, j'ai pas peur de rentrer tard toute seule, j'ai pas peur quand je marche dans la rue avec mes écouteurs et que j'ai un regard qui dit "Approche moi et je brûle ta famille, viens on va se croire à Salem mec". J'ai pas peur de la douleur, j'ai pas trop peur des piqûres même si je fais des malaises quand je donne mon sang. Mais ça, c'est parce que je mange pas assez parce que j'ai peur de grossir et j'ai une peur coincée entre le fait qu'on ne m'aime plus et que mon père ne m'aime jamais.

J'ai peur de mourir et qu'il n'y ait rien après. J'ai peur de mourir et qu'il y ait quelque chose et qu'on doive se réincarner alors que c'est déjà assez difficile comme ça, dans cette vie-là. J'ai peur qu'on se réincarne jusqu'à ce que le soleil disparaisse, et l'univers aussi et alors on fera quoi? J'ai peur de vivre infiniment, j'ai peur de ne jamais vivre vraiment.

 

Alors, pourquoi vous faites ça?

 

Pourquoi vous venez me parler des enfants que je devrais avoir, qui ne sont même pas encore nés, ni même imaginés?

 

Pourquoi, quand on parle d'enfants avec une femme qui n'en a pas, on lui parle de cette foutue horloge biologique?

La dernière fois, je me suis faite attrapée par une connaissance qui me regardait avec un air inquiet et m'a posé plein de questions sur ma vie sentimentale, et sur les enfants qu'il ne faudrait pas trop que je tarde à avoir.

Nature confiture.

Mon utérus entre les petits fours et le champagne. J'ai adoré.

Je me demande bien pourquoi avoir fini mes études et vouloir faire une thèse quand la seule chose qui anime et passionne les gens plus âgés autour de moi, c'est mes ovaires, ovules, mes trompes utérines et autres organes et hormones dont je me fous qu'ils pourraient servir à procréer.

Je croyais être débarassée de ce que je trouvais déjà chiant quand j'étais en couple.

Je n'avais pas pris conscience que seule, ça allait être pire.

On me demande comment va ma vie sentimentale dans l'unique but de me parler de possibilité de me reproduire. C'est limite si je ne dois pas montrer un échantillon de sperme à chaque fois que je parle d'une personne du sexe opposé.

 

giphy

(Pardon)

(#RireCommeUnePintade)

 

Ça me dégoûte.

Vraiment.

Surtout que je n'entends pas rabâcher aux hommes qu'à partir de 24 ans, ils perdent 2% de chances chaque année de faire des enfants dans les six mois à venir. On leur fout la paix à eux, ça ne les concerne pas, n'est-ce pas ? Ils peuvent bien vieillir, ils prendront une jeune au pire #CaRime

On se permet des réflexions qu'on ne devrait certainement pas avoir.

Oh, ce n'est pas méchant. Oh, c'est juste une et puis voila.

Sauf que c'est juste une réflexion, d'une personne à la fois. Cette même putain de réflexion reviendra dans la bouche de l'anonyme suivant, de la connaissance, de l'ami de l'ami, du collègue qu'on connaît pas trop.

Ces réflexions innocentes, combien de fois va-t-on les entendre?

Et toi alors, t'as des enfants? Non? Pourquoi?

T'as toujours pas d'enfants?

Tu t'y mets quand ? Il faudrait pas que tu tardes pas trop hein, après il paraît que c'est plus difficile d'en avoir. Enfin, je dis ça, tu fais comme tu veux....

Tu vas faire quoi quand tu seras vieille si tu n'as pas d'enfants?

L'angoisse.

L'angoisse.

L'angoisse.

 

Putain mais quand je vous parle, est-ce que je suis toujours en train de vous rappeler que votre chair est périssable? Que vous avez une date de péremption?

Que vous allez, dans un futur proche ou pas très éloigné, crever?

Claquer, trépasser, caner, mourir, faillir, rendre l'âme, décéder?

 

Mais est-ce que ce sont des manières de parler aux gens, enfin?

Et pourtant, c'est l'un de mes trucs préférés hein, de dire aux gens comment ils devraient régler certains de leurs problèmes pour vivre mieux. Je suis le pire boulet de la terre, là-dessus. Je ne sais absolument pas la fermer quand j'ai une question à poser, pourquoi, quand, comment?

C'est à peine si j'ai compris que ça serait pas mal de me taire pendant le sexe, après avoir eu une fois la brillante idée d'interroger quelqu'un sur pourquoi il ne regardait pas dans les yeux, et son rapport à l'intimité. Bien joué Freud, bien joué.

Mais je ne sais pas, pour les enfants des autres, je ne me vois pas donner mon avis. Encore moins quand je ne connais pas trop la personne. Et même quand je la connais.

C'est toujours mauvaise d'assumer des choses sur une inconnue.

Ça me rappelle en 2014, mes 12 kilos en moins et une collègue pour me dire :

-"Ohlala, tu as maigri, tu as de la chance, c'est quoi ton régime?

- Une rupture."

Elle s'était senti extrêmement gênée, et je n'avais absolument rien fait pour l'aider. Parce que j'en avais marre qu'on assume des conneries et qu'on se permette de les dire à voix haute plutôt que de réfléchir. Tourne sept fois la langue dans ta bouche, et étouffe toi de putain avec. Je ne suis pas là pour être gentille avec des gens qui ne respectent pas mes barrières.

 

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Merde.

 

On ne vient pas mettre les pieds dans le plat sur un sujet qu'on ne connaît pas, on ne rentre pas avec ses chaussures sales dans l'utérus des gens sous prétexte d'être rempli de bons sentiments.

Cette image est dégueulasse, je vous l'accorde.

Mais pas plus que venir nous emmerder, je vous l'assure.

Je ne crois pas trop dans l'idée de l'horloge biologique qui t'ordonne un jour de ne penser qu'à faire des enfants.

Je crois surtout en la pression sociale qui fait qu'on va te mettre cette idée dans la tête à chaque fois que c'est possible. Comme si tu n'existais pas autrement, comme si tu n'étais pas vraiment un individu avant d'être maman.

Je ne dis pas qu'il ne faut pas l'être. Les ami(e)s autour de moi qui ont des enfants me remplissent de joie et c'est sincère. Comme ce sont mes amis, ce sont des personnes admirables et je suis ravie de savoir qu'ils vont éduquer des enfants en leur transmettant leurs valeurs que j'aime tant. Multipliez-vous encore à l'infini mes choux, le monde a besoin de vous.

Mais venir relier sans arrêt une femme à l'idée d'enfanter comme si elle était une putain de constellation à seulement deux étoiles, ça commence vraiment à me peser.

Surtout quand le gouvernement décide de transformer le secrétariat des Droits des Femmes, qui était rattaché au ministère de la santé.

Et de le filer à Laurence Rossignol qui devient ici le merveilleux :

 

"Ministre de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes"

 

 

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Pouvoir du prisme lunaire,

transforme-moi

On mélange les clichés et on forme une belle boule à la con de stéréotypes qui sont quand même très moyens quand on parle d'égalité.

On va encore dire "Ohlala vous vous plaignez toujours, vous n'êtes jamais contentes de rien".

Mais merde en fait, oui. Ça craint.

Les droits des femmes rattachés à la famille et à l'enfance comme si c'était là la sainte trinité. Le message que ça renvoie est quand même assez limité. Les droits des femmes qu'on essaie de faire avancer pour obtenir la parité, et qu'on nous refile maintenant avec l'enfance comme si on avait besoin de ça pour que la société nous rappelle notre devoir d'enfanter.

Marie-Georges Buffet le dit bien mieux que moi, d'ailleurs :

 

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Va y M-Gi, balance l'instru

 

Comment faire quand j'essaie d'expliquer aux gens qu'ils sont inconvenants à se mêler de mes ovaires, si le gouvernement est maladroit comme ça? Le gouvernement que j'ai élu est paritaire et j'en suis ravie. Mais les droits des femmes, c'était un ministère à la base, et qu'est-ce que c'est devenu?

Une sous-partie, un alinéa qu'on rattache à la famille comme si on ne devait jamais en sortir vraiment. Comme si c'était notre place au final, comme si on ne pouvait jamais s'émanciper tout à fait.

J'en ai déjà assez de me retrouver entourée de commentaires bien pensants sur la famille que je devrais fonder. Je ne dis pas que je ne veux pas d'enfant, je dis que ça ne regarde personne d'autre que ceux/celles impliqué(e)s dans la conception.

Je pense qu'il y a assez de gens payés en communication pour réfléchir aux intitulés, et à ce que renvoie le langage adopté. Alors je trouve ça vraiment dommage, et plutôt déplacé.

 

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Yo femmes.gouv.fr, regarde un peu ta propre rubrique merde

 

Nous n'avions pas besoin de ça en plus pour venir nous rattacher à l'idée que notre unique statut à acquérir, c'est celui de mère, travailleuse ou au foyer.

On est quoi alors, si on n'enfante pas?

Si on a une orientation sexuelle différente de la sacro sainte hétéro-normativité, si on ne peut physiquement pas concevoir, ou si on fait le choix de ne pas le vouloir?

Est-ce qu'on est moins bien, est-ce qu'on n'est pas vraiment tout à fait un citoyen? Genre un demi, genre la moitié? Comment faire pour être reconnue dans d'autres sphères que la maternité? Comment faire pour exister dans des voies qu'on a choisies, pour lesquelles on travaille, on lutte, on échange ou on s'investit?

Comment être une personne entière, même en étant mère? Comment être reconnue à l'égal des hommes qui peuvent être pères et pourtant avoir une carrière où on ne leur rappelle pas tout le temps leur statut familial, et les couches à changer?

Je n'ai pas de réponses mais ça me chagrine ce soir de voir ça. De se prendre un retour en arrière nul et peu justifié. Qui vient conforter tout ce qui nous emmerde dans notre réalité.

Les questions, les injonctions, les remarques déplacées.

Enfante et tu verras après ma fille. Accouche et on saura enfin qui tu es. Et, si le fruit de mes entrailles est vraiment béni, qui va me bénir moi et le reste de ma vie ?

Sans oublier que si je tombe enceinte trop jeune, je suis une salope.

Trop vieille, je suis égoïste à en pleurer.

Qu'est ce qu'elle va nous dire, la ministre des droits des femmes, de la famille et de l'enfance? Qu'est ce qu'elle va m'apprendre sur moi et la façon dont la société me voit et me pense?

J'attends de voir, je ne vais pas cracher sur un travail qui vient à peine de commencer. Mais je suis déjà déçue, et ce n'est pas forcement comme ça que j'aime commencer une relation. Je préfère quand j'ai des papillons dans le ventre, et de l'excitation. Mais on fera avec, on a le droit à un mauvais départ, de partir mal et de se rattraper après.

On va regarder attentivement ce qu'il va se passer, et peut être qu'il y aura des bonnes surprises de ce faux pas maladroit et pas bien assumé. Ce n'est pas qu'on vous attend au tournant madame la Ministre, c'est surtout qu'on est un peu usée de toujours devoir pointer du doigt ce qui ne va pas. Toujours un peu aphone à force de crier et répéter les mêmes choses, toujours tendue à force de devoir mordre quand on nous marche sur les pieds.

Je suis un peu lasse, et si fatiguée.

Je suis fatiguée qu'on oublie mon individualité au profit des individus que je pourrais ou non enfanter. J'aimerais bien valoir un peu plus que le projet d'un être humain qui n'existe même pas encore. Je suis là moi, avec mes défauts et mes qualités, mes titres, mes batailles et mes projets.

Nous ne sommes pas définies par notre famille, nos désir ou non de grossesse et de bébé. Je ne veux pas qu'être ça, je ne suis pas un résumé de mes organes génitaux internes et externes.

Je vaux plus que mon anatomie.

Je vaux plus que ces stéréotypes contre lesquels mon gouvernement est censé lutter.

 

Un rapide "Hallo!" depuis l'Allemagne

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Yo

Vous avez été 2400 à venir lire le dernier article le jour de sa mise en ligne.

Et ça me touche vraiment de voir que vous venez toujours par ici, alors que je ne suis pas la personne la plus fiable en terme de mise à jour.

Alors j'en profite pour vous dire merci.

Alors j'en profite pour dire que je vous aime.

Là, je suis en vadrouille mais je répons à vos mails / messages quand je rentre.

 

L'Allemagne, c'est chouette, allez y.

Il y a des allemands qui ne me comprennent pas quand je tente de parler allemand, des auberges de jeunesse cool, des monuments qui font pleurer, des gens avec des imperméables chelous qui te revendent leurs tickets de métro pendant que tu essaies de leur dire que "Ich spreche nicht deutsch putain Jean Michel Deutsch je comprends pas combien tu veux, je connais pas les chiffres", des plats végé absolument partout, des énormes bateaux et des amis si chouette à Hambourg, des gens qui voulaient me faire signer une petition / que je leur donne de la thune pour un truc pour les sourds et à qui j'ai dit en langue des signes "T'es une grosse mytho, t'es pas une vraie sourde!", un restaurant à houmous qui sert une soupe à mourir (LA), des gentils berlinois et berlinoises qui t'aident quand t'es perdue, le Mémorial aux juifs assassinés d'Europe, et puis la porte d'Ishtar, et le Reichstag, et le checkpoint Charlie, et la cathédrale St Edwige.

Et ce sont les petits conseils que je donnerai pour finir cette mini note :

Prendre ses affaires, partir dans des pays qu'on ne connait pas, mourir de peur en avion, se sentir seule mais pas que, pleurer dans des rues inconnues, mais sourire encore plus, dire "Das (Die) suppe ist gut, das (die) suppe ist perfect" et voir la serveuse te comprendre même si tu fais des fautes, aller se perdre dans la ville la nuit, voler des affiches que tu trouves jolies, prendre l'air très concentrée quand on te file des flyers en t'expliquant où aller et acquieser genre ja ja je parle ta langue mec bien sur je vais aller dans ton magasin de kéké oùça vend des polos en mode K-maro je veux une femme like U, mettre ton front contre un bout du mur de Berlin et dire putainputainputainputain c'est haut, lever la tête dans le labyrinthe du Mémorial et pleurer, baisser la tête sur une inscription qui dit j'ai douze ans et je ne veux pas mourir et pleurer, dire "Moin!" pour dire bonjour, dire "Prost!" pour trinquer, et puis danser et rire aussi. 

Il fait très froid en Allemagne, mais il y a des bières.

Et il a neigé.

Moi je trouve que c'est bien assez.

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PS : Comme je vous aime, je vous apprend à dire "je veux une bière s'il te plait" en langue des signes (et tu peux même te foutre de ma gueule en m'écoutant essayer de parler allemand)(Et d'autres vidéos sur twitter si jamais : #damefannysigne )

 

 

 Ich liebe euch.

Frau Fanny.

Le retour de Cricri : "Les femmes ont besoin de vrais hommes, pas de guimauves féminisées"

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Le blabla avant le sujet qui fait "Please tell me why my car is in the front yard And I'm sleeping with my clothes on":

Deux petits conseils niais avant de commencer :

1: La semaine dernière, je me suis retrouvée à m'occuper d'un adolescent mis à la porte par ses parents (Tome 200 des aventures fascinantes de "Dame Fanny & les inconnus croisés par hasard"). J'ai demandé de l'aide sur Twitter qui m'a bien conseillé, donc je fais passer l'info ici.

Si jamais vous vous retrouvez à rencontrer un pioupiou perdu à un arrêt de bus la nuit : il faut penser à aller voir le Centre communal d’action sociale (CCAS) le plus proche de chez vous. Ce sont ces professionnels qui s'occupent des jeunes en difficulté qui ont moins de 25 ans. Sinon, il faudra aller voir la Maison Départementale de la Solidarité (MDSI).

Enfin, vous faites ce que vous voulez, vous n'êtes pas obligés. Ça vous évitera des situations où les gens ne vous croient pas quand vous répondez "Mais non, je n'ai pas de lien avec lui, je l'ai trouvé dans la rue".

Mais si j'avais un conseil à vous donnez sur cette expérience : Aidez votre prochain."Tu aimeras ton prochain comme toi-même", tout ça tout ça. Je suis athée et je ne crois pas en grand chose en ce qui concerne l'humain. Mais je pense que notre humanité, c'est un peu la dernière chose qui nous reste, à l'heure actuelle. Ce qu'on donne sans chercher à reprendre, ce qu'on donne sans attendre rien en retour. Ne pas voir l'autre comme une nuisance perpétuelle. Et ça n'a pas plus creusé mon découvert de faire trois courses pour un ado affamé ou payer quelques nuits en auberge de jeunesse.

Ca m'a surtout rappelé qu'il y avait un humain à l'interieur de moi, et que parfois on pouvait être un petit élément qui pouvait faire une grande différence.

Du coup, cette histoire m'a foutu un joli coup de pied au cul, et m'a fait enfin contacter des associations d'aide aux réfugiés pour proposer mes compétences de professeur. L'une d'elle est intéressée et je vais sûrement donner des cours de français à des réfugiés et demandeurs d'asile syriens. Laisse tomber comme je suis heureuse, t'as pas idée.

Soyez un petit élément pour quelqu'un. Soyez cette grande différence là.

2. Deuxième petit conseil : N'oubliez pas d'être immature. Si tout doit être sérieux, grave, et terrifiant en ce moment. Si on nous parle sans arrêt de crise humanitaire, de réchauffement climatique, de guerres et d'actes violents.

N'oubliez pas de faire n'importe quoi. De rappeler aux gens que vous les aimez."Aimez vous à tort et à travers", comme l'a dit François Morel (ici) qui citait Beaucarne. Envoyez des conneries par la poste, plein. Prenez des nouvelles des autres. Allez les voir pendant qu'il est encore temps. Même si c'est loin, même si c'est prenant. Les amis, ça peut mourir aussi, ne l'oubliez jamais. On passe beaucoup trop de temps à faire semblant d'être des adultes, c'est épuisant. Soyez un enfant cinq minutes, faites ce que vous voulez vraiment.

Et ça vient de la part de quelqu'un qui se déguise dès qu'elle peut quand elle fait cours d'histoire.

Soyez con, s'il vous plaît. Soyez con.

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Traumatiser les élèves en leur enseignant les guerres mondiales : check

Sujet du jour :

 

Le retour de Cricri : "Les femmes ont besoin de vrais hommes, pas de guimauves féminisées"

 

Chère Christine.

Tu me fatigues. Encore. Je veux dire, en 2013, tu m'avais déjà mise très en colère. Les horreurs que tu avais dit contre nous, c'était dur. Sous tes airs respectables avec ta famille, ton parti, tes idées chrétiennes démocrates un peu moisies. Tu nous crachais dessus dès que tu le pouvais, on avait ta bave rance sur le visage dès que tu intervenais.

Les LGBT, on a vraiment souffert il y a deux ans. Tu nous as traînés dans la boue à cause de l'imminence de la "fin de civilisation", et pour plein d'autres prétextes à la con. Toi et les autres, vous vous êtes bien lâchés à l'époque. Ça devait être un joli défouloir, ça a dû vous faire mieux dormir la nuit. Tous ces pervers, ces détraqués. Tous ces contre-natures à dénigrer, à insulter. A longueur de journée, par tweet, par message, par communiqué. Dans la rue, avec vos ballons roses et bleus, vos gamins devant vous comme boucliers, vos petits souliers bien cirés et votre haine à gerber.

C'est sur, on s'en souviendra longtemps. De votre homophobie, de vos pensées putrides et de vos slogans.

"Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants"

Mais ce n'était pas assez. Il fallait continuer à rabacher tes idées dont personne ne veut. Et qui sont toujours aussi rétrogrades et avariées.

Maintenant, tu as décidé de sortir un livre. Chouette. On n'en avait pas assez. "Les insolences de Christine Boutin", chez Jacques-Marie Laffont éditeur.

I can't wait.

O joie, tu as décidé de faire sa promotion dans les médias. Ce qui nous a donné une fantastique et absolument renversante interview sur Sud Radio dimanche dernier. Le journaliste revenait sur une citation du livre où il etait expliqué que "les femmes ont besoin de vrais hommes et pas de guimauve féminisée". 

Le journal Marianne en a fait la retranscription que je vous laisse aller lire. A gerber. (ICI)

Par quoi je commence, Cricri amour?

J'ai bien envie de citer le député Sergio Coronado qui répondait à Christian Jacob qui l'avait traité d'hystérique lors d'un énième débat à l'Assemblée Nationale sur le mariage pour tous :

«Cher Christian Jacob vous auriez pu être plus franc et faire comme dans les cours d'école: me traiter de pédé»

Parce que c'est ça que tu veux dire, Cricri. Un homme, un vrai, ça ne s'épile pas, ça ne met pas de crème, c'est pas une guimauve féminisée.

Un vrai homme, c'est pas un pédé

J'ai bon, c'est bien ça que tu voulais dire? Ou tu vas encore nous faire un couplet sur le fait qu'on t'accuse à tord d'être homophobe. Qu'on t'a mal compris encore, que tu ne vises personne quand tu parle de la virilité.

Cricri, tu me dégoutes.

Grave.

Ton homophobie et ton sexisme sont les restes des pensées du siècle dernierce qui me file des frissons. Ce sexisme bien visqueux, bien collant, qui voudrait qu'on continue à s'enchainer à des schémas qui nous aliènent, par peur de trop changer. Les femmes, les hommes, les convenances, chacun chez soi et les moutons seront bien gardés.

 

Je suis féministe parce que je ne supporte pas les inégalités entre les sexes. Je suis féministe pour avoir le droit d'avoir le même salaire, la même place, le même rang. Je suis féministe pour tout un tas de raisons, des bonnes et des moins bonnes probablement.

Et pour moi, le féminisme, c'est aussi dire :

Putain, mais vous allez arrêter un jour avec vos injonctions de merde aux hommes?

Vous allez leur foutre la paix quand?

Aux petits garçons quand on leur dit de ne pas pleurer comme une fille, d'être des hommes, des guerriers, des durs, des vrais. Quand on ne leur apprend surtout pas à dire leurs émotions, à ne pas les laisser s'exprimer. Pleurer, rougir, gémir, crier. Comme ça, on vendra ensuite des tonnes de magazines féminins tous plus cons les uns que les autres avec des titres nous promettant "Comment réussir enfin à LE faire parler ?". Et tout le monde sera content dans cette communication jamais complète, jamais entière, jamais terminée.

 

Aux adolescents quand on leur vante la masculinité comme seul modèle dans lequel ils peuvent s'exprimer. Deviens un homme, chope des filles, vite. Prépare ton avenir parce que tu devras subvenir aux besoins de toute une famille. Ca fait peur de devoir tout porter sur tes épaules? On s'en fout, ravale, démerde-toi. Deviens une machine, blinde toi, ne te fissure pas.

 

Aux hommes, quand on leur ordonne d'être viril coûte que coûte. Ne pas pleurer, de pas parler de ses insécurités, ne pas trop dévoiler. Ne pas être faible, ne pas pouvoir être consolé. Ne surtout jamais ressembler à un homosexuel, cet homme qui ressemblerait trop à une femme si j'ai bien compris ce parallèle ridicule. Faire attention à comment on s'habille, comment on s'exprime.

Faire attention à comment on baise, aussi. Toujours pénétrer autrui, ne jamais être pénétré. Prostate, tout ça, on oublie garçon, on oublie. Je ne suis pas quelqu'un qui se mèle de la sexualité d'autrui, et chacun est vraiment libre de faire ce qu'il veut au lit, ou ailleurs. Mais de toi à moi darling, passer à côté d'une partie de sa sexualité qui pourrait être bien intéressante sous prétexte de cliché, c'est quand même un peu dommage.


Avec ce genre de discours de merde Christine, tu nous rabaches les codes du schéma comme on voulait faire les hommes, avant. Un homme "puissant, qui a de la force", qui ne s'encombre pas à se mettre des crèmes et qui est là pour tenir la famille. Droit. Solide. Dur. Peu enclin à partager ses émotions, et en compétition naturelle avec sa progéniture.

 

Tu voudrais qu'on continue à reproduire le modèle de la génération de nos pères, en somme.

Et les pères. Je ne sais pas si c'est mon oedipe, mais j'ai l'impression d'être en colère tout le temps contre eux. Peu de compliments, peu de félicitations, peu de mots de soutiens pour avancer. "Pas tous les papas", tant mieux. Bien évidemment, bien heureusement. Mais j'en ai trop vu quand même, de ce modèle-là. Et ça me donne envie de leur crier dessus quand j'en croise. Ça me donne envie de les prendre par leurs épaules de sextagénaires, de les secouer et de leur apprendre la vie du haut de ma vingtaine.

Tu vas lui dire quand à ton fils, qu'il est quelqu'un de bien?

Qu'il est devenu un homme admirable, plein de qualités? Qu'il est sensible, généreux, qu'il est doué? Qu'il fait attention aux autres, qu'il est à l'écoute, qu'il est brillant?

Quand est-ce que tu vas lui dire que tu es fier de lui, putain?

Il en a besoin, quoi qu'il en dise. Ils en ont besoin et ils le méritent. Arrêtez ce concours ridicule de qui réussi le mieux sa vie, on ne joue pas dans les mêmes catégories que ses parents, jamais. Dites-leur que vous les aimez, vous les tuez vos fils à force de vouloir toujours vous comparer à eux.

Un homme "qui est puissant, qui a de la force" pour citer cette merde d'interview, c'est un homme qui assume de laisser son fils vivre en oubliant la peur qu'il veuille un jour "tuer le père". C'est quelqu'un qui accepte que les temps changent, et que sa progéniture ne sera pas comme l'avait imaginé. Et tant pis. Et tant mieux, merde, et tant mieux.

Les codes de la masculinité bougent et il faut les encourager. Même si c'est lent, c'est vrai. On a encore du boulot là dessus. Rien qu'a voir la tronche du marketing pour leur vendre les vilaines-crème-de-satan. C'est à mourir tellement c'est gros, tellement c'est lourd, tellement ils en font trop.

 

Serieusement?

Je ne ne dis pas qu'il n'est pas possible de se reconnaître dans ce genre de critères de virilité en tant qu'homme. Je connais des hommes qui sont très à l'aise dans ce genre de code et qui s'épanouissent pleinement dedans. Et c'est bien, et c'est tant mieux d'arriver à trouver un endroit où se sentir soi-même, peu importe comment.


Soyez dans ces codes-là, si vous voulez. Mais n'oubliez pas qu'ils ne sont pas la seule possibilité pour se revendiquer masculin. La définition de "virilité" du Petit Larousse me gène assez d'ailleurs : "Ensemble des caractères physiques de l'homme adulte ; ce qui constitue le sexe masculin - Mâle énergie, courage". Est ce que ce n'est que ça, la virilité? L'energie, le courage, le pénis?

Ça l'est, sûrement. Mais n'est-ce que ça? Est ce qu'on ne peut se définir que comme ça? Sois viril et tais toi? Et cette idée du courage qui ne serait que masculin? Bien sur que non, hein, bien sur que non. Je n'ai pas l'impression d'en manquer en étant du sexe opposé.

Mais on manque de choix, dans la représentation. On manque de choix, on manque encore d'audace pour expliquer ce qu'est un garçon. Je peux être une fille et porter une robe, une jupe, un pantalon. Je peux être fille et féminine, je peux être fille et masculine. Je ne serai pas vue de la même façon, c'est certain. Mais je peux le faire.

L'inverse est moins vrai.

C'est comme Zara qui a lancé"ungendered", sa collection non-genrée. Sur le papier, j'aime l'idée. En vrai, je trouve que c'est juste une collection où les filles peuvent s'habiller avec des habits de garçon. Moi, quand j'ai envie de faire ça perso, je vais directement leur piquer des trucs dans les rayons "hommes" des magasins, je n'ai pas besoin d'une étiquette spéciale et d'un nouveau logo.

 

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Bof bof bof #bof

J'aurais préféré que les hommes puissent s'approprier des vêtements aux coupes plus féminines, puisque c'est là qu'il y a encore tellement à faire. A renouveler. A réinventer. Moi, j'ai plutôt envie de voir plus de campagnes comme celles de Tom Ford. Qu'on casse les barrières des genres, qu'on continue à créer le flou dont on a tellement besoin, qui ferait tellement de bien.

 

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#tensionsexuelle

A l'inverse de toi Christine, j'ai envie de dire que les femmes ont besoin de vrais hommes, de vrais guimauves féminisées. Des hommes qui mettent de la crème si ça leur plaît (non mais mettez en sérieux, l'hydratation c'est pas que pour ta mère). J'ai besoin d'hommes qui écoutent leurs désirs, et choisissent qui ils souhaitent être vraiment. Des hommes avec des muscles dessinés. Des hommes fins, grands, élancés. Petits. Barbus. Imberbes. Masculin. Effeminés. Avec des costumes, avec des jeans déchirés. Des hommes en jupe, aussi.

Des hommes avec du khôl, s'il-vous-plaît. Tu ne sais pas Cricri, tu n'imagines pas comme moi, ça me plaît.

Je me rappelle d'une soirée alcolisée dans un train de nuit en Thailande, à danser avec un katoï en robe et talons. Les même vêtements que moi. Sa voix dans mon oreille pour me demander "Are you happy in Thailande? Do you want to be more happy in Thailande?" Et je peux t'assurer Christine mon petit chat, il n'y avait aucun problème à ce moment là pour savoir oùétait la virilité.

J'ai besoin du flou des genres, de respecter les codes et de tous aussi les envoyer valser.

J'ai besoin qu'on me chante la serenade à mon balcon, qu'on frappe à ma porte et qu'on m'embrasse. Et j'ai besoin qu'on puisse aussi faire la cour aux garçons. J'ai besoin que des garçons fassent la cour à d'autres garçons, aussi. J'ai besoin de toutes les couleurs du spectre de l'orientation sexuelle. J'ai besoin qu'on s'éloigne de tous ces règles moribondes qui nous dictent encore et encore comment on doit vivre, et quelle est notre propre définition.

Nous avons besoin de vrais hommes, et c'est-à-dire que nous avons besoin de vraies personnes. Qu'ils se définissent comme ils le désirent, qu'ils s'éloignent enfin de tes idées névrosées. Nécrosées. Arriérées. Qu'on les laisse enfin être qui ils veulent, ce qu'ils veulent, quand ils le veulent. Qu'ils embrassent des hommes ou des femmes, des carrières ou des causes admirables. Qu'ils sachent qu'on est là aussi pour changer ce sexisme qui les écrase, qui voudrait les diminuer quand ils s'éloignent de ce qu'il conviendrait d'être pour être un vrai mâle.

Garçon, j'a envie de toi parce que justement, je n'ai plus besoin de toi. Le courage, je l'ai déjà. Continuez à changer, continuez àévoluer. Et ce genre de discours rétrograde sur les critères à avoir ou non, un jour peut être qu'ils cesseront. Quand on laissera moins de paroles aux vieilles reliques du passé, qu'on parlera moins du temps d'avant et plus des progrès.

Soyez viril, épilez-vous. Hydratez-vous. Ou ne faites rien, et ça sera parfait aussi. Soyez vos propres choix de la virilité, vos propres codes, vos propres nouveautés.

Et les vieilles gargouilles pourront bien encore hululer.

On s'en fout, nous, on a toute la vie devant nous pour avancer.

Un petit "What's up bitches" depuis les USA

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Une petite note rapide puisque le prochain article que je suis en train d'écrire prend beaucoup plus de temps que prévu. 

Et puis parce que je suis actuellement à Los Angeles. Aussi.

Non, je rectifie.

Et puis parce que je suis actuellement incroyablement heureuse à Los angeles. Aussi.

Alors je sais que j'ai beaucoup de chance. J'ai la chance d'avoir un métier que j'aime, et qui me donne en plus du temps et de l'argent pour pouvoir voyager.

Donc j'aimerais bien te dire viens, sois heureux toi aussi, c'est easy. Forcement, en allant marcher dans toutes les rues du monde, en levant le nez devant tous les buildings et en prenant des coups de soleil en avril, c'est toujours plus simple d'être très content.

Mais je vous souhaite tellement d'être aussi heureux que je peux l'être quand je suis en mouvement.

Parce que putain quand même, qu'est ce que je suis contente ici. Genre I feel it in my fingers, I feel it in my toes. J'achète 1200 bouquins que je lis sur le toit de l'immeuble où il y a des coussins, des palmiers et des oiseaux. J'ai découvert San Francisco qui est belle à en mourir de jalousie. J'ai vu le Golden Bridge et quand tu me connais un minimum, tu sais que moi et les ponts c'est l'amour par delà les étoiles (ET ON A MÊME ROULE DESSUS PUTAIN)(#hyperventilation). J'ai insulté en français un asshole qui a ensuite baissé la tête parce que, même si tu ne comprends pas, quand on te gueule "TU ASSOIS TON PUTAIN DE CUL SUR TA PUTAIN DE CHAISE MAINTENANT", tu sens bien qu'on te murmure pas l'Hymne à l'amour. Genre le ciel bleu sur nous peut s'effondrer connard, jamais tu me touches le mollet sans mon autorisation. 

Bref. 

Je souris quand on me parle de mon accent, je ris avec Flavie et ses amis d'ici. J'achète des hoddies et des bonnets avé"California"dessus, comme les vraisJ'ai passé une heure à Hollywood et j'ai trouvéça chiant. J'ai passé huit heures en voiture entre Los Angeles et San Francisco et tu n'imagines pas comme la côté américaine est belle. Et les étoiles aussi. Les collines vertes immenses et le désert.

J'ai vu des lapins lumineux géants, des hommes se baladant nus avec juste une (huuuuge) chaussette sur le pénis. Des passages piétons aux couleurs de l'arc en ciel, et du street art partout partout partout. J'ai mangé mon poids en saloperies d'ici, en burger, en frites, en m&m's au beurre de cacahuète et au piment, en citronnade de toutes les marques et toutes les tailles (becose c'est mon obsession made in USA for ever), en pizza végétarienne et en bières à la fraise. J'ai eu une gueule de bois à en mourir parce que j'ai bu de la bière qui s'appellait "VOODOO" (et peut être à cause des gin tonic d'après mais ça va, t'es pas ma mère) mais je ne suis pas morte youpi oh Lord.

Chaque matin, je me réveille sur mon matelas pneumatique dans le salon, et je me dis que je ne pourrais pas être plus heureuse et que j'ai de la chance. 

C'était pas gagné d'avance, il y a quelques années. Crois moi chaton.

Et puis j'ai filmé tout le temps. La lumières, les couleurs, les gens, les bâtiments qui taillent le ciel ou les pots de glaces qu'on s'enfilent sur le toit la nuit. 

Parce que j'ai pris beaucoup de résolutions en ce début d'année. Il y en a que j'ai déjà réalisé, et plein d'autres qui me restent à commencer. Je mélange le tout, genre continuer à apprendre l'allemand et prendre contact avec un professeur de guitare. Acheter des manuels de braille et regarder le prix des airBnb en Irlande. 

Mais surtout, j'ai enfin acheté un logiciel de montage. 

J'ai une caméra depuis 2014 et j'ai filmé plein de morceaux de ma vie depuis. Mais je ne les ai jamais monté, je pensais que j'étais trop nulle pour ça, que je ne n'étais pas assez douée.

Et c'est bête comme idée. Je crois qu'on passe à côté de plein de trucs parce qu'on pense ne pas être à la hauteur de les faire, de les vivre, de les réaliser. Et on est vraiment des gros cons, à croire qu'on ne mérite pas les choses. On ne mérite pas de filmer des moments, on ne mérite pas de monter des films, on ne mérite pas d'écrire et d'être lu, on ne mérite pas d'être publié.

On ne mérite jamais d'être heureux, jamais. Ça fout trop d'angoisse, trop de pression, trop de craintes d'inachevé.

Bref, du coup, moi en 2016, je me fous des coups de pieds au cul. Je ne peux plus rester à tourner dans des schémas contenants, poussiéreux et miséreux. Moi j'essaie pour voir si je n'arrive pas à faire mieux. Et à faire fermer la gueule deux minutes à toutes les voix de mes peurs qui crient toujours à l'unisson, que je n'arriverais à rien, jamais.

Donc avant de partir aux États Unis, j'ai réussi à monter toutes les vidéos que j'ai pu filmer durant mon dernier voyage de 4500 kilomètres en février, à travers la France et l'Allemagne. C'est ICI.  C'est débutant, c'est tremblant, c'est mal cadré. Mais c'est plein de personnes que j'aime tellement, c'est plein d'Hambourg, de Berlin, de Marseille et de Sainté. Y'a même mon rire très fort, c'est pour dire. C'est peu intéressant, au final. Mais ce n'est pas le plus important.

Parce que putain, je l'ai fait. Le premier pas pour sortir des sentiers. Je vais maintenant monter mes autres films, celui de ce voyage ci. Et puis ceux d'avant. Revoir New York, Kiev, Montréal l'été.

J'ai débloqué un verrou que je m'étais moi même cadenassé, et putain ça valait le coup.

Alors pendant que je suis encore à neuf heures de décalage de vous. Je prends le temps de blablater un peu trop longtemps pour vous rappeler que vos cadenas, vous pouvez un jour réussir à vous les virer. Les tordre, les découper à la tenaille et les balancer. 

Je crois en toi depuis mon toit californien, je crois en toi à 9000 kilomètres de là. Je crois en toi, vraiment.

Donc alors dis, tu te décadenasse enfin quand?

Je reviens vite pour des articles plus complets. Bon la semaine prochaine, je serai en jet lag (so jet laaaaag ooooh ooooh)(T'as qu'à avoir de la culture musicale pour cette référence, merde) donc même pas on m'approche en vrai.

Mais bientôt, promis juré craché.

Je vous fais mille bisous de loin.

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